À l’heure où resurgissent des milliers de pages manuscrites de Louis Ferdinand Céline, l’auteur ,du Voyage au bout de la nuit (magnifique), je me suis souvenu que j’avais hérité de mon père un livre qu’il a acquis en 1938 et qu’il a manifestement parcouru car l’un des chapitres est marqué d’une croix : Bagatelles pour un massacre, publié en 1937. J’ai commencé ma lecture tout en sachant qu’il s’agissait d’une œuvre d’un antisémitisme forcené. J’ai interrompu ma lecture assez vite pour feuilleter le livre, en lisant deci delà, ses imprécations anti-juives que l’on retrouve pratiquement à chaque page. Mais quelle écriture ! Quelle dextérité dans le maniement de la langue française. Céline reste un grand écrivain malgré ses incroyables diatribes contre les Juifs. C’est assez perturbant. Mon père a écrit Le Tribunal noir (Éditions Rex, 1938) en 1934, un polar antisémite dont la lecture m’a fait honte à l’époque où je l’ai lu. Heureusement qu’après sa rencontre avec l’abbé Joseph Folliet —connu pour sa célèbre formule « Bienheureux celui qui sait rire de lui-même, il n’a pas fini de s’amuser », formule qui n’a guère inspiré mon père, malheureusement !—, et surtout, plus tard, le baron Antoine Allard (peintre et cofondateur d’Oxfam en Belgique, pacifiste et initiateur du mouvement Stop war), sa vision du monde a changé du tout au tout. On peut se reporter à mon post du 17 septembre 2017 pour revoir le portrait de mon père, peint en 1949 par Antoine Allard. J’ai retrouvé plusieurs lettres manuscrites de ses échanges avec mon père tout au long des années 50.
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