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mardi 31 octobre 2017

Duel

J'ai revu le film Duel de Spielberg hier soir. Quand je l'ai vu lors de sa sortie en 1971, j'avais été complètement pris par le film. J'ai trouvé, hier soir, que le film avait vieilli. Peut-être est-ce moi qui ait vieilli ? En tout cas, ce film relate un duel routier dont j'ai moi-même fait l'expérience entre Mulhouse et Colmar, au volant de ma 2CV un peu poussive peut-être mais suffisamment vaillante pour que je puisse me permettre de dépasser un camion à la sortie de Mulhouse. Le chauffeur de ce camion n'a pas apprécié et il m'a littéralement poursuivi jusqu'à Colmar où j'ai dû m'arrêter devant un feu rouge. Le camioneur se met derrière ma 2CV et descend de son siège pour venir m'insulter. En tout cas il m'avoue tout-à-fait franchement que s'il avait réussi à me dépasser à nouveau, il m'aurait poussé contre l'un des arbres qui bordaient cette route. Il était fou de rage. Je lui ai dit qu'il ne devait pas se mettre dans de tels états. Le camion qui m'a poursuivi n'était pas aussi imposant que celui du film. Mais la tension engendrée par cette poursuite infernale était bien là.

dimanche 29 octobre 2017

Micro-événements

Grande invitation aujourd'hui pour célébrer l'anniversaire d'Isabel. Nous attendons une cinquantaine de personnes dans notre nouvel apparetement. Elles ne viendront pas toutes en même temps, dieu merci. Mais cela fera du monde, évidemment. 

Mon message d'hier aura sans doute rendu perplexe plus d'un de mes lecteurs. Pour moi, il s'agissait d'un petit défi : comment mettre en mots de minuscules événements que l'on vit, et qui, en raison des conjonctions accidentelles qu'ils manifestent, ont un effet sur notre être émotionnel. En fait, un 3e "acte manqué" a ponctué cette journée : en voulant ouvrir la porte de communication entre le garage et le palier de l'ascenseur, ma clé m'a échappé des mains. La télécommande électronique de la porte du garage qui fait partie du même trousseau, s'est ouverte. Je referme le boîtier mais il faisait noir et quand j'essaye de faire fonctionner cette télécommande je m'aperçois que cela ne fonctionne pas. Comme la porte du garage fonctionne mal pour le moment, je me dis que ma télécommande n'y est pour rien. Le soir, j'ouvre à nouveau le boîtier de plastique noir de cette télécommande et je m'aperçois qu'il manque une minuscule pile à l'intérieur. Je redescends pour voir si la pile ne serait pas restée à l'endroit où ce boîtier est tombé. Et oui ! miracle : je retrouve cette minuscule pile que je réinsère aussitôt dans le boîtier. Tout est rentré dans l'ordre et la porte du garage se ferme à la simple pression d'un bouton de la télécommande.

Je ne sais pas pourquoi j'évoque ces micro-événements de ma vie quotidienne. Ils n'ont aucun intérêt en eux-mêmes. Et je me demande vraiment pourquoi ils interpellent ma faculté de penser. Ces trois événements me semblent chacun porteur d'une même question que j'ai du mal à déchiffrer. Il y a ces tubes : le mini tube de ma clé de vélo, le tube de ma selle de vélo, le petite pile qui s'échappe du boîtier de ma télécommande... mes tubes intérieurs qui continuent à me préoccuper... 

samedi 28 octobre 2017

Histoire de tubes

J'aurais voulu écrire avec des mots les deux événements qui, ce matin, m'ont rendu perplexe. Il y a d'abord eu la clef du cadenas de mon vélo. C'est une clé en forme de tube court qui s'encastre dans la rainure en cercle du cadenas. Ceux qui connaissent les cadenas de vélo doivent savoir de quoi je parle mais cela m'énerve de ne pas pouvoir dire en mots simples ce qui s'est passé. Essayons. Le tube court est solidaire d'un support en métal plat, recouvert d'un bout de plastique noir, qui permet à celui qui manipule la clef, de la tourner dans le cadenas, essentiellement pour libérer le bout mâle du cadenas enclenché dans la partie femelle. Or, ce tube court s'est désolidarisé de son support en métal. Il est tombé sur le trottoir alors que je tentais d'ouvrir le cadenas. Ce n'est pas tout. Je retrouve cette pièce essentielle pour pouvoir repartir avec mon vélo quand, ayant empoigné la selle pour faire pivoter mon vélo, celle-ci me reste dans les mains. Le tube de la selle s'était désolidarisé de la partie creuse du cadre dans laquelle il est censé être enfilé de telle sorte que la selle soit parfaitement fixe.  

vendredi 27 octobre 2017

Isou

Je n'ai pas mentionné les raisons pour lesquelles Guy Maruani est venu à Lisbonne. Il était invité à un colloque sur les avant-gardes et la contre-culture avec une insistance particulière sur Isidore Isou, l'un des chefs de file du mouvement lettriste qui a précédé le situationisme après la rupture de Guy Debord avec le lettrisme d'Isou, justement. Je me souviens très bien du lettrisme. J'ai gardé pendant longtemps un numéro de la revue qu'ils publiaient avec un poème d'Isidore Isou qui me rendait très perplexe. Isou venait de Roumanie, comme Paul Celan d'ailleurs. Guy Maruani a été son psychanalyste pendant 25 ans. J'essayerai de retrouver le poème d'Isou dans mes cartons. 

jeudi 26 octobre 2017

Fail better

Charlotte était à Paris depuis le 21 octobre. Elle devait revenir aujourd'hui mais elle a raté son avion. Décidément, voilà un voyage qui nous aura coûté vraiment très cher. Tout d'abord une erreur d'Isabel qui programme le retour pour le 27 novembre au lieu du 27 octobre. Nouveau billet, bien sûr, au prix fort. Et maintenant, Charlotte rate son avion. Elle sera là demain à midi. C'est ce qu'elle nous dit. Bon ! je sais qu'il faut faire des expériences dans la vie et que rater un avion, c'est quelque chose qu'on ne doit pas rater !!! Mais quand même ! 
Ever try. Ever fail. Try again. Fail again. Fail better. 
Merci Samuel Beckett. Merci Z.
Ce matin, une minuscule araignée s'est perdue dans le labyrinthe alphabétique de mes touches d'ordinateur. Araignée du matin ! 
Non, non ! je ne suis pas superstitieux du tout. 


mercredi 25 octobre 2017

Mertensia maritima


C'était de nouveau délicieux au restaurant "O Asiatico" où nous avait invités Guy Maruani. Ceviche d'espadon et de coquilles Saint-Jacques, huîtres avec ces feuilles qui, paraît-il, viennent des Andes —c'est ce qu'ils disent au restaurant, mais ce n'est pas vrai— et qui ont un goût d'huîtres saisissant. En fait, cette plante est cultivée sur la côte atlantique, notamment par un amoureux des plantes, Hugues Le Cieux, qui a retrouvé quelques graines sur la côte bretonne et qui, depuis, la cultive principalement pour les restaurateurs. Il en récolte environ 50000 chaque année. Son nom latin est Mertensia maritima.

lundi 23 octobre 2017

Les amours de Z.

Ce matin, j'ai lu un texte qui traînait dans les affaires de Z. Dactylographié, en anglais, ce texte non daté raconte les amours de Z. au moment où il tente d'entrer à l'université pour y étudier la géologie.  Il passera vite à la psychologie. Il tombe amoureux de Wanda mais les choses se compliquent. Elle se marie. Comme elle est toujours amoureuse, elle veut divorcer... et cela continue ainsi sur une dizaine de pages. Après Wanda, il y aura Ewa, Anka, Anna, et enfin Christina qu'il a connue à Londres et qui restera l'une des femmes dont il aura été le plus amoureux, la même Christina à qui il dédicacera son dernier livre, celui sur Bachelard, qu'il écrit à Lisbonne au cours des trois dernières années de sa vie. 

dimanche 22 octobre 2017

Gong

J'ai enfin reçu deux exemplaires de la revue Gong, les numéros 17 et 57. Il s'agit de la revue francophone de Haïku. Trois de mes haïkus y sont publiés sous un pseudo. J'étais très content. 

Hier, cela faisait un mois que mon ami Zbyszek est mort. C'est vrai que j'y pense très souvent. Et que son absence m'accompagne. Aujourd'hui, je vais aller dans son ancienne chambre, là où je le reconduisais de temps en temps, après notre déjeuner du jeudi. Il ne m'y a jamais fait monter. Je suppose qu'il ne voulait pas que je voie son bordel. Je peux fort bien comprendre cela. Depuis, Luisa, sa logeuse, a certainement mis de l'ordre dans ses affaires.

* * *

Je suis revenu de chez Zbyszek avec Ganesh. Il en avait une collection sur ses étagères pleines de livres.  C'était triste de voir cette chambre qu'il a occupée si longtemps, de voir ses vêtements encore imprègnés de lui malgré le nettoyage, son ordinateur, les milliers de photos qui le montrent bébé, puis sur des photos de classe en Angleterre, ensuite en Pologne, avec ses amis à l'Université, jouant de la guitare avec Ana sans doute, à Lund, à Paris, à Rome, à Lisbonne, en Inde, bref, des souvenirs qu'il avait transportés de pays en pays, de maison en maison et qui, maintenant, sont abandonnés à eux-mêmes, même si j'ai l'impression que mon regard sur eux prend un peu le relais du sien : "C'est beau", disait-il des citations dont il émaillait ses souvenirs. J'aimais le ton avec lequel il disait : "C'est beau."

vendredi 20 octobre 2017

Disquiet

De même qu'intranquillité est un néologisme en français, desassossego l'est également en portugais. Il faut admirer l'intelligence du traducteur. Sossego veut dire "calme", "tranquillité". Le verbe sossegar veut dire "installer" et plus rarement "s'apaiser". En anglais, le Livre de l'intranquillité a été traduit par The Book of Disquiet (2015, Penguin). 

TL me signale une chanson de Christine and the Queens, intitulée "Intranquillité". La référence à Pessoa est claire. Mais la chanson elle-même est très énigmatique.


jeudi 19 octobre 2017

Desassossego

Je ne retrouve plus Le Livre de l'intranquillité (O Livro do desassossego por Bernardo Soares) de Fernando Pessoa —Soares est l'un des hétéronymes de Pessoa ; il semblerait que Maria Teresa Rita Lopes en ait décompté plus d'une soixantaine en fouillant dans les archives manuscrites du poète !— dans la version française que j'avais acheté avant de venir m'installer à Lisbonne. Je me souviens très bien du livre mais j'aurais aimé reprendre certains passages sur lesquels Z. a attiré mon attention dans le petit ouvrage qu'il a consacré au poète portugais et que j'ai terminé hier. Le mot "desassossego" en portugais est un peu énigmatique. En explorant le web autour de cette question je suis tombé sur un livre électronique de Maria Augusta Perez Babo, La Traversée de la langue, qui me paraît être un long commentaire du livre de Pessoa. J'ai commencé à lire et j'ai été très intéressé par ce qu'elle disait. Je reviendrai certainement sur certains de ses commentaires.

mercredi 18 octobre 2017

Medea

Hier, sur Arte, deux émissions formidables. La premère portait sur un film de Marie-Monique Robin qui retrace la mise en accusation de Monsanto dans le cadre d'un tribunal privé à propos des méfaits que l'on peut attribuer au glyphosate : méfaits sur l'agriculture, sur les animaux, sur la santé des humains, etc. Les témoignages sont accablants. L'Union Européenne s'apprête néanmoins à prolonger l'autorisation de mise sur le marché de ce poison infernal, pour au moins deux ans, semble-t-il. Verdict : demain. J'ai déjà signé plusieurs pétitions avec le commentaire suivant qui devrait se retrouver sur toutes les lèvres : "Monsanto delenda est."

* * *

La deuxième émission "THEMA" a retracé l'histoire de la collaboration Médée, voulue par le vice-président Al Gore, entre espions russes et américains pour échanger les informations recueillies dans le cadre de leur surveillance mutuelle, pour améliorer nos connaissances des changements climatiques. Exemple d'un détournement extraordinaire de données militaires au profit d'une intelligence collective qui, malheureusement, a fait long feu après l'arrivée d'Obama à la présidence des Etats Unis.

mardi 17 octobre 2017

Hétéronymes

Je suis en train de terminer le livre que Zbyszek a écrit sur Pessoa, Voices of a Nomadic Soul, 1996, réédité en 2008. Je comprends cette fascination que Fernando Pessoa a pu susciter chez mon ami, qui, lui, sans être poète lui-même, était certainement un philosophe nomade. Z. appréciait la poésie de Pessoa, en fait, certainement, la pensée du poète telle qu'elle se manifestait dans sa cohérence diversifiée à travers les personnages hétéronymes qu'il avait créés : la pureté mystique et sensualiste d'Alberto Caeiro, le classicisme de Ricardo Reis et l'impétuosité débridée d'Alvaro do Campos. Je reprends ici deux citations choisies par Z. :
"the only occult meaning of things
Is that they have no occult meaning at all."
et
"Mystical poets are sick philosophers
And philosophers are crazy."

Ces deux citations d'Alberto Caeiro se trouvent dans la page 59 du livre de Z. Elles font écho à ses orientations philosophiques : le goût de la lucidité et de la clarté de la langue qu'on utilise et le désir d'être un philosophe tout en se sachant un peu fou.

lundi 16 octobre 2017

Escargot


Hier, comme je l'ai écrit, j'ai rencontré un renard dont j'ai publié la photo. Mais j'ai aussi rencontré un escargot qui traversait la piste cyclable. Je l'ai pris en photo également. Le voici. On ne voit pas grand chose, je le reconnais volontiers. Mais je trouvais cette trace laissée par le gastéropode au travers de la piste cyclable, assez émouvante.


* * *

A propos de ces cyclistes qui vous croisent ou vous dépassent silencieusement sur la piste, ils ressemblent à des chevaliers du Moyen-Âge. Ils sont casqués, enserrés dans des costumes de sport noirs avec parfois des traits de couleur verte ou jaune dont la fluorescence doit les rendre visibles pendant leurs courses nocturnes, ils filent sans rien dire, sur leur destrier à deux roues, sérieux, sévères, sûrement impitoyables avec les fantômes qu'ils rencontrent en lisière de forêt, festoyant sous d'immenses chênes luxembourgeois...

* * *

Je suis arrivé à Lisbonne hier soir. J'avais le siège 23F, et je voyais à l'horizon, par le hublot de l'avion, les flammes des incendies qui ont ravagé le pays. Je voyais aussi ce qui m'apparaissait comme des départs de feu sur la toile sombre des collines que nous surplombions. Plusieurs. Avec cette barre de feu à l'horizon. Je me suis demandé comment je reconnaissais qu'il s'agissait d'incendies, et non des lumières de villes éloignées. La différence est très évidente. Quand il s'agit d'incendies, les lumières se situent dans une sorte de halo où se devine la fumée qui les accompagnent alors que les lumières de la ville ont des contours absolument nets. J'ai essayé de prendre une photo de ce que je voyais mais je n'avais que mon téléphone et le flash automatique a brouillé la prise de vue.

dimanche 15 octobre 2017

La campagne

Aujourd'hui, j'ai refait le trajet entre le lycée et la maison de Jeannot, à pieds. Environ 5 km. C'était superbe. Mes copains, les coprins, m'attendaient. Je les ai laissés pour le prochain mycophile du coin. J'ai rencontré un renard. Nous nous sommes regardés pendant de longs moments. Immobiles. Je l'ai pris en photo comme vous pouvez le voir.

Le chemin était en bordure d'une forêt magnifique, aux couleurs d'automne comme je ne les avais plus vues depuis longtemps. Des odeurs fortes de campagnes. Des vaches. Des moutons. Et l'après-midi, un cormoran au sommet d'un arbre sans feuilles qui avait sans doute plongé au fond de la rivière, l'Alzette, qui coule à proximité. Le cormoran est un oiseau très spécial. Après ses magnifiques plongeons, il doit faire sècher ses ailes au soleil. 

samedi 14 octobre 2017

14000

C'est le nombre de pas que j'ai fait aujourd'hui, ce qui correspond à une dizaine de kms d'après mon logiciel et presque 2 heures de marche. Dans ces deux heures, il faut compter une marche de trois quarts d'heure environ dans la forêt à la recherche de champignons que j'ai cuisinés chez Jeannot : des agarics, des coprins, une amanite vineuse et une petite lépiote élevée, encore en boule, quelques bolets et deux ou trois laccaires améthyste. C'était très bon. Le matin, je suis allé à pieds de l'internat du Lycée Ermesinde à la maison de Jeannot à Cruchten, environ 8 km d'un seul coup. Avec ma jambe de fumeur, je trouve que ce n'est pas trop mal. 

vendredi 13 octobre 2017

Contrat

De nombreux réveils cette nuit. Il faut dire que je m'étais préparé plusieurs tisanes que j'éclusais avec plaisir et que tout ce liquide faisait sans doute pression quelque part.  Je me suis levé tôt pour pouvoir aller marcher un peu avant de reprendre les réunions. 10.000 pas : ce sera difficile à réaliser.

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Ce matin, je vais sans doute signer un nouveau contrat avec le lycée pour un an. Nous avons déjà fixé les dates de mes interventions ce qui devrait me permettre d'acheter des billets d'avion au meilleur prix.

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Avaaz lance un cri d'alarme : dans dix ans il n'y aura plus un seul éléphant sauvage en Afrique. Les braconniers continuent leur extermination en les mitraillant depuis des hélicoptères. Peut-on mourir d'indignation ? 

jeudi 12 octobre 2017

Cruchten

Jeannot m'a offert les premiers petits œufs tout récemment pondus par ses poules. J'en ai mangé deux ce matin. Très bons avec un jaune orange vif. Quand je suis arrivé au lycée, nous avons été voir Nadine et ses deux filles Noelly et Adeline dans la nouvelle maison de Jeannot à Cruchten (voir photo ci-jointe). Très sympas toutes les quatre (je compte la maison dans l'accueil qui me fut réservé). Nadine un peu submergée par les activités de ses filles : tennis pour l'une, danse pour l'autre. Ensuite nous sommes allés manger dans notre restaurant habituel avec le menu habituel. Mais notre discussion avait un ton différent. Jeannot était beaucoup plus pessimiste que d'habitude quant à l'avenir de l'école.

Noël ???

Mon travail à Luxembourg me fait oublier les exigences quotidiennes de mon blog. Je viens d'ailleurs d'avoir un long échange téléphonique avec Irène à propos de Noël. On se dirige vers un Noël strasbourgeois, semble-t-il. Il va falloir explorer les possibilités d'appartements libérés par tous les Strasbourgeois qui fuient cette période de Noël à Strasbourg. Quelle idée de rejoindre les milliers de touristes qui envahissent la capitale alsacienne pendant cette semaine de folie marchande ! Ceci dit, cela nous fera certainement plaisir de revoir des amis et de faire le tour des lieux de mon enfance pour les montrer à mes enfants et mes petits-enfants. Je me laisse pousser la barbe pour avoir vraiment l'air d'un (grand) père Noël !

mercredi 11 octobre 2017

Dans l'avion

J'essaye d'écrire mon blog dans l'avion. Lettre par lettre. J'ai le temps. Autour de moi, une bande de vieux Belges de retour de vacances au Portugal. Ils passent leur temps à s'interpeller les uns les autres et à se raconter des blagues belges. Ils sont tous d'excellente humeur, apparemment. Ils devaient venir d'Arlon ou de la région, avec cet accent délicieux qui est comme une musique bien connue. Je suis tenté de faire chœur avec eux. 

* * *

Voilà : je suis arrivé à Luxembourg cet après-midi. J'ai pris le train pour aller au Lycée Ermesinde. Il y avait longtemps que je n'avais plus discuté de vive voix avec Jeannot. Nous sommes allés manger dans notre restaurant habituel et nous avons eu une grande discussion, de nouveau, sur l'école, sur l'institution scolaire, sur l'escroquerie de l'universel.  

mardi 10 octobre 2017

Mesures

Le logiciel que Fabien a téléchargé sur mon smartphone pour compter les pas est quelque peu défaillant. Hier, j'ai refait dans l'après-midi une marche au moins équivalente à celle du matin et le logiciel n'a rien enregistré. Pourtant j'avais mon smartphone dans la poche. Bon ! Ne soyons pas des obsessionnels de la mesure, contrairement à un travers d'époque très à la mode d'après le Comité invisible. Au diable les mesures ! 

Juste avant de me coucher j'ai lu un article de Jean-Luc Nancy sur la démocratie. Je n'ai pas été convaincu. Je préfère le livre de Francis Dupuis-Déry qui m'avait été recommandé par Fabien N.

* * *

Beaucoup d'auteurs, hommes et femmes, sur le tard, écrivent sur la vieillesse, sur ce qui leur arrive quand ils vieillissent. Je comprends l'attrait d'un tel sujet : l'expérience du déclin est sans doute particulièrement propice à une certaine réflexivité. Quand on est jeune, on a bien d'autres choses à faire. Il faudrait lancer un projet sur ce thème : psychologie du déclin. Je pense que cela nous éclairerait sur la vieillesse.

lundi 9 octobre 2017

6 km

Hier, j'ai fait plus de 6 km à pied, allant d'un bout à l'autre de Lisbonne sans que ma jambe me fasse trop souffrir.

dimanche 8 octobre 2017

Économie

Je suis allé marcher en ville pendant environ deux heures. Sans trop de problèmes. Ma jambe (de fumeur) continue à me faire sentir qu'elle est là, et que, dès que je la mets en mouvement, elle peine à faire le plein d'oxygène par l'intermédiaire de la circulation sanguine. Peut-être faudrait-il que je mâche des feuilles de coca, comme le font les Indiens qui fréquentent les sommets de la Cordillère des Andes ? Ils disent que, précisément, la coca permet d'enrichir le sang de l'oxygène dont il a besoin en altitude. Moi, je n'ai pas besoin de l'altitude pour en avoir besoin. Hum ! 

Je termine Maintenant du Comité invisible. Il y a d'excellents passages dans ce texte. En particulier sur le rôle de l'économie dans le façonnement idéologique de notre monde, l'argent et le monde des équivalences de possibles qu'il crée :
"Toute dépense, tout achat est d'abord déchéance, au regard de ce que l'argent peut. Chaque jouissance déterminée qu'il permet d'acquérir est d'abord négation de l'ensemble des autres jouissances potentielles qu'il contient en lui. A l'époque du capital humain et de la monnaie vivante, ce sont chaque instant de la vie, chaque relation effective qui sont désormais nimbées d'un ensemble de possibles équivalents qui les mine. Être ici est d'abord intenable renoncement à être partout ailleurs, où la vie est apparemment plus intense comme se charge de nous en informer notre smartphone. Être avec telle personne est intenable sacrifice de l'ensemble des autres personnes avec qui l'on pourrait aussi bien être. (...-
L'économie n'est pas seulement ce dont nous devons sortir pour cesser d'être des crevards. C'est ce dont il faut sortit pour vivre, tout simplement, pour être présent au monde." (p. 101-102) 

samedi 7 octobre 2017

Maintenant

C'est le titre du livre que je lis aujourd'hui. L'auteur ? Comité invisible. J'avais lu les comentaires de Joëlle et cela m'a donné envie de lire ce qui les avait suscités. Je suis frappé par la quatrième de couverture dont j'extrais les mots suivants : "Essayer. Rater. Essayer encore. Rater mieux." Cela me fait penser à l'épitaphe que nous voudrions mettre sur la tombe de Z. et qui est une citation de Samuel Beckett : "Ever tried. Ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better".
Magnifique, non ?

vendredi 6 octobre 2017

Marcher

Une insomnie assez longue aujourd'hui, pendant laquelle je me faisais du souci.  L'exercice de la marche est-il suffisant pour se débarrasser de la sténose ? J'ai vu des médecins qui me conseillent effectivement de marcher. Mais ne faudrait-il pas envisager quelque chose de plus radical pour que je puisse à nouveau marcher sans problèmes sur de longues distances ? J'ai l'impression que les choses se sont légèrement améliorées mais je n'atteins par l'objectif préconisé par Fabien, de 10000 pas. Pour le moment j'en suis à environ 2000 sans difficulté. Mais ce n'est que le 5e de ce que je devrais faire.

Après le déjeuner je suis reparti pour aller jusqu'à la Nouvelle Librairie Française à pieds. Au retour cela me faisait 5500 pas, c'est-à-dire presque 4 km en 50 minutes avec plusieurs arrêts dans deux ou trois magasins, dont la librairie, évidemment. Il fait encore très chaud àç Lisbonne. 

jeudi 5 octobre 2017

Harper

Je viens de finir The Dry de Jane Harper.  Pas mal, mais je préfère de loin l'écriture de Pete Dexter. Avec Jane Harper, on a affaire à un bon polar ordinaire. Dexter, lui, nous dévoile un monde très original, surprenant parfois et entièrement construit par son écriture. Les personnages de Dexter ont une épaisseur psychologique —je dirais même "philosophique" plutôt que simplement psychologique— dont ceux de Harper me semblent dépourvus.


Par ailleurs je suis très heureux d'apprendre que c'est Kazuo Ishiguro qui a été récompensé du Nobel de Littérature. J'ai lu et relu The Remains of the Day, (1989) l'un des grands livres du XXe siècle.

mardi 3 octobre 2017

Galeano

Les veines ouvertes de l'Amérique latine. L'histoire implacable du pillage d'un continent, Collection Terre Humaine, par Eduardo Galeano (1981). C'est un livre qui m'avait été recommandé par Z. Je l'ai commencé hier soir. Mais je vais aussi lire The Dry que m'a recommandé Fabien. Et, j'ai un article à terminer rapidement si je veux qu'il soit publié.

lundi 2 octobre 2017

Œufs pochés

Chaque matin, chez Fabien, nous avons dégusté chacun deux œufs pochés avec une méthode que je ne connaissais pas : on plonge dans une casserole remplie d'eau, une sorte de coque en silicone très fin, légèrement huilée — on appelle cet instrument une "pocheuse"— dans laquelle on a mis un œuf cru. On peut mettre plusieurs pocheuses dans la même casserole. On fait chauffer l'eau tout en surveillant la cuisson des œufs. Au bout de cinq à six minutes, on fait glisser l'œuf sur un toast grillé. Sel, poivre. C'est délicieux.

* * *

J'ai terminé avant-hier le roman de Pete Dexter, The Paperboy (1995) que j'ai trouvé excellent. C'est le troisième roman que je lis de cet auteur peu ordinaire. Non seulement il crée une atmosphère qui ne vous quitte pas tout au long de la lecture, mais il ponctue cette atmosphère par des réflexions inattendues qui ressemblent à celles que l'on peut avoir soi-même devant un événement, une personne, un regard, un geste particulier, un bout de paysage, etc., des réflexions qui sont en continuité avec le cours des choses telles qu'elles apparaissent sous la plume de l'auteur. C'est assez fascinant. Un film a, paraît-il été tourné sur la base de ce roman. Je me demande si les remarques que je viens de faire pour singulariser le style de l'auteur resteraient pertinentes en regardant le film. J'en doute.

* * *

J'ai aussitôt commencé un livre qui m'avait depuis longtemps été recommandé par Claude, Les soldats de Salamine, de Javier Cercas. Ce roman m'a fait passer les trois heures d'avion pour revenir à Lisbonne sans que je les sente passer.
Page 114 : "... le regard du soldat n'exprime ni compassion ni haine, pas même de mépris, mais une espèce de joie secrète et insondable. Il y a en lui quelque chose qui confine à la cruauté et résiste à la raison mais qui n'est pas pour autant l'instinct, quelque chose qui vit là avec la même persévérance aveugle que le sang qui s'obstine dans ses veines ou que la terre dans son immuable orbite ou tous les êtres dans leur opiniâtre condition d'êtres, quelque chose qui échappe aux mots de la même manière que l'eau du ruisseau esquive la pierre, car les mots ne sont que pour se dire eux-mêmes, pour dire le dicible, c'est-à-dire tout, hormis ce qui nous gouverne ou nous fait vivre ou nous touche ou ce que nous sommes ou ce qu'est ce soldat anonyme et vaincu qui regarde à présent cet homme dont le corps se confond presque avec la terre et l'eau brune du fossé, et qui crie en l'air avec force sans le quitter des yeux :
— Par ici, il n'y a personne !"

Je cite ce passage que j'avais noté en repliant le coin supérieur gauche de la page 114, et que je retrouve, littéralement, page 235, à l'avant-dernière page du livre. Comme quoi c'est bien de cela qu'il est question dans ce roman, des "mots qui ne sont là que pour se dire eux-mêmes", toujours.

dimanche 1 octobre 2017

Pas mon genre

Je suis allé hier soir voir la "controverse scientifique" mise en scène par mon collègue Frédéric à l'ENS, rue d'Ulm. Fabien m'a prêté sa Vespa pour y aller. J'ai donc traversé Paris en Vespa un samedi soir à 19h30. Une performance dont je n'étais pas peu fier. La pièce mise en scène par Frédéric a été montée en 4 semaines. Les étudiants ont tout fait. Ils se sont documentés pendant l'été et, dès la rentrée, ils se sont mis à l'ouvrage pour nous offrir un spectacle qui tenait effectivement debout. Une diction correcte, un peu agités sur scène peut-être mais cela était prévu par le scénario qu'ils ont imaginé. Bravo. La pièce traitait de la question du genre. Grandes discussions sur les problèmes de l'égalité entre les sexes, le féminisme, le mariage, l'ambiguïté physique de certains corps, etc... Encore une fois, bravo !