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vendredi 13 décembre 2013

13/12/13***La lecture et le visage

Je viens de conduire Charlotte à l'école. Il fait gris sur Lisbonne, le ciel caresse les collines et gomme le graffiti des grues. Tout est calme, même cette sombre rumeur de ville qui intègre les bruits d'avion à l'arrivée et que secouent parfois d'intempestifs klaxons. La ville repose encore dans les lenteurs, les langueurs du matin. Même les grondements sont calmes comme des souffles sonores, amortis par cette couche de ciel gris dans laquelle la ville se blottit encore, dans une sorte de demi-sommeil tardif.

Il est probable que ce soir, nous retrouvions Zuky. D'après la vétérinaire, il a bien supporté les actes médicaux qui doivent le remettre sur pied. Notre appartement va récupérer son chat.

Hier, Josiane me signale une émission de France-Culture, en fait une conférence de Stanislas Dehaene, enregistrée à l'Ecole Normale Supérieure, sur la lecture et le cerveau. Il y a trente ans, je travaillais sur les mêmes questions et mes intuitions semblent avoir été largement corroborées par les techniques d'imagerie cérébrale que le laboratoire de Dehaene utilise. Ce qui me frappe le plus, c'est la connexion entre la lecture et la reconnaissance des visages. J'en parlais déjà à l'époque, à partir d'une spéculation sur l'importance du visage et de la voix de la mère pour le nouveau-né, une spéculation nourrie par la lecture d'un article de Lacas. Dehaene et son équipe n'en sont pas encore arrivés à cette hypothèse de l'existence de ce qui, rétroactivement – c'est-à-dire au moment où l'enfant apprend à lire – se pose comme un choix entre le visage et la voix, ce qui entraînerait, selon mes idées de l'époque, une différenciation des stratégies cognitives associées à des modalités de lecture distinctes. Attendons ! Nous y arriverons peut-être !



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