Voilà plus de 7 ans que je suis à Lisbonne et c'est la première fois, aujourd'hui, que je fais la traversée du Tage en bateau. Cela nous a évité le stress des embouteillages habituels du dimanche en fin de journée quand on revient de Cova de Vapor, où se trouve la maison que Richard a achetée. Le village était très encombré des centaines de voitures qui convergent sur ce petit village dès qu'il fait beau, ce qui était le cas aujoutrd'hui. Ce n'est pas avec cet afflux de voitures que l'on va régler le problème du réchauffement climatique. Mais comment faire, pour inciter les gens à consommer moins ? Je dis cela tout en ayant conscience qu'en ajoutant ma propre voiture à cette marée métallique, je suis en pleine contradiction, même s'il s'agit d'une hybride.
* * *
En liaison indirecte avec ce constat, je veux évoquer cette belle citation de l'économiste Karl Polanyi que Richard m'a envoyée par mail hier après-midi au cours d'une garden party (très réussie), en l'honneur d'une amie d'Isabel : "L’idée d’un marché s’ajustant lui-même était purement utopique. Une telle institution ne pouvait exister de façon suivie sans anéantir la substance humaine et naturelle de la société, sans détruire l’homme et sans transformer son milieu en désert." Cette citation est tirée de La Grande transformation, ouvrage célèbre qui a été publié pour la première fois en 1944. Cette prédiction est en voie de se réaliser.