Tout d'abord une rectification. J'ai titré l'un de mes derniers articles "haïkaï" croyant, sur la base d'une visite à Google, que le terme avait un pluriel. Or, je l'ai appris hier, lors de l'atelier de haïku que j'ai animé avec mon amie Zlatka, magnifique poétesse bulgare, il n'y a pas de forme du pluriel de haïku en japonais. C'est David Kong-Hug, président de l'Association dans le cadre de laquelle cet atelier était organisé, qui m'a appris cela. David vient de Taïwan et parle couramment 12 langues. Impressionnant. Nous étions une douzaine de participants, originaires de beaucoup de pays différents et nous avons chacun écrit un haïku dans notre langue maternelle. David insistait, à juste titre me semble-t-il maintenant, sur les contraintes formelles du haïku japonais qui exige trois vers : le premier de cinq syllabes, le second de sept syllabes et le dernier de cinq syllabes à nouveau, soit 5-7-5, pour le dire plus simplement. Du coup j'ai repris tous mes haïkus précédents en essayant de respecter cette règle. C'est loin d'être évident. Voici quelques unes de ces transformations qui, curieusement, me paraissent constituer une amélioration [je pense aussitôt, amélioration de quoi ? faut-il avoir recours à Badiou de nouveau—dont j'ai d'ailleurs parlé hier—en évoquant l'idée d'une amélioration de la "pensée du poème" ?] :
Oh le mur du ciel
Si haut, l'œil y cherche en vain
Le trou bleu de l’âme
Par dessus les toits
Le doigt pointé de la grue
Tourne. Où est la main ?
Essoufflé d’amour
Le corps retombé est calme
Bruits d’avions au loin
Vieux
tronc rugueux
L’écorce
écorche la peau
Dans
l’arbre un enfant
Mini boule
dure
La crotte
est sur le parquet
Et chat endormi
Miroir
dérapant
Ciel
asphalté sous la pluie
Tristesse
des tôles
Entre
mille jambes
Les traits
du tapis persan
Dispersent
les yeux
Ils battent
de l’aile
Dans une
fente du ciel
Les avions
qui tombent
Après la
bourrasque
Parapluies
sur le trottoir
Les griffes en l’air
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