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vendredi 9 août 2019

Verbes

Hier, Isabel et Charlotte sont parties rendre visite à Elsa, la sœur d'Isabel. Je suis seul avec Johni qui, hier, a travaillé toute la journée et qui, maintenant, dort encore. 

J'ai relu, avec un certain plaisir... parfois, ma collection de verbes, celle que j'avais entamée il y a trois ans environ et que je n'ai pas poursuivie pour faire de la place à mes haïkus. J'ai très envie de la reprendre maintenant. En relisant ces petits textes en prose, je me suis aperçu que la plupart d'entre eux sont attachés à la vision ou au souvenir d'une personne précise ou d'un événement. J'aime beaucoup le titre que j'ai donné à ces textes : Verbes. Je voudrais les traiter tous, tous les verbes de la langue française, ce qui n'est évidemment pas possible. Je suis condamné à me restreindre énormément. 

Ces textes ne servent à rien. Ce ne sont pas des poèmes. Ce ne sont pas vraiment non plus des pensées. Ce sont plutôt des sensations. J'en ai publié quelques uns dans ce blog, il y a longtemps. En voici un exemple [Je viens de vérifier et j'ai effectivement publié une première version de ce texte le 21 janvier 2015 — pourquoi ai-je choisi de republier ce verbe-là ? mystère !— :

Bloquer
Le mot est assis au milieu du palais, ou couché sur le divan de ma langue, en boucle comme un bouc dans ma bouche, bloquant le passage de mes pensées embouteillées, un mot qui justement m’échappe et qui, ce faisant, fait un trou dans mes textures nerveuses, un mot qui se tient, silencieux, oublié mais incroyablement présent, dans l’antichambre du parloir intérieur.  Je la ressens très bien, cette absence du mot — justement, je ne sais pas lequel — qui bloque tout. Il suffit de ce manque de mot, celui-là qui n’est pas celui-là, pour que tout manque. Le petit trou bien précis d’un seul mot disparu crée un abîme où tombe toute la langue à la renverse. Le petit trou d’un instant d’inattention qui mobilise toute l’attention, en pure perte.

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