Oui ! décidément, c'est l'automne à Lisbonne. Le ciel est bas et rend tout (air et lumière inclus) gris.
55 minutes de méditation ce matin. Généralement, je fais une heure, voire une heure et dix ou quinze minutes. Bien entendu, rien ne me signale ce terme de la méditation : je ne mets pas de réveil et le gong de Dhamma Mahi ne résonne pas jusqu'à Lisbonne... Simplement, tout-à-coup, je me déplie et, quand je regarde l'heure, je vois qu'il s'agissait à peu près d'une heure (à cinq minutes près !). Pourtant, le vécu subjectif de ces temps de méditation varie énormément. Parfois, je trouve que c'est très long, parfois je suis étonné de la brièveté de cette heure qui a passé alors que j'étais assis en tailleur, immobile (additthana !) sauf quand il s'agit de redresser mon dos. Celui-ci a nettement tendance à laisser la gravitation s'emparer de ma colonne vertébrale pour, si l'on n'y mettait pas le holà, en faire une boule foetale moelleusement enfoncée dans les coussins. Donc, à intervalles réguliers, je réajuste l'empilement vertical de mes vertèbres comme s'il s'agissait d'une tour de légos. Se déplier n'est pas toujours facile. Mon pied gauche est si engourdi que je ne le sens plus. Il est en bois. Mon genou droit a, quant à lui, tendance à garder le pli que ma position lui a imposé, ce qui rendrait la marche vraiment difficile, si jamais les cloches de Rome sonnaient à ce moment-là, fixant pour l'éternité la grimace d'un corps tout chiffonné de méditation !
Dans les discours qui accompagnent ces pratiques de méditation bouddhiste, il y a des récurrences terminologiques qui continuent à m'agacer quelque peu. Notamment l'idéal de pureté qui nous est rappelé sans cesse ainsi que l'universalité à la dimension de laquelle l'expérience de nos sensations est appelée (c'est ce qui la rendrait parfaitement "scientifique" selon Goenka). Pureté ? Universalité ? Vérité universelle ? Cela me rappelle l'adolescence et ce désir fou, oui ! vraiment fou, de perfection qui, à l'époque, m'habitait au nom de mes élans mystico-religieux ! Restons modestement perplexe !
J'ai repris contact avec Malek, l'un de mes compagnons de méditation à Dhamma Mahi, qui, lui aussi, essaye de se maintenir dans le sillage des enseignements de S.N. Goenka. Il n'a pas encore lu David Abram, mais m'a dit que cela ne saurait tarder. On pourra en discuter lors de l'un de mes prochains brefs séjours à Paris. Je m'en réjouis !
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