Hier matin, au moment où j'allais sortir la voiture de notre garage, je sens une sorte de lourdeur crispée dans le mouvement du volant. Isabel était déjà assise à côté de moi. Je sors et vais voir les pneus. En effet, l'avant gauche —et il ne s'agit pas de football, ici— était plat. Ça ne fait jamais plaisir. Bon ! Isabel s'en va à pied tout en me recommandant d'y mettre bon ordre. Allons-y, me dis-je. Je débarrasse le coffre de tout ce qui y avait été oublié : des pulls, des foulards, des parapluies, des papiers, des disques durs, des sachets en plastique, etc., pour atteindre notre roue de secours, le crik —tiens ! comment ça s'écrit ?— les clés pour déverrouiller, etc. Je déballe tout et me mets au travail : impossible de déserrer les écrous de la roue malade. J'ai bien sûr pensé faire levier avec un tube creux mais pour cela il faut un tube, qu'il soit creux et assez solide pour ne pas se plier à la première pression. Bref, après avoir appelé Johni à la rescousse, sans succès, je me décide à faire appeler par Isabel notre compagnie d'assurance. Quelques minutes plus tard, notre dépanneur arrive dans un magnifique camion jaune, un large sourire aux lèvres ; il entre dans le garage et se met à déserrer les écrous : ouf ! il est à la peine —j'étais déjà prêt à me culpabiliser à cause de ma faiblesse— et miracle, lui, dispose d'un tube creux et solide qu'il va pouvoir utiliser pour venir à bout de ces boulons récalcitrants. Je m'apprête à lui amener la roue de secours quand il me dit, non ! pas la peine ! il venait de voir l'arme du crime, l'objet qui nous avait mis à plat, mon pneu et moi. J'en ai pris une photo. Il a retiré l'objet du caoutchouc, me l'a montré en disant que ça venait d'une Volkswagen, a rebouché le trou avec une pâte mystérieuse, et nous a complètement regonflés, mon pneu et moi ! Il a même regonfflé le pneu avant de ma bicylette ce qui m'a permis de rejoindre Richard au Parc des Martyres de la Patrie, le même jour, vers cinq heures pour faire une partie d'échecs, que j'ai perdue, évidemment, mais qui a obligé mon partenaire à réfléchir intensément. Moindre consolation sans doute mais néanmoins bienvenue. Il me dit souvent : "Les échecs, ça vous apprend l'humilité."
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