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dimanche 26 octobre 2014

26 octobre : Patrick Modiano

De retour à Lisbonne après une brève halte de deux jours à Paris. Pendant ces deux jours, et dans les creux que me procuraient mes rendez-vous, j'ai lu La mort est mon métier de Robert Merle. Un livre assez ancien qui parle de la vie de Rudolf Lang (Hoess dans la réalité), le grand organisateur d'Auschwitz. Ce n'est pas un roman historique et je serais assez curieux de savoir comment l'auteur s'est documenté pour faire ce livre étrange. Il a surtout travaillé, semble-t-il, avec les entretiens préalables au procès de Hoess et avec son autobiographie. Le personnage de Rudolf Lang est d'une froideur glaciale. L'auteur parle de son enfance, de son père dont le catholicisme bigot lui a fait tant de mal. La description du personnage dans son rôle de grand ordonnateur d'Auschwitz est terrible. Toujours à cause de cette froideur directement liée à l'obéissance aux ordres. Obéissance aveugle, aveugle, aveugle.

Vendredi, j'ai rencontré Natalia F., une jeune Brésilienne qui travaille sur les blogs de scientifiques au Brésil. Elle voulait me rencontrer pour aborder avec moi la question de la réflexivité. Nous avons discuté pendant une heure environ. Je l'ai trouvée très intéressante et intéressée. Sa formation de linguiste doit la rendre sensible à mes préoccupations sur les rapports entre parole et écriture. Elle doit venir à Lisbonne prochainement et j'espère beaucoup la revoir. Je lui ai envoyé quelques uns de mes articles, tout en lui conseillant de lire David Abram, bien sûr.

Dans l'avion qui me ramenait à Lisbonne j'ai entamé la lecture de Patrick Modiano. J'ai commencé par Villa Triste. Une écriture à la fois très simple, directe, descriptive, précise et vague en même temps, parsemée de légères hésitations qui ressemblent aux effets d'une brise légère qui passe à la surface des mots, avec beaucoup de noms propres, les personnes, les rues, les hôtels, les pays, l'histoire, le passé comme si c'était avec eux, ces noms propres, que l'auteur martelait les tôles vibrantes de ce que furent les vies qui nous ont précédés. J'ai lu Livret de famille dans la foulée. On comprend pourquoi dans ses interviews, l'auteur nous dit qu'il écrit toujours le même roman alors que ce n'est absolument pas répétitif même s'il y a beaucoup de traits qui reviennent constamment sous sa plume. J'ai acheté le livre qui contient une dizaine de ses romans, publié dans la collection "Quarto" de Gallimard. J'entamerai Rue des Boutiques obscures ce soir. Je m'en réjouis déjà.

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