Le roman de Vladimir Sorokine est incroyablement déconcertant. Nous assistons pendant des centaines de pages à la vie champêtre de la Russie au XIXe siècle. Cela se termine par des noces superbement festives qui unissent tout le village de la Roide-Combe —médecin, curé, moujiks, faibles d'esprit, femmes— autour de l'heureux couple formé par Roman et Tatania, deux orphelins qui ont été recueillis, l'un par son oncle, l'autre par un colonel qui l'a sauvée d'un incendie. Un amour sublime les accapare tout entiers l'un vers l'autre, l'un pour l'autre. Après la fête, l'ivresse et les jeux, le couple se rend dans sa chambre où leurs cadeaux de mariage les attendent. Tatania avait déjà reçu une petite clochette en bois qui, manifestement, est ensorcelée. Roman reçoit une hache du médecin. Et le récit se termine par un interminable massacre à la hache qui dure pendant une centaine de pages. Effarant. La hache fait penser à celle de Raskolnikov mais c'est toute la Russie qui se trouve massacrée aux sons d'une clochette en bois.
Ce matin, j'ai écouté Alain Finkelkraut des Répliques, qui interviewait Pierre Manent sur "la loi naturelle". À un moment donné, ils ont parlé de la foi et du fait que c'était devenu une affaire privée. Certes mais n'y a-t-il pas une contradiction à tenir la croyance pour quelque chose de personnel et privé alors que la religion a précisément pour vocation de rassembler les membres de la société en un tout plus ou moins cohérent ?
Ce matin, j'ai écouté Alain Finkelkraut des Répliques, qui interviewait Pierre Manent sur "la loi naturelle". À un moment donné, ils ont parlé de la foi et du fait que c'était devenu une affaire privée. Certes mais n'y a-t-il pas une contradiction à tenir la croyance pour quelque chose de personnel et privé alors que la religion a précisément pour vocation de rassembler les membres de la société en un tout plus ou moins cohérent ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire