Rechercher dans ce blog

samedi 18 août 2018

Homme

J'ai lu hier Le coq rouge de Miodrag Bulatovič (Seuil, 1963), auteur montenegrin préfacé par Mathias Énard, l'auteur de Boussole, livre que j'ai beaucoup aimé. C'est d'ailleurs au nom de cette recommandation implicite que j'ai acheté ce livre que je n'aurais jamais lu sans ça. Sur la quatrième de couverture on lit une citation du roman : "Aujourd'hui, je deviendrai, il le faut, un homme. Il est temps que j'entre dans le monde." Il est vrai que c'est

bien de cela qu'il s'agit dans cet ouvrage qui nous raconte une noce délirante, où les invités se battent et s'injurient en permanence, où les vagabonds se mêlent aux réjouissances, où deux fossoyeurs cherchent une tombe dans le cimetière pour y déposer le corps d'une femme recouverte d'un drap blanc, où le héros, Muharem, un coq rouge sous le bras, découvre le monde des hommes qui, pourtant se comportent comme des enfants sous le regard impassible d'Ivanka, la mariée, la femme —celle qui n'existe pas, selon Lacan—, dont le héros est amoureux sans vraiment oser se l'avouer explicitement. Mais il y a une réponse à cette exigence de devenir un homme, que j'ai trouvée très intéressante, p. 186 : "Tu es un diable par honte, mais tu deviendras un homme véritable aussitôt qu'il te sera entré une mauvaise pensée dans le cœur."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire