Je n'ai fini le livre de Zamiatine, Nous, qu'hier soir parce qu'entretemps, j'ai repris plusieurs livres de Feyerabend, The Tyranny of Science, Killing Time, Conquest of Abundance et, plus important encore, Against Method, la dernière édition, celle qui est préfacée par Ian Hacking et qui date de 1993. Je reprends ces livres dans leur langue originale. Le dernier chapitre d'Against Method, qui ne figure pas dans la première édition de 1975 —que j'ai traduite— est vraiment intéressant. C'est là que l'on sent toute l'influence qu'a pu avoir sur sa pensée, sa relation avec Grazia Borrini. Le Feyerabend d'avant Grazia était certes un rebelle, anarchiste, dadaïste, inclassable parce que c'est ce qu'il voulait : ne pas tomber dans un tiroir qui fait que tous vos propos deviennent, dans l'esprit de vos collègues, prédictibles. Mais il avait aussi cette arrogance propre à ceux qui veulent précisément être inclassables. Or, dans ce dernier chapitre d'Against Method, il se révolte précisément contre l'arrogance des intellectuels qui prétendre pouvoir juger de tout du fond de leur bibliothèque, comme si celle-ci leur donnait la possibilité d'une vision complète du monde et de ses problèmes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire