Raté

 J’ai essayé de lire L’empreinte du loup d’Alain Pyre (Terre de Poche, 2021) et j’ai interrompu ma lecture après en avoir lu la moitié. C’est étrange. Le livre n’est pas vraiment mauvais. Il raconte les aventures d’un projet qui vise à éloigner les prédateurs des troupeaux de moutons dans une vallée du côté de Briançon. L’écriture est claire, sans fioritures. Et pourtant, ce roman est d’un ennui total. L’auteur juge en permanence les personnages qu’il met en scène et c’est très énervant. On dirait qu’il les retient dans sa tête. Ses personnages ne sont pas libres d’être comme ils sont. C’est très bizarre. Ils ne réussissent pas à sortir de la tête de l’auteur et donc, le lecteur a l’impression d’avoir affaire à des marionnettes. Ce roman est un roman raté ! C’est désolant !

J’ai eu un commentaire de mon petit texte intitulé « Gare ». Quelqu’un me reproche de traiter d’ « abruti » notre ministre actuel de l’Éducation nationale et me demande de quel droit je me permets un tel jugement. Notre ministre est un personnage public et, non seulement on a le droit de ne pas être d’accord avec sa politique, mais on peut aussi lui reprocher de ne pas tenir compte des avancées récentes en matière de pédagogie scolaire. Le système actuel est l’un des plus inégalitaires d’Europe et le retour aux pratiques pédagogiques d’antan ne peut guère être en mesure de corriger ses défauts les plus graves. Or, depuis une vingtaine d’années, voire plus, beaucoup d’expérimentations ont été faites, qui devraient nous aider à lutter plus efficacement contre les inégalités, à rendre l’école moins rébarbative pour une majorité d’élèves, à permettre aux enseignants d’avoir des initiatives fécondes quitte à s’éloigner des programmes, à donner plus d’autonomie et donc, plus de responsabilités, aux établissements, etc. Aucune des directives de notre ministre —en tout cas, aucune de celles dont j’ai eu connaissance— ne témoigne d’un esprit ouvert ou d’une réflexion approfondie sur le sens de l’école aujourd’hui.