Le génie d'Hilsenrath dans Nuit, c'est de nous faire "vivre" dans ce ghetto de Prokov. C'est de "l'humain" en barre, pourrait-on dire, pas de l'humain à contempler pour y trouver quelque dimension inconnue ou méconnue de nous-mêmes, pas de l'humain destiné à nous rappeler que nous sommes des hommes par rapport à des robots ou à des bêtes, pas de l'humain à nous dégoûter de l'humain ou à nous en faire douter, pas de l'humain spectaculaire ou démoniaque, mais de l'humain qui n'a besoin d'aucune qualification supplémentaire pour convaincre. De l'humain comme "matière", matière brute à romans peut-être, car il n'y a aucun effet de style, aucun maniérisme, aucun indice pouvant nous convaincre d'un message, d'une intention...
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