Avant-hier soir j'ai vu l'un des films qui passaient sur Arte : La hache de Wandsbek de Falk Harnack (1951). C'est un film intéressant qui a d'ailleurs eu un immense succès populaire en Allemagne au moment de sa sortie. L'histoire se situe en 1934 à Hambourg, ville qui attend avec impatience la visite du Fürher. Celui-ci ne viendra qu'à la condition que les quatre communistes, condamnés à mort sur la base de faux témoignages, soient exécutés. Le bourreau étant absent, on demande à un boucher de la ville de le remplacer contre 2000 marks, ce qu'il accepte pour permettre à sa boucherie qui périclitait de renouer avec les bénéfices. Il pensait que personne ne le saurait. Mais l'information circule et le boucher perd tous ses clients. Sa femme se pend. Il ne supportera pas et se suicidera lui aussi.
Le film est intéressant parce qu'il nous donne à voir le regard d'un Allemand de 1951 —soit 6 ans seulement après la fin de la guerre — sur l'intégration de l'idéologie nazie dans la société allemande et en même temps le refus de ses aspects sanguinaires.
J'ai également terminé Didier Eribon, Retour à Reims, ouvrage magnifique qui décrit réflexivement le parcours à la fois psychologique et social d'un fils d'ouvrier devenu sociologue et professeur d'université. Il y a beaucoup à dire sur ce livre. J'y reviendrai certainement.
Je viens de terminer, dans le droit fil du livre de Didier Eribon, La Honte d'Annie Ernaux. C'était comme si je visitais mon propre passé malgré les différences de lieux, de langage et de sexe. 1952 : j'entrais en classe de 6e au Collège Saint Etienne à Strasbourg. J'avais dix ans. J'étais très fier de commencer le latin. Mon professeur était l'abbé Naegert, qui est mort tout récemment. Ce fut lui qui officia lors de l'enterrement de mon frère Jean-Pierre, il y a presque deux ans déjà.
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