Une très belle émission d’Adèle van Reeth ce matin sur la manière dont Platon nous raconte la mort de Socrate dans le Phédon. Et juste auparavant, nous avions également une belle émission sur l’histoire de l’Arménie, premier pays chrétien. Dans « les chemins de la philosophie » nous reprenons la formule attribuée d’habitude à Montaigne mais qui nous vient tout droit de Platon : « Philosopher, c’est apprendre à mourir. » Mais apprendre à mourir, c’est surtout vivre d’une certaine manière en vue de cette déliaison de l’âme et du corps qui surviendra à notre mort mais à laquelle on peut se préparer en philosophant. Apprendre à mourir, c’est apprendre à se déprendre de tous les particularismes de notre identité aussi bien physique que mentale pour ne retenir de nous-mêmes que ce qui relève de la raison, et donc, de l’universel. C’est ici que l’âme intervient. Nous n’avons pas une âme qui, en nous appartenant en propre, serait le reflet de notre personnalité particulière. Notre âme serait cette part d’universel que tout être humain possède à travers l’exercice de la raison. En cela, notre âme ne nous ressemble pas le moins du monde. Dans la vie ordinaire, notre âme s’agrippe à notre corps, elle ne le lâche pas, et dans la souffrance surtout, l’âme se perd dans les tourments du corps. Philosopher, ce serait réussir à se détacher de toutes ces contingences qui nous singularisent pour rejoindre cette part d’universel qui nous revient. Pas simple !
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