En recommençant la lecture d'Andréi Biély, auteur du roman Petersbourg (Editions L'Âge d'Homme, 1967), je note une coïncidence amusante. Je venais de lire Nous de Zamiatine. Les deux auteurs russes sont tous les deux mathématiciens et les références aux mathématiques dans Nous abondent.
Dans Petersbourg, je note à la fin du Prologue : "Quoiqu'il en soit, Petersbourg non seulement nous paraît, mais même apparaît sur les cartes, sous la forme de deux cercles imbriqués l'un dans l'autre avec un point noir au centre. Et à partir de ce point mathématique que voici, qui n'a pas de dimension, il proclame énergiquement qu'il est; de là, de ce point que voilà se déverse le flot précipité des pages imprimées ; de ce point invisible impétueusement se déverse la circulaire..." (p. 16)
Un autre passage qui m'a fait repenser aux descriptions des opérations mentales du mathématicien présentées par Hadamard (dans son llivre Psychologie de l'invention dans le domaine mathématique) : "L'activité cérébrale du dignitaire portant croix diamantée en sautoir se distinguait par des propriétés étranges, vraiment étranges, tout-à-fait étranges : sa boîte crânienne devenait un creuset d'images mentales qui s'incarnaient aussitôt dans ce flot illusoire. Oh ! il eût mieux valu qu'Apollon Apollonovitch ne rejetât hors de lui aucune pensée, fût-elle oiseuse ; il eût mieux valu que toutes, il les gardât dans sa tête, car chacune d'elles se développait opiniâtrement en une image spatio-temporelle, et poursuivait son mouvement incontrôlé hors de la tête sénatoriale" (p. 35)
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