Un attentat à Strasbourg : la fameuse capitale de Noël et de la débauche consommatoire de fin d'année... on ne peut pas s'empêcher, quand on a passé de longues années de vie (enfance comprise) dans cette ville, de se sentir concerné, presque touché par un tel événement, même quand on est loin, même quand, depuis plusieurs années, on vit à Lisbonne. C'est étrange : j'entends que l'auteur de cet attentat s'était réfugié à Neudorf... Neudorf, gottferdom !, j'ai au moins une demi-douzaine d'amis qui habitent dans ce quartier, et puis, deux de mes sœurs et un frère plus jeune habitent Strasbourg... j'ai une nièce dont l'appartement se trouve à proximité de la place Gutenberg... je ne suis pas loin de me sentir moi-même comme une victime, certes indirecte —oui, oui... très indirecte— de cette horreur. Comment des noms de lieux, devenus familiers, sont constitutifs du monde dans lequel on vit, ils définissent un monde dans lequel on vit encore un peu, et ces noms sont maintenant énoncés en liaison avec des coups de feu, des victimes, du sang, l'hôpital, un assassin en fuite... créant une brèche —par où la réalité pourrait entrer— dans le monde imaginaire de la vie.
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