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lundi 10 juin 2019

Rouge

J'ai lu hier le livre de Rémy Genet, Dans le rouge : premier roman d'un jeune auteur qui s'est installé récemment au Portugal et qui participe au groupe de lecteurs/trices —surtout "trices" d'ailleurs— de l'Institut Français. J'ai trouvé le premier quart de ce roman ennuyeux et d'une écriture parfois maladroite mais à partir du moment où le héros nous plonge dans ses délires colorés, tout va beaucoup mieux, l'écriture est beaucoup mieux maîtrisée, et beaucoup plus expressive. Ce roman a été l'occasion d'une surprise : avant de lire ce texte, j'avais trouvé la première de couverture (voir ci-contre) peu séduisante, le résultat d'un barbouillage un peu absurde et surtout assez déplaisant sur un plan esthétique. Après lecture, cette image est devenue évidente et assez fidèle aux sentiments que le livre suscite en nous. Malheureusement, ce n'est qu'après la lecture que cette adéquation se met en place. Ce serait mieux avant, l'image étant là pour nous inciter à acheter le livre.

J'ai également lu, de Françoise Héritier à nouveau, Le Goût des mots (Odile Jacob, 2013). livre dans lequel l'auteure nous parle de son rapport à la langue, ou plutôt aux sonorités, je dirais même aux sensorialités de la langue française. C'est ce qui l'amène à nous parler des sens secrets que certains mots peuvent évoquer pour elle, des sens souvent fort éloignés de ceux que la convention nous impose et qui puisent dans des résonnances subjectives qui ne sont pas aussi personnelles et idiosyncratiques qu'on aurait tendance à le penser, parce que, justement, on est prêt à partager avec elle, l'auteure, ses déraillements curieux et singuliers de la convention.

Le soir, sur Arte, j'ai vu Black Book, un film de Paul Verhoeven, sorti en 2006 aux Pays-Bas, film qui raconte l'un des derniers épisodes les plus spectaculaires de la résistance néerlandaise à la domination nazie. Cette résistance aux Pays-Bas n'a pas fait l'objet de témoignages aussi nombreux que la résistance française et c'est l'une des raisons qui m'a fait regarder ce film un peu maladroit parfois mais néanmoins très instructif.

*  *  *

Deux citations à retenir et pêchées dans le roman que je viens de commencer Les Jours, de Sylvain Ouillon (Gallimard, 2019, 650 pages) :
Banjamin Franklin : "Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends."
Jean Jaurès : "On n'enseigne ni ce que l'on sait, ni ce que l'on dit ; on enseigne ce que l'on est." 

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