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dimanche 9 juin 2019

Noir/blanc

Le livre de Sonja Delzongle est assez noir bien que l'action se passât dans l'univers blanc du Groenland. Presque tous les membres de l'expédition scientifique qui y est envoyée pour étudier le phénomène de disparitions animales massives, disparaissent. On peut aussi regretter la disparition de certains personnages au cours du récit. On ne sait pas ce qu'ils deviennent comme si l'auteure s'était détournée d'eux, comme si elle les laissait carrément tomber. Je ne voudrais pas vivre dans une fiction de Delzongle. Le risque d'en être brusquement exclu n'est pas mince.

Le soir, j'ai lu le petit livre de Françoise Héritier, Le sel de la vie (Odile Jacob, 2012), une énumération de moments de vie dont on a plaisir à raviver le souvenir à travers les mots les plus simples : "...se donner du mal pour une broutille, craquer des allumettes, faire briller des cuivres, somnoler à une conférence ennuyeuse, faire des mots croisés difficiles, jurer comme un charretier si des objets s'obstinent à se mettre en travers, et de préférence en breton (...) ..." (p.33).

Hier après-midi, conversation tranquille avec Richard sur notre terrasse, chacun devant un demi verre de vin. Nous évoquions la fin de l'humanité, mais en termes bien différents de ceux que l'on entend généralement. D'habitude, cette disparition de l'humanité est empreinte de colère et de haine avec épidémies, guerres, luttes à mort, etc... Mais il est bien possible que ça se passe tout-à-fait autrement et qu'au contraire, ayant pris conscience du destin fatal du genre humain, la disparition devienne une période de calme serein, d'amour et de compassion les uns pour les autres. Une extinction en douceur sans aucun des cataclysmes que notre esprit se plaît à concevoir pour se faire peur à lui-même.

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