Hier nous sommes allés manger à la Ceviccheria avec Régis et Teresa. Une soirée bien agréable avec des gens intelligents. Régis m'a fait cadeau du numéro 2 d'une nouvelle revue, Electra, qui sort en langue anglaise et en langue portuguaise. Ce numéro est thématiquement centré sur la stupidity, thème auquel j'ai moi-même consacré de nombreuses pensées nourries par des lectures appropriées telle que L'homme sans qualités, de Robert Musil ou Bouvard et Pécuchet de Flaubert. La première de couverture est illustrée par un tableau d'Alexander Paulus, intitulé living the dream.
J'ai rendez-vous en début d'après-midi pour ma chimio n°3. Si ça fonctionne comme d'habitude, je n'ai aucune crainte. Je fais cette chimio dans l'hôpital où j'allais rendre visite à mon ami Zbyszek, quand on lui a diagnostiqué son cancer. Nous nous promenions dans le jardin de l'hôpital. On allait s'asseoir sur un banc à l'ombre car il faisait chaud. C'était il y a un an, exactement. Il était très énervé par le médecin qui devait lui prescrire son traitement. Je crois que ce médecin avait compris déjà à ce moment-là que son cas était désespéré et que, sans qu'il en ait informé Z., cela devait transparaître dans son attitude à son égard.
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J'ai rendez-vous en début d'après-midi pour ma chimio n°3. Si ça fonctionne comme d'habitude, je n'ai aucune crainte. Je fais cette chimio dans l'hôpital où j'allais rendre visite à mon ami Zbyszek, quand on lui a diagnostiqué son cancer. Nous nous promenions dans le jardin de l'hôpital. On allait s'asseoir sur un banc à l'ombre car il faisait chaud. C'était il y a un an, exactement. Il était très énervé par le médecin qui devait lui prescrire son traitement. Je crois que ce médecin avait compris déjà à ce moment-là que son cas était désespéré et que, sans qu'il en ait informé Z., cela devait transparaître dans son attitude à son égard.
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J'ai quelques belles citations tirées du livre de Marcel Cohen :
"Importance énorme de la marge dans ce qui est écrit, dans ce qui est vécu. Le plus vrai est là, qui jamais ne se montrera." Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord, Mercure de France, 1970.
"Ce qui importe, c'est ce qui ne peut être dit, l'espace blanc entre les mots. Les mots eux-mêmes n'expriment jamais que l'incidence, qui n'est pas ce que nous pensons réellement." Max Frisch, Sketchbook (1946-1949), Harcourt Brace Jovanovich, New York & London, 1977.
J'apprécie particulièrement cette citation qui rejoint l'une de mes convictions anciennes, selon laquelle je situais la pensée entre les mots, précisément dans les interstices, les espaces blancs, les marges. Voir mon article "De l'espace blanc au trou noir", paru dans la revue Futuribles au début des années 80. Un article quelque peu délirant, si je me souviens bien.
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