Nous avons, comme tous les ans à cette époque, droit au fameux classement des universités de Shanghaï. La France ne brille guère en comparaison avec les Etats-Unis et la Grande Bretagne. Bien que je pense depuis longtemps que ce classement n'a strictement aucun intérêt, — on juge avec les mêmes critères soi-disant objectifs, des langues, des cultures, des particularités très différentes — il est difficile de ne pas se laisser prendre dans les filets globalisants de ce classement. Nous devrions ignorer purement et simplement ce baromètre de la distinction pour nous consacrer exclusivement à nos spécificités précieuses, et reconnues comme telles dans le monde entier. Ce classement nous joue un mauvais tour. Comme toute démarche dont le moteur est la compétition plutôt que la coopération.
Nous sommes de retour à Lisbonne et Charlotte va devoir subir des opérations dentaires difficiles. Cela me préoccupe.
Je n'ai pas encore terminé Eribon. Mais, pour répondre au commentaire de Joëlle à propos d'Anima, je comprends très bien cette légère dépréciation du livre avec le temps. Rapporter les histoires entre humains en adoptant des points de vue animaux pouvait être une bonne idée si elle avait été mieux intégrée dans la ligne narrative qui se trouve à la base de ce roman. Mais ce n'est pas le cas et les petits récits qui en découlent apparaissent parfois comme des préciosités arbitraires. En outre, je ne suis pas vraiment convaincu par la sauvagerie des descriptions des meurtres et autres épisodes sanglants du livre. L'écriture doit assumer le silence des cris qu'elle évoque, des hurlements qu'elle rapporte. C'est pour cela qu'écrire la violence est un exercice incroyablement difficile. Parce qu'on est trop vite branché sur le spectacle de la violence. Il y a presque plus de violence dans Pour en finir avec Eddy Bellegueule que dans Anima.
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