Quand on part, on ne sait jamais si on va revenir ni quand, parce qu'on ne pense pas du tout au retour. Il ne faut pas y penser. Partir c'est oublier pour un temps l'existence même du retour. On remplit la voiture de bagages. On a choisi des vêtements d'été et des vêtements chauds. On a tous les papiers qu'il faut, même l'ordonnance en portugais de médicaments dont il faudra sans doute renouveler les réserves. On met la ville ouatée de nuages dans une boîte à souvenirs. Le moment du départ n'est pas encore là. Il y a encore quelques heures avant que la voiture, pleine, ne démarre. On se précipitera sur les choses, l'une après l'autre, qu'on a failli oublier. Ah oui, mon Kindle... bien sûr et le chargeur du portable, mais aussi ce que j'oublie toujours : les lunettes de soleil. Avec toutes celles que j'ai dû acheter parce que je les avais oubliées, j'ai le choix. Je vais en prendre deux paires. Pour être sûr de ne pas en manquer quand, sur la route qui brusquement tourne vers l'Ouest au crépuscule, je prends une giclée de soleil rouge en plein dans les yeux. Je suis ébloui, aveuglé pendant quelques instants tout en roulant à 130 km/h. Prudence, prudence.
Avant de partir encore : signer les pétitions. "En finir avec les crimes climatiques", lancée par Christophe Bonneuil et "Levons le blocus de Gaza". L'un des signataires de la première pétition est Serge Latouche et en lisant son nom, je me souviens du rêve de cette nuit où il apparaissait comme l'auteur de réflexions épistémologiques un peu datées.
Nous sommes arrivés à Ponte de Lima vers 18h, chez Miguel dans la maison de sa famille, dans une vraie maison de famille. Sur l'une des premières dalles du portail d'entrée, une date : 1681. C'est une maison immense avec une foule de pièces, de salons, de petites salles, de chambres. Avec cette odeur si particulière des vieilles demeures, — on a l'impression d'être dans une église me souffle Charlotte pendant la visite —. Après on est allé voir les arbres fruitiers. On a commencé avec les maracujas. On les ramasse par terre, on fait un petit trou avec son ongle et on aspire l'intérieur délicieux du fruit. Ensuite on est allé aux figues, cueillies dans l'arbre, mûres et pleine des odeurs de la région. Après quoi, nous sommes allés aux framboises, aux mûres, aux prunes. Tout absolument délicieux.
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