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mercredi 31 octobre 2018

Novembre

Un temps de veille de la Toussaint : c'est d'une véritable drache qu'il s'agit quand je regarde la rue en face de la fenêtre où je travaille. De rares piétons en mal de maîtriser leur parapluie secoué par de grandes gifles de vent, des voitures au ralenti, tous phares allumés, faisant bruisser leurs pneus sur les pavés, des arbres qui goûtent et des flaques ridées d'ondes minuscules... un vrai temps de chien comme on les aime en novembre, à condition de pouvoir être au chaud quelque part, chez soi de préférence.

Hier j'ai parlé devant une audience très restreinte —je crois qu'il y avait sept personnes en tout— et cela m'a fait plaisir de renouer avec mes propres idées. J'ai eu droit à plusieurs questions qui montraient que j'avais été compris. Antonio Dores, qui m'avait invité, m'a parlé de revenir... Pourquoi pas, me suis-je dit. J'ai pu parler sans tousser mais tout de suite après et cette nuit, la toux a repris ses droits sur mes poumons. J'espère que cela ne va pas durer et que je serai bientôt de nouveau en forme, en grande forme même.

J'ai rêvé cette nuit que je retrouvais la nationalité belge.


mardi 30 octobre 2018

Défaillance

C'est aujourd'hui que j'interviens pour un séminaire de sociologie à l'ISCTE de l'Université de Lisbonne. Mais je ne suis pas en grande forme. Mon mal de gorge d'hier s'est transformé en quelque chose qui ressemble à une petite bronchite. J'espère quand même pouvoir être à la hauteur ce soir à partir de 18h30. Je vais parler sur le thème suivant : "Des sciences de la nature aux sciences sociales : le désir de scietificité." Martine m'a conseillé de rester au chaud ainsi qu'Isabel d'ailleurs. Il est donc probable que je ne vais pas prendre de douche froide aujourd'hui. C'est la première fois depuis longtemps qu'il m'arrive un pépin de santé —à part les gros pépins, bien sûr—. 

lundi 29 octobre 2018

Arbres

La journée d'hier a été bien remplie d'autoroutes dans le Nord, autour de Porto. Il faisait très froid, si bien que maintenant, j'ai mal à la gorge. Il faut dire que je n'ai pas encore pris ma douche froide qui, je l'espère, remettra tout ça en ordre de marche avant demain. Nous avons en tout cas visité l'exposition —décevante— de quatre œuvres de Anish Kapoor dans le parc magnifique de Serralves à Porto. J'ai été beaucoup plus intéressé par les grands arbres de ce parc que par les œuvres de l'artiste anglo-indien dont j'avais néanmoins apprécié l'une des expositions il y a quelques années. Nous sommes passés chez Elsa, la sœur d'Isabel, à Coïmbra où nous avons dîné : baccalhau encore une fois. Au même endroit, il y avait également une exposition des photos de Robert Mappelthorpe. J'ai été en effet sensible à certaines de ses œuvres (voir photo en haut à gauche) mais, dans l'ensemble, cela ne correspond guère à ce que j'apprécie spontanément.

C'est l'anniversaire d'Isabel aujourd'hui et ce voyage que nous avons fait vers le Nord était un peu son cadeau. Richard, qui nous accompagnait, lui a offert un livre magnifique sur les bijoux contemporains. 
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samedi 27 octobre 2018

Bambou


Nous sommes dans cette magnifique maison à proximité d'un bosquet de bambous, une petite bambouseraie dans la montagne au nord de Porto, juste au dessus de Guimaraes. L'endroit est magnifique. J'ai pris quelques photos. Il faisait frais dans la maison de l'amie d'Isabel que nous avons louée pour le week end. Nous avons fait un feu et l'atmosphère s'est tout de suite réchauffée. C'est un vrai plaisir que d'entendre les flammes manger les bûches avec un bruit tout doux et néanmoins impatient, sauvage. J'irai faire un tour dans la forêt pour voir s'il y a des champignons. Il devrait y en avoir. C'est la bonne époque et le nord est beaucoup plus humide. 

vendredi 26 octobre 2018

Porto


Cette après-midi, nous allons à Porto pour le week-end avec Charlotte et Richard. Nous allons voir une exposition de Anish Kapoor et nous logerons dans une maison isolée dans une forêt de bambous. Par ailleurs, j'ai poursuivi ma lecture de Soufi, mon amour, un livre frais qui nous présente une image inhabituelle du soufisme.

jeudi 25 octobre 2018

Shafak

Elif Shafak est née en 1971 à Strasbourg et c'est son roman, Soufi, mon amour (10/18, 2010) qui me passionne actuellement. C'est l'histoire d'une rencontre entre un derviche errant, "le plus célèbre du monde musulman", Shams de Tabriz et le poète Rûmi au XIIIe siècle à Konya, ville de Turquie que je me souviens avoir traversée en voiture quand je suis allé de Strasbourg à Beyrouth au cours de l'été 1968. En parallèle, nous entrons dans le foyer d'une femme américaine de 40 ans, usée par un mariage normal, qui prend connaissance de cette histoire et s'éveille à des émotions qui, pour emprunter à l'auteur sa propre métaphore, sont comme un caillou qu'on lancerait au milieu d'un lac et d'où partiraient alors ces ondes qui changent complètement la surface de l'eau. 

mercredi 24 octobre 2018

Luther

Il ne s'agit pas du célèbre théologien moraliste du XVe/XVIe siècle, de son prénom, Martin, qui protesta à juste titre contre le scandale du commerce des indulgences en publiant en 1517 les 95 thèses de Wittemberg, à l'origine du mouvement de la réforme et du protestantisme. Le "Luther" dont il s'agit est le héros de la série du même nom dont j'ai vu quelques épisodes hier et avant-hier sur Netflix. John Luther (Idris Elba) est un commissaire de police à Londres, chargé des pires affaires criminelles susceptibles de survenir dans la tête détraquée d'une faible majorité de Britanniques, celle qui a voté pour le Brexit, sans doute. Luther ressemble à un grand ours brun dont il a la démarche caractéristique un peu trop accentuée par moments, justement pour qu'on la remarque, sans doute. Tout est très anglais dans cette série. Par exemple le personnage d'Alice Morgan (Ruth Wilson), meurtrière géniale de ses propres parents, qui apparaît tout au début de la série et qui réapparaît à des moments cruciaux des enquêtes de Luther, personnage qui fascine le commissaire en même temps qu'elle lui fait peur. Alice Morgan est censée être une scientifique de talent mais je dois avouer qu'on ne la voit pas souvent travailler à l'Observatoire comme elle le devrait puisqu'elle est astrophysicienne. Alice Morgan ressemble un peu à ma nièce Justine qui, elle, est mariée à un commissaire de police. 

mardi 23 octobre 2018

Marteau piqueur

Isabel et moi, nous nous sommes retrouvés sur le chantier de l'immeuble vers 11h. Elle est arrivée en trottinnette et moi aussi. Nous avons fait le chemin du retour en trottinnette également. C'est assez agréable quand on roule sur une asphalte bien lisse mais dès qu'on aborde les pavés, que ce soit ceux du trottoir ou ceux de beaucoup de rues lisboètes, le confort disparaît totalement au profit d'un mouvement de marteau piqueur qui vous envahit des pieds à la tête. Impossible quoi ! Il faudrait acheter nos propres engins. J'ai vu sur internet des trottinnettes qui ont une autonomie de 100 km et qui peuvent rouler à 80 km/h. Bien entendu il est hors de question que j'achète un engin pareil qui doit être assez dangereux. Mais il y a des trottinnettes beaucoup plus raisonnables, qui roulent à 35 km/h maximum et qui ont une autonomie de 35 km. J'ai été content de savoir que les trottinettes que nous avions louées réussissaient parfaitement à remonter la pente de la rue Sant'Ana, la rue de notre immeuble qui présente une pente assez raide en effet.

lundi 22 octobre 2018

Chimio n°8

C'est aujourd'hui que je subirai ma huitième chimio locale. Un moment désagréable à passer dont j'espérais pouvoir me passer à la suite de l'examen du 18 octobre dernier qui a révélé que tout allait bien, enfin... relativement bien c'est-à-dire : pas de récidive jusqu'à présent. 

dimanche 21 octobre 2018

Six mois

Il y a six mois aujourd'hui que j'ai cessé de boire de l'alcool à la suite d'une recommandation donnée par notre chamane après la cérémonie d'ayahuasca le 21 avril dernier. Je n'ai pas non plus touché à la viande de porc depuis, comme prescrit. C'est une manière pour moi de faire durer l'effet très positif que cette nuit là a pu avoir sur ma vie et surtout sur la manière dont j'essaye de la prendre, à savoir par le bon bout jusqu'au bout. Espérons.

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Hier, j'ai vu le deuxième épisode de Marcella et je l'ai trouvé moins convaincant que le premier. Le premier épisode donnait un rythme et un ton très particuliers. Le deuxième épisode complique le récit sans véritablement le rendre plus intéressant.

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J'ai fait mon premier voyage en scooter électrique avec eCooltra Lisbon, aujourd'hui. Je suis allé de la maison au marché du Campo d'Ourique où se déroulait une compétition d'échecs avec Richard et nous sommes tous les deux revenus à la maison en scooter électrique également, lui derrière et moi devant. Deux petits voyages très agréables et très courts. C'est vraiment une solution idéale pour tenter de surmonter les embarras de la circulation. Encore plus agréable que les trottinnettes pour ce genre de petits trajets. 

samedi 20 octobre 2018

L'Angleterre

Divisées en saisons, puis en épisodes, les séries offrent au spectateur quelque chose qui ressemblent à des films, mais n'en sont pas. Je viens de regarder le premier épisode d'une série Netflix que Fabien avait téléchargé sur mon iPhone : Marcella de Nicola Larder et Hans Rosenfeldt (2016). Divisé en segments de 45 minutes chacun, l'épisode raconte comment la police britannique a pu résoudre une affaire impliquant plusieurs meurtres. Marcella est l'héroïne des enquêtes. Il s'agit d'un personnage assez mystérieux, travaillant dans la police certes, mais dont on découvre en permanence les faiblesses, les échecs, les fragilités, ce qui ne l'empêche aucunement d'avoir des intuitions fulgurantes et essentielles au succès de ces enquêtes. Au fond il ne s'agit que d'un thriller, mais il n'est pas tout-à-fait comme les autres. Ce qui m'a "scotché" à cette histoire, ce n'est pas l'histoire en elle-même, mais plutôt la manière dont apparaîssent l'Angleterre, sa langue, sa culture, cette indéfinissable manière d'être et de se comporter des gens les uns vis-à-vis des autres, les rues sombres de Londres, la pluie, l'aspect très direct de ce que les gens se disent, cette espèce de retenue, ou même de pudeur, qui marquent les échanges même quand ils sont violents, la façon flegmatique d'affronter le réel, façon qui nous fait croire qu'il s'agit du réel comme il est, sans les fioritures d'une subjectivité quelconque. Ça n'a rien à voir avec les séries américaines. 

vendredi 19 octobre 2018

Concert

Richard nous signale un concert gratuit dans une petite salle universitaire dans le quartier de Lapa qui est l'un des quartiers chic de Lisbonne. Nous prenons un taxi pour y aller mais malheureusement, nous arrivons suffisamment en retard pour ne pas avoir la possibilité de rentrer. Nous patientons quelques minutes devant la porte puis, à la fin d'un morceau qu'on entendait à travers la porte, une femme nous ouvre. Nous entendrons finalement deux compositeurs : Jean Sibelius et Edvard Grieg. J'ai beaucoup apprécié la musique de Sibelius : une psandwiches à un euro pièce, avec Richard et sa petite nièce accompagnée de son amie. Pas vraiment gastronomique. Pas très cher non plus.
ianiste, Anne Kaasa, et une violoniste, Matilde Loureiro. Une mise en scène négligente nous empêchait de voir le jeu d'Anne Kaasa, la violoniste la cachant complètement aux yeux de la quinzaine d'auditeurs rassemblés dans cette belle petite salle. Après le concert, nous sommes allés manger de petits

Je suis enfin inscrit à Cooltra, le site qui loue des scooters électriques à Lisbonne. Donc : la trottinette pour les petits trajets, le scooter électrique pour aller à Lapa par exemple, ou à l'Institut français. Il faudrait que je demande si l'on peut aller jusqu'à l'aéroport et y laisser le scooter. Cela m'éviterait de payer le taxi quand mon avion part de bonne heure.




jeudi 18 octobre 2018

Quignard

Je suis très déçu par le premier livre que je lis de Pascal Quignard, dont j'avais vu l'interview sur ARTE récemment, Les ombres errantes, roman qui obtint le prix Goncourt en 2002, ce que je trouve incroyablement curieux, car tout d'abord, il ne s'agit pas vraiment d'un roman, ensuite nous avons affaire à une succession de pensées de pertinence très inégale mais toujours assez prétentieuses. L'homme est devenu une sorte d'anachorète après avoir été secrétaire général des éditions Gallimard, poste qu'il a occupé pendant 25 ans. Bref, je n'ai pas été convaincu par ce livre, ni d'ailleurs par cet auteur. Voici quelques citations que, néanmoins, j'ai appréciées :
"Le passé est édifié dans chaque vague du temps qui avance. Le passé dont disposent les contemporains n'est pas le même à chaque fois qu'il monte du royaume de l'ombre. Le passé de Mallarmé n'est pas celui de Michelet ; ni celui de Rembrandt celui de Vermeer; ni celui de Tchouang-tseu celui d'Héraclite ; ni celui de Cervantès celui de Shakespeare." (p. 43)
"La monnaie comme l'échange muet qu'elle introduit, comme l'image, voudrait que le langage nous quitte." (p. 118)

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Je m'apprête maintenant à aller à l'Hôpital Santa Maria pour un exaamen qui aurait dû se dérouler le 9 septembre pour voir où en était mon cancer de la vessie. Bon ! J'espère pouvoir donner de bonnes nouvelles un peu plus tard dans la matinée.

[...]

Je reviens de l'hôpital Santa Maria où le médecin n'a rien trouvé d'anormal dans ma vessie. Prochain examen : le 3 janvier et tous les trois mois pendant les deux prochaines années. Ce n'est pas un examen très agréable puisqu'ils (les médecins) font passer une mini caméra à travers l'urêtre pour faire un tour de surveillance dans la vessie elle-même. Le spectacle n'est pas vraiment glorieux à part quelques plaies rouges provoquées par la chimio. 

mercredi 17 octobre 2018

Madjidi

Maryam Madjidi est arrivée dr Téhéran en France à l'âge de six ans et elle raconte dans son livre Marx et la poupée (J'ai lu, 2016) le processus de son intégration dans la France d'aujourd'hui. Ce livre a reçu le prix Goncourt du premier roman. On y trouve des remarques intéressantes sur la langue maternelle (le persan) et l'apprentissage du français par immersion. La petite fille reste muette pendant quatre mois et puis, tout à coup, elle se met à parler couramment. Cela me fait penser à la manière dont mon fils Fabien a appris l'anglais par immersion quand nous l'avons amené avec nous à York où j'avais trouvé un poste d'enseignant-chercheur. Lui aussi, pendant trois mois, il n'a pas sorti un mot. On est revenu en France pour Noël et à notre retour à York en janvier, il parlait couramment.

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Un ouvrage posthume de Stephen Hawking vient d'être publié, à la fois en France (chez Odile Jacob) et en Grande Bretagne apparemment, Brèves réponses aux grandes questions de notre temps. Je vais voir si je peux télécharger la version anglaise sur mon kindle. Bien que pressentant clairement les réponses que j'obtiendrai, je suis quand même curieux de cet écrit posthume d'un grand savant, né trois semaines avant moi, le 8 janvier 1942 et mort l'année dernière à 76 ans.

mardi 16 octobre 2018

Alliage

Je viens de recevoir le nouveau numéro de la revue Alliage, dirigée par mon ami Jean-Marc LL. J'ai été très heureux d'y trouver des critiques ravageuses du slogan de l'excellence qui a envahi depuis plusieurs années les instances politiciennes de l'Université. Critiques qui font écho au billet que j'ai publié dans mon blog de Médiapart le 18 février 2011 et intitulé "Excellence ad nauseam".  Le dossier réuni par Alliage est intéressant avec des interventions du regretté Jorge Wagensberg, de Philippe Büttgen et Barbara Cassin, de Jack Stilgoe, ainsi qu'un article du Guardian qui s'élève contre les KPI, à savoir les key performance indicators. Je me permets de citer le début de l'article de Philippe Büttgen et Barbara Cassin :
"L'excellence est en train de tuer la science. Primes d'excellence, chaires d'excellence, équipements d'excellence, laboratoires d'excellence, initiatives d'excellence, périmètres d'excellence, pôles d'excellence. Attention, un "laboratoire d'excellence" n'est pas un laboratoire, c'est un monceau de laboratoires qui obéit à une logique de pouvoir maquillée en logique scientifique : la logique d'excellence."

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Comme tous les mardis, nous sommes allé voir l'état des travaux de notre immeuble. Cela avance. Le toit est maintenant capable de protéger les étages inférieurs, et en particulier le rez-de-chaussée où l'épicerie continue de fonctionner, des trombes d'eau que les tempêtes lisboètes ont commencé à déverser sur nos têtes. Sur la photo, l'ombre d'un ouvrier travaillant sur le toit.

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À midi, après avoir mangé une pomme, je me suis fait une délicieuse salade de concombres à l'aneth avec huile d'olive, citron vert et ail. Parfait.

lundi 15 octobre 2018

Traduire

Il pleut ce matin, le vent tourne la tête des arbres, les voitures roulent phares allumés, les parapluies doivent être tenus d'une main ferme, il faut éviter les flaques et faire attention à ne pas glisser sur les pavés.  Les arbres s'ébouriffent.

Hier j'ai préparé un projet éditorial que je vais envoyer à Mélodie en vue de la traduction du Livre de mon ami Z. J'espère beaucoup que cette entreprise va pouvoir se faire. Ce serait un travail qui me prendra au moins 6 mois à raison d'au moins deux heures par jour. 

Depuis mon retour de Paris et grâce à mon fils Fabien, j'ai troqué mon vieux Huawei contre un iPhone 7 tout neuf et j'avoue que c'est vraiment TRÈS différent. Ça n'a plus rien à voir avec l'usage que je pouvais avoir d'un smartphone. Mon agenda est à jour et directement accessible, j'ai France Culture en direct, je peux compter les pas que je fais dans Lisbonne et, bien sûr, je peux convoquer "échiquier d'analyse" qui commente intelligemment les coups dont je pourrais m'aviser au cours d'une partie. Merci Fabien.

dimanche 14 octobre 2018

Zibeline

Je suis en train de finir le roman de Remizov, Volia Volnaïa qui met en scène les chasseurs de zibelines, ces petits animaux de la taïga de Sibérie qui sont si appréciés pour leur fourrure. Un passage intéressant, page 199 :
"Tu sais pourquoi nous n'aurons jamais de gens bien au pouvoir ?
— Pourquoi ?
— Parce que nous n'en avons pas besoin. Je le sais parfaitement ! Regarde. Ce dont j'ai besoin, la technique par exemple, ou l'arme, je me les procure, et de bonne qualité. J'y veille, j'essaie de les améliorer. Le pouvoir ? Je n'en ai pas besoin, c'est pour ça qu'il est comme il est. J'ai tout ce qu'il faut, je me débrouille sans eux. Non, sérieusement, il faut l'abolir complètement, le pouvoir. Autrefois, avant les bolcheviks, il n'y avait pas d'autorités ici, un policier et demi, c'est tout. Les gens venaient dans le coin pour trouver la liberté. Qu'est-ce que tu crois ? La Sibérie a toujours été libre."

Mais comme le dit le roman, les choses changent et le pouvoir s'insinue dans tous les coins du monde, même en Sibérie, sous la forme de "flics" qui viennent des grandes villes, qui n'ont pas de racines ni de lieu propre, et qui saccagent la vie des communautés.

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Isabel et moi sommes allés voir l'immeuble, curieux de voir si la tempête que Lisbonne a subie la nuit dernière avait causé des dégâts. Et bien non : le toit est pratiquement terminé et l'on voit de mieux en mieux ce que ça va donner. Au retour, je disais à Isabel : "Je me réjouis de vivre là-bas dans un an."

samedi 13 octobre 2018

Trois

Je me suis lancé dans trois activités différentes au cours de la journée d'hier. Tout d'abord, j'ai lu les premiers chapitres du livre d'Anne-Marie Christin, L'image écrite ou la déraison graphique (Flammarion, 1995). Selon cette auteure qui a été pour une durée assez courte l'une de mes collègues à Paris-Diderot, c'est l'image qui se trouve à l'origine de l'écriture et non la parole dont elle ne serait, selon les théories logocentristes dominantes, que la reproduction. Je n'en disconviens pas d'autant moins qu'elle reconnaît elle-même que c'est bien l'alphabet grec qui a biaisé radicalement nos perspectives logocentristes justement. J'aurai sûrement à en dire plus au fur et à mesure que j'avancerai dans cette lecture.

La deuxième chose que j'ai entreprise, c'est la traduction du livre de mon ami Z. sur Gaston Bachelard, pour pouvoir envoyer un projet éditorial aussi tôt que possible à Mélodie. C'est un travail que j'aime bien faire. 

La troisème activité fut d'entamer la lecture d'un roman dans la soirée. Le roman de Victor Remizov, Volia Volnaïa (Belfond, 2017) dont le titre russe veut dire "Libre liberté".   

vendredi 12 octobre 2018

Lemaître

Je viens de lire, ou plutôt, relire très rapidement le roman de Pierre Lemaître, Trois jours et une vie (Albin Michel, 2016), que j'avais emprunté à l'Institut français de Lisbonne lors de notre dernière réunion de lecteurs le 2 octobre dernier. Au moment où je l'ai emprunté, je ne me souvenais de rien et puis quand je me suis mis à le lire, l'histoire m'est revenue intégralement. C'est l'histoire d'un meurtre accidentel commis par un adolescent sur l'un de ses petits amis, un enfant de six ans, et des tourments qui s'ensuivent pour le restant de sa vie à peine commencée. C'est une histoire assez tragique. L'auteur explore avec pertinence et perspicacité ce qui peut se passer dans la tête de l'adolescent après un tel acte : honte, culpabilité, retrait sur soi-même, chagrin, etc.
En fait je n'avais pas lu ce roman, je l'avais entendu dans la voiture grâce à un audiolivre acheté pour notre voyage d'il y a deux ans en France. (Voir mon "post" du 8 août 2016 intitulé "Retour à Mauroux").

jeudi 11 octobre 2018

Trottinette


J'ai fait mon premier trajet en trottinette électrique dans Paris aujourd'hui. Et quand je suis arrivé à Lisbonne, Isabel m'annonce que les trottinettes électriques sont arrivées dans la ville. J'espère qu'il s'agit des mêmes compagnies et que donc mon abonnement parisien à Bird ou Lime pourra fonctionner ici également. J'ai pris une Lime pour aller de chez Fabien au Chatelet. Pas très agréable sur les avenues ou les rues pavées. Par contre très agréables dès que l'on roule sur l'asphalte. J'avais mon sac à dos et tous les bagages. Il n'y a pas eu le moindre problème. Mais il faut quand même s'habituer un peu au véhicule si l'on veut faire ça avec aisance et tranquillité.

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Dans l'avion, j'ai lu le livre de Guy Boley, Quand Dieu boxait en amateur (Grasset, 2018). C'est un livre à la gloire du père du narrateur, forgeron et boxeur, qui signe également la fin d'un monde, celui de Cerdan et Muhammad Ali. Intéressant. 

mercredi 10 octobre 2018

Dîner

J'ai dîné chez Fabien, qui avait préparé dans la Rommertopf reçue récemment par Amazon, deux morceaux de veau venant directement de chez Maurin en passant évidemment par le réfrigérateur. Il avait ajouté quelques pommes de terre, des carottes et des girolles. C'était délicieux. Ce matin : douche froide et maintenant, un peu de lecture avec le livre de Vinciane Despret. 

mardi 9 octobre 2018

Despret

Je lis actuellement le livre de Vinciane Despret, Au bonheur des morts. Récits de ceux qui restent (Editions La Découverte) que m'avait vivement conseillé Mélodie F. à Strasbourg. Et j'avoue que son enquête sur la manière dont les morts s'occupent des vivants et les vivants des morts est tout-à-fait fascinante. 

lundi 8 octobre 2018

AÏkido

Je suis allé voir mon petit fils Joaquim faire son entraînement d'aïkido, avec un professeur qui m'a paru excellent. Joaquim semble s'amuser beaucoup à faire toutes sortes de roulades au sol. Il a atteint le niveau de la ceinture jaune-orange. J'ai été très convaincu par ce sport de défense qui devrait permettre de répondre de manière adéquate à toute attaque physique. C'est dommage que Charlotte n'en fasse pas. 

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Auparavant, je suis allé voir Mélodie F. Nous avons eu un entretien très positif et je vais lui proposer de traduire le livre de Z. sur Bachelard. Il n'est pas impossible que le projet de cette traduction soit financé. Cela serait formidable. Je me réjouis de m'y mettre.

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Je ne sais pas pourquoi la "bulle" de la gare de Strasbourg est décorée avec d'immenses images qui semblent sortir d'une BD gothique. Etrange.

dimanche 7 octobre 2018

GCO

Il s'agit du Grand Contournement par l'Ouest, le projet d'autoroute censé régler les problèmes de la circulation aux abords de l'agglomération strasbourgeoise défendu par Vinci-Bouygues et le préfet Marx, ancien préfet de la Réunion qui était déjà à cette époque à l'origine d'un projet de bétonnage de la mer. J'ai rejoint la manifestation de la place de la République où environ un millier de manifestants écoutaient les orateurs énonçant les arguments défavorables à ce projet. Alors que, semble-t-il, une majorité de la population strasbourgeoise serait en faveur du projet, croyant de façon bien illusoire, que plus on fera d'autoroutes moins il y aura d'embouteillages —beaucoup de villes américaines font l'expérience d'un rapport inverse : la suppression des autoroutes permet une diminution du trafic—, les militants anti-GCO sont maheureusement bien peunombreux. Il y a eu une ZAD qui n'a pas survécu aux assauts de la police. Ils étaient une quinzaine. De nombreux avis officiels étaient défavorables à ce projet, mais en dépit de cette contestation, les travaux de déforestation ont commencé cet été. Les maires de plusieurs communes environnantes, directement concernés par le projet, ont été "achetés" par les bétonneurs. Et Macron soutient ce projet dément qui va augmenter la pollution dans une région déjà très malade. Il est question d'organiser une grève de la faim. Macron n'ira certainement pas jusqu'au cynisme de Poutine avec Oleg Sentsov.

samedi 6 octobre 2018

Bel Ami

Je me suis plongé dans Guy de Maupassant hier soir et j'ai terminé son roman, Bel Ami, dans le train qui m'amenait à Strasbourg. C'est un roman magnifique mais qui ne donne pas une image très positive de la nature humaine chez certains hommes : ambition, cynisme, instrumentalisation du sentiment d'autrui, vanité, lucre, etc. Il semblerait que plusieurs films aient été inspirés par ce roman. 

vendredi 5 octobre 2018

Sigefroid

Des bords de la brume
Façonnés par le néant
Sortent les oiseaux



Ce n'est pas un haïku, mais tant pis. C'est un "rugue". Un moment du regard que j'ai pu avoir sur le dehors par la fenêtre de ma chambre à l'hostellerie Sigefroid du Lycée Ermesinde à Mersch. Sigefroid est le nom d'un comte de Luxembourg au Xe siècle, fils de Wigéric et de Cunégonde. En fait Sigefroid fut le fondateur du Comté de Luxembourg. Un type assez bizarre semble-t-il, soupçonné d'avoir fait un pacte avec le diable pour construire son château. C'est lui qui a épousé Mélusine. Je lis sur un site internet : "La naissance et la provenance du comte Sigefroi se sont perdues dans les brumes de l’histoire."
Je savais bien que la brume n'était pas seulement une affaire de pression atmosphérique.  Sigefroi sort de cette brume, un peu comme l'un des oiseaux que j'observais ce matin.

jeudi 4 octobre 2018

Brume

Ce matin, une brume épaisse freine mon regard avant même qu'il ne puisse s'envoler vers les collines qui protègent le petit village de Beringen. Côté lycée, je vois les bâtiments et après 8 heures, quelques lumières apparaissent du fond des ateliers du rez-de-chaussée. Hier, nous sommes passés voir Nadine et son fils Collyn, très souriant et calme dès qu'on s'adresse à lui. Et pourtant, il mène la vie dure à sa mère qui ne peut le poser nulle part, ni dans une poussette, ni dans un parc avec pleins de jouets, ni dans son siège à l'intérieur d'une voiture. Nadine m'a passé le bébé. Il pèse au moins 10 kg. Et l'idée que Nadine le tient dans ses bras toute la journée me fait mesurer la force extraordinaire dont les mamans peuvent témoigner.

mercredi 3 octobre 2018

Tavares

Dans l'avion qui m'amenait à Luxembourg ce matin, j'ai lu un livre que j'avais acheté à l'aéroport, en vitesse : Apprendre à prier à l'ère de la technique, par Gonçalo M. Tavares, un auteur portugais dont je crois avois déjà parlé dans ce blog. Après la lecture de Gorgias de Platon, me voilà aux prises avec un "Gorgias" moderne, faisant l'apologie de la force contre le ramollissement des faibles, souvent lâches et constamment sur la défensive. Son héros Lenz Buchmann est un dur, un chirurgien qui, lassé de son métier, se lance dans la politique, en montrant bien les crocs. 

mardi 2 octobre 2018

Gorgias

C'est le texte de Platon qui, cette année, est au programme de Charlotte en philosophie. Un beau texte que je relis dans la traduction admirable de Monique Canto-Sperber. Elle a réussit à donner à ce texte une lisibilité parfaitement ajustée à nos habitudes modernes de lecture. Avec une familiarité dans l'expression qui colle également à l'idée que l'on se fait de ce petit cercle de philosophes grecs, Socrate, Gorgias, Calliclès, Polos et Chélérophon, qui argumentent, ergotent, se disputent et se taquinent les uns les autres pour mieux comprendre la différence entre rhétorique et philosophie. C'est un sujet important surtout en cette ère de populisme éffréné qui voit se multiplier les mensonges les plus impudents et la démagogie la plus méprisable. Le Socrate qui nous est présenté dans ce dialogue est bien différent de celui qui intervient dans La République, si marqué par l'écriture préoccupée de Platon. J'ai choisi une représentation de Gorgias quand il était encore très jeune et qu'il pratiquait la rhétorique en Sicile. Il n'est venu à Athènes qu'après 60 ans. Dans son traité sur le Non-être, il défend l'idée que 1° rien n'existe, 2° et même si quelque chose existait, ce serait inconnaissable, 3° et même si l'on pouvait connaître quelque chose, cette connaissance serait incommunicable. 

lundi 1 octobre 2018

Aznavour

Charles Aznavour nous a quittés aujourd'hui. Un grand poète, un grand chanteur, une grande figure de l'Arménie. Comment ne pas déplorer cette disparition d'un homme si chaleureux dans sa voix, dans son attitude, sa simplicité pleine d'humour et d'humanité. Il était très âgé sans doute et pas plus immortel que quiconque. Et pourtant, il y a des vivants qui sont tellement vivants que leur mort peut nous apparaître plus dramatique que celle de ceux qui ne vivent qu'à moitié. Ses poèmes et ses chansons lui survivront certainement. 

Le Havre

J'ai beaucoup d'admiration pour l'écriture de Maylis de Kérangal mais, ma lecture de Dans les rapides (Folio,NRF, 2017) me déçoit. Un peu. C'est comme une initiation à la jeunesse des filles —une faute de frappe m'avait fait écrire "des frilles", pas mal !— les trois, elles font de l'aviron et habitent Le Havre où les garçons —autre faute de frappe de revanche : "les graçons"— font encore la loi pour ce qui est de la musique, des disques et des disquaires dans cette ville de province dont le charme en bèton n'est pas facile à apprivoiser, même quand on est jeune. Je disais donc une initiation à un monde qui n'est plus celui de l'auteure. Et c'est sans doute pour cela qu'elle le parle aussi bien car, finalement, l'écriture de Maylis de Kérangal, c'est quand même très très bien, rapide comme les rivières que ces trois filles avironnent avec toute l'énergie du rêve d'aller un jour à New York.