Rechercher dans ce blog

jeudi 16 mai 2019

Un juif ordinaire

Après Nuit, je me suis mis à lire, toujours du même auteur, Fuck America, l'un des livres qui l'a fait connaître en Allemagne et aux Etats Unis. Toujours ce même style sans style, le plus simple et direct possible, essentiellement des dialogues d'ailleurs, aucune description détaillée, un personnage sans cesse en alerte avec autrui et avec lui-même, très préoccupé par le sexe et surtout sa propre bite, très soucieux également de sa santé, bref un juif très ordinaire, qui se débat comme il peut dans le monde où ses parents l'ont fait naître, et qui écrit des livres auxquels on s'attache vraiment. Les derniers chapitres de Fuck America, sont incroyablement émouvants justement parce que les dialogues qui les constituent se déroulent sans émotion. Merci Hilsenrath. Et merci Richard qui me l'a fait connaître.

Hier soir, j'ai vu Julietta de Pedro Almodovar, film qu'il est difficile de ne pas aimer tant le propos est actuel et pertinent. Une jeune fille se débarrasse de sa mère. Et cela, bien sûr, est la cause d'une peine infinie, chez la mère.

*  *  *

Je me posais la question, ces derniers jours, des raisons pour lesquelles je ne pouvais pas m'empêcher de décevoir les gens que je rencontre et qui, bien souvent, attendent quelque chose de moi. Many people had strong expectations about me. Et, curieusement, j'ai l'impression de ne pas répondre adéquatement à leurs attentes. Selon moi, cela vient de loin. C'est quand je suis né garçon, plutôt que fille, comme attendu par mon père et ma mère, que j'ai dû causer une première déception chez mes parents. Ma mère me l'avait dit clairement : "Je me réjouissais déjà de cette première fille qui allait naître. Et voilà, encore un garçon, le troisième en quatre ans." C'était moi.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire