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jeudi 25 mai 2017

America

En ayant revu quelques westerns en streaming récemment, je me demande si l'Amérique ne continue pas à vivre selon les codes qui ont déterminé la conquête de l'Ouest. J'ai notamment été frappé par le nombre de scènes qui montrent des bagarres physiques entre hommes. Ils se battent comme des enfants. C'est un monde d'enfants. L'affaire de Gianforte qui a agressé physiquement un journaliste du Guardian dans le Montana, m'a fait penser à ce rapprochement. Je ne dis pas que la réalité de ce terrible XIXe siècle américain est conforme à ce que l'on voit dans les films. Justement, ces films ont été fabriqués durant la deuxième moitié du XXe siècle. Les violences physiques qui s'y déploient entre les "bons" et les "méchants" sur fond de massacre des autochtones, me semblent correspondre à un état où c'est encore et toujours la loi du plus fort qui règle les conflits. Même le "bon" doit être le plus fort pour emporter la mise. Le plus fort gagne, quoiqu'il arrive et l'essentiel, dans ce monde-là, est de gagner. Je me suis déjà exprimé dans ce blog sur cet impératif catégorique du monde moderne : GAGNER. Gagner à tout prix.  Voici ce que j'écrivais, en ne m'attaquant d'ailleurs qu'au mot (y a-t-il des idées derrière ce mot qui, bien souvent, marque la fin de toute pensée ?) :


Qu’il gagne. Moi, je ne veux pas me laisser compromettre par une syllabe aussi détestable, ringarde, geignarde de balafres insensées. Ce 'a' qui nous fait bailler avant de se noyer dans la grimace du 'gn-', lèvres écartées dont les coins tremblent, comme si l’on allait se mettre à pleurer. La gnaque dont on se targue alors n’arrange pas les relents syllabiques qui gagnent. Et puis cet air idiot que l’on prend quand on gagne ou qu’on a gagné. Debout sur un podium : non. Au lieu d'élever, le podium écrase. 


Entre rire et larme
Ciel et enfant se ressemblent
Les mêmes grimaces

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