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jeudi 31 décembre 2015

Chapons

Deux chapons farcis, hier, pour un dîner réunissant 14 convives. Nous pensions, Fabien et moi, que cela nous permettraient de ne pas penser au déjeuner d'aujourd'hui, mais non : les chapons furent engloutis avec de nombreux signes de contentement. Il faut dire qu'ils étaient délicieux, en particuliers les farces que nous avions confectionnées en donnant libre ours à notre inspiration culinaire. Un excellent Sancerre rouge accompagnait ce festin. Ce soir nous aurons des huîtres et des filets de sole. On se glissera dans la nouvelle année avec une élégance océanique de poisson.

Le ciel est complètement dégagé ce matin. Il fait très beau alors que Pierre, qui surveille quotidiennement la météo, nous avait prédit de la pluie. C'est aujourd'hui que Sasha nous quitte pour retourner à Oxford où elle vit sur un bateau très étroit.

J'ai repris la lecture du Quatuor algérien de Khadra.

mercredi 30 décembre 2015

Escapade

... à Paris, hier, pour aller voir l'exposition au Musée d'Orsay, Splendeurs et misères de la prostitution entre 1850 et 1910, exposition que nous n'avons pas vue finalement parce que nous avons reculé devant les deux heures de queue qui nous attendait avant de pouvoir entrer une demi-heure avant la fermeture du musée. Nous essaierons d'y aller le 2 janvier. Pendant que Charlotte avait son rendez-vous avec une de ses amies, Isabel et moi sommes allés manger tranquillement. Après quoi, nous sommes allés à la FNAC où nous avons trouvé de beaux livres sur le chant pour Charlotte et pour Célia.

Dans le train, j'ai lu un petit roman d'une auteure suédoise, Katarina Mazetti, intitulé Entre Dieu et moi c'est fini (Editions Gaïa, 2007). Un texte très intéressant qui se présente comme le journal d'une adolescente qui raconte sa vie quotidienne à l'école, avec sa grande amie Pia, avec ses parents, etc. C'est très bien écrit et je pense que cela devrait intéresser Charlotte.

Enfin, hier soir, nous avons eu droit bortsch de Fianna, conformément à une tradition récente. Absolument délicieux. Nous y reviendrons certainement l'an prochain.

mardi 29 décembre 2015

Randonnée

Pendant la journée d'hier, j'ai participé à une randonnée avec pique nique après deux heures de marche, et pas n'importe quelle marche : il m'a fallu monter une pente très escarpée sur laquelle même ceux qui ont leurs deux jambes bien agiles et solides m'ont dit avoir peiné. J'y suis allé comme un escargot mais j'ai été jusqu'au bout. Après le pique nique, nous avons encore marché pendant une heure environ. Puis nous nous sommes mis dans la voiture de Pierre où j'ai terminé le deuxième volume du quatuor algérien de Yasmina Khadra, Morituri. J'ai préféré La part du mort. Je vais entamer le troisième roman aujourd'hui.


Je pense que cette marche m'a fait du bien. Avant de partir, Célia m'a chanté la chanson que je lui avais demandée : "Démons et merveilles", une chanson de Jacques Prévert qui a été créée spécialement pour le film de Marcel Carné, Les Visiteurs du soir, mon film fétiche si je puis dire car je l'ai vu au moins une dizaine de fois, avec Arletty, Alain Cluny, Fernand Ledous et Jules Berry dans le rôle du diable, absolument remarquable. Ce film a été tourné en 1942, l'année de ma naissance, en pleine tourmente guerrière, une histoire d'amour qui se déroule au Moyen Âge. Célia m'a chanté cette chanson avec beaucoup de cœur et d'amour. C'était magnifique.


Aujourd'hui, nous allons faire une petite escapade à Paris, voir une exposition et régler le problème du minipad que j'ai offert à Isabel pour Noël.

Je viens de lire un article de Giogio Agamben que je recommande à tous mes lecteurs et que l'on trouvera à cette adresse :
https://blogs.mediapart.fr/donbishopsam/blog/271215/giorgio-agamben-de-l-etat-de-droit-l-etat-de-securite

lundi 28 décembre 2015

Algérie

Magnifique le polar de Yasmina Khadra. Il nous parle de l'Algérie et de la période post-révolutionnaire avec toutes les contradictions, les controverses, les oppositions qui ont marqué cette période très mouvementée et marquée par le massacre des harkis, l'émergence des zaïms, cette nouvelle aristocratie issue de la guerre, un peu comme cette caste des anciens résistants en France. Bref je recommande la lecture de ce livre vraiment intéressant. En fait, comme me le disait Eric à propos du roman de DOA sur l'Afghanistan, beaucoup de polars relèvent souvent d'une vision très anthropologique des communautés au sein desquelles ils situent leurs énigmes.

Hier j'ai participé à cette petite randonnée organisée par Pierre qui m'a fait marcher pendant un peu plus d'une heure dans la campagne sans que je traîne véritablement la patte. Nous avons vu des paysages vallonnés avec la même Seine que l'an dernier dans les environs de Giverny. Après cette ballade, Fabien et moi avons fait la cuisine : une gigue de chevreuil flanquée d'un petit rôti de bison avec purée de pommes de terre et céleri rave. La viande a été très appréciée après les menus végétariens d'Irène, Célia et Isabel.

dimanche 27 décembre 2015

Khadra

Hier après-midi, je suis allé me promener dans cette jolie petite ville de Vernon, juste à côté de Saint Pierre d'Autils où se trouve le Rocher. Après avoir pris un café et mangé un délicieux gateau — une petite bûche de Noël au café — nous nous sommes promenés et sommes tombés sur un bouquiniste très sympathique, plein de vie et très au courant de son propre stock de livres. Isabel lui demande Le complexe du homard de Françoise Dolto, un livre qui a été publié il y a plusieurs dizaines d'années. Notre bouquiniste va fouiller dans une pile de livres et, triomphant le sort de sa cachette. C'est surprenant. Prix : deux euros cinquante. Je lui demande conseil pour acheter un polar. Il se dirige vers le rayon des polars et me suggère Yasmina Khadra, Le quatuor algérien. Je me laisse convaincre et je ne suis pas déçu. Cela me parle de l'Algérie post-révolutionnaire. C'est vraiment bien. J'ai bien aimé cette phrase que l'on trouve page 47 : "On tue pour ne pas chercher à comprendre." Bon ! J'en suis à la page 200 et le livre est bien mené avec un style très alerte et vif. Bref je suis bien tombé. Je suis assuré d'une provision de lectures pour quelques jours sans doute mais je retournerais bien voir ce bouquiniste pour lui demander s'il n'a pas, dans le fond de sa boutique, ce livre de Robert Jaulin que m'a conseillé Eric et que j'ai vu en vente sur Amazon pour 159 euros : L'univers des totalitarismes. Il n'y en a que deux exemplaires sur Amazon. Eric m'avait bien dit qu'il était pratiquement introuvable.

samedi 26 décembre 2015

Confusion

Au réveil, ce matin, un rêve qui ressemblait tellement à la réalité que je suis allé vérifier qu'il s'agissait bien d'un rêve : j'étais persuadé que j'avais oublié ma veste dans ma chambre à Luxembourg et que dans ma veste, il y avait mon passeport, celui dont j'aurai besoin pour rentrer le 4 à Lisbonne. Je me faisais du souci et me demandais comment j'allais résoudre le problème : aller en vitesse à Luxembourg pour le chercher ; mais cela n'était pas possible parce qu'il n'y avait personne à l'internat et je n'aurais pas accès à ma chambre habituelle. Bien entendu, mes billets d'avion étaient dans ma veste également mais là, j'ai trouvé une solution au moment du départ : je suis allé voir un contrôleur aérien qui m'a donné une carte d'embarquement. L'avion partait pour Strasbourg.

Ce matin le ciel était sans le moindre nuage.

vendredi 25 décembre 2015

Cadeaux

Je viens d'apprendre que beaucoup de gens revendent les cadeaux qu'ils reçoivent à Noël. Sans doute pour faire des cadeaux à Nouvel An.
Dans le salon de cette maison très kitsch que nous habitons à 15 jusqu'au premier de l'an 2016, les paquets emballés de papiers multicolores forment une petite montagne en face de la cheminée où le feu d'hier soir crépite encore un peu. Les enfants s'approchent, de plus en plus excités. Il faut réveiller les "lève-tard" qui mettent à l'épreuve la patience des petits. D'ailleurs, il n'y en a plus qu'un de "petit" : Joachim, le dernier fils de ma fille Célia, 6 ans. Un vrai petit garçon, plein d'énergie, bagarreur et toujours en mouvement. Un plaisir. Le chat, sur la photo, s'appelle Michka. C'est celui de Fabien et Fianna.

Martine me dit que mon frère Patrick passera cette journée tout seul. Où sont ses deux filles, Julie et Morgane ? Je lui téléphonerai tout à l'heure.

J'ai commencé à prospecter pour trouver un gîte pour 20 personnes pour le prochain Noël. J'ai trouvé deux adresses dans les Ardennes belges. Pas beaucoup plus cher que l'endroit où nous sommes et cela nous permettrait d'inviter d'autres parties de la famille. Je m'y prends tôt certes. Mais il vaut mieux s'y mettre avant que tout ne soit déjà loué. En tout cas j'aimerais beaucoup aller en Belgique l'an prochain.

jeudi 24 décembre 2015

Le Rocher

C'est le nom de la maison que nous avons louée à Saint Pierre d'Autils, un lieu que nous avons finalement réussi à rejoindre malgré les informations erronées que nous avait donné la SNCF par internet. Il n'y a pas de gare à Saint Pierre d'Autils. Le site de la SNCF nous dit alors de descendre à Oissel (près de Rouen). Je prends les billets pour Oissel et téléphone à Fabien pour qu'il vienne nous chercher. A ce moment-là, Fabien était allé chercher Sasha à Vernon, ville par laquelle nous sommes passés avant d'arriver à Oissel et qui est beaucoup plus proche du "Rocher". Bref nous étions allés trop loin. Nous avons repris le train en sens inverse. Heureusement Fabien nous attendait à la gare. Avec Sasha.

Quand on entre dans cette maison, on est saisi par le mauvais goût de la décoration. Bien sûr, il y a des lits pour tout le monde mais les chambres sont sinistres. Et, finalement, je comprends Isabel quand elle dit qu'elle aura du mal à supporter d'être là pendant neuf jours.

mercredi 23 décembre 2015

Rue d'Antin

Fabien et Fianna quittent l'appartement que Fabien avait trouvé il y a 9 ans, rue d'Antin, à côté de l'Opéra Garnier. J'écris au milieu des caisses. Il y a encore beaucoup de choses à emballer et une personne préposée à cette tâche viendra vers 10h, ce matin. L'appartement était très agréable, style anglais, mansardé avec cette grande table ronde au milieu de la pièce principale, autour de laquelle on se tenait, un mug de thé brûlant au creux des mains, à l'écoute de ce qui se disait, en français ou en anglais, des nouvelles que chacun apportait, souvent de pays lointains. Nous y reviendrons encore une fois peut-être après notre séjour à Saint Pierre d'Autils, où toute la famille se retrouvera ce soir, pour fêter Noël.

A midi, nous allons manger avec Daniel et Mauro. Puis nous reviendrons chercher nos valises. Pour prendre le train à la gare Saint Lazare.

mardi 22 décembre 2015

Blue Book

Une bonne soirée, hier sur la péniche d'Eric et Christine avec, à la clef, de longues discussions approfondies sur les effets de l'écriture alphabétique sur l'oralité. Sceptiques au début, j'ai l'impression qu'ils ont reconnu l'intérêt de la question. C'est déjà beaucoup. Ils m'ont beaucoup parlé de Blue Book d'Elise Fontenaille, un livre magnifique en tout cas. Je me réjouis de le lire.

Je l'ai lu. Entre les magasins où j'allais avec Charlotte. Livre terribre.

lundi 21 décembre 2015

Soleil

Une journée ensoleillée s'annonce mais cela peut changer. Ce serait bien parce que j'ai encore des courses à faire : acheter des cadeaux, le fameux chemin de croix de Noël qui nous font aller de magasin en magasin pour trouver, au milieu d'une foule de gens pareillement motivés, l'objet rare qui fera plaisir sans être trop onéreux. J'ai tort de parler d'un chemin de croix parce que c'est une bonne occasion de penser aux gens que l'on aime bien, de se poser des questions sur ce qui pourrait bien leur donner un petit moment de bonheur, faire surgir sur leur visage un sourire lumineux. Et ce n'est pas négligeable, évidemment.  

dimanche 20 décembre 2015

Départ pour Paris

Mon dernier petit matin de l'année à Luxembourg : les mêmes collines sombres en face de ma fenêtre mais avec les lueurs de l'aube, une journée magnifique s'annonce. Charlotte et moi partirons pour Paris vers 16h avec Blablacar. Je me réjouis de retrouver ma famille.

Hier je me suis endormi sur les premières pages d'Amok de Stefan Sweig mais je me promets de poursuivre lors de mon prochain séjour à Luxembourg, fin janvier.

samedi 19 décembre 2015

Un peu tard

Certes, il est un peu tard pour écrire mes quelques lignes quotidiennes. Mais nous sommes encore le 19 décembre et je profite d'un moment de liberté juste avant d'aller dormir pour dire ma journée.
Tout d'abord j'ai fini Le Fils de Jo Nesbo, un polar très enlevé avec un héros justicier qui tue tous les méchants corrompus pour finalement filer le grand amour avec celle qu'il aime et qui l'aime. Les ficelles sont un peu grosses mais c'est vrai que le rythme vous entraîne dans une lecture qui a du mal à s'interrompre.

J'ai quand même interrompu ma lecture à plusieurs reprises. Je suis allé avec Charlotte à Luxembourg où nous avons fait quelques emplettes. Nous avons déjeuner très tard dans un restaurant et nous avons discuté philosophie pendant tout le repas. Charlotte est très sensible à la philosophie et à la nécessité de donner un sens à une vie qui, selon elle, n'en a pas beaucoup. Elle est très pessimiste en ce qui concerne sa propre insertion dans le monde. Elle se pose des questions mais veut en même temps y échapper. A un moment donné nous nous sommes attachés à la question suivante : "Qu'est-ce que penser ?" Cela semblait l'intriguer beaucoup.

vendredi 18 décembre 2015

Vacances

C'est aujourd'hui le dernier jour. Charlotte viendra me rejoindre à l'hostellerie Sigefroid, dans le même bâtiment que l'internat du même nom. Nous serons en vacances jusqu'au 3 janvier, vacances familiales dans une grande maison près de Paris, comme l'année dernière.

Ce matin je rencontre une équipe d'architectes travaillant avec Jim qui voudrait que je devienne le conseiller de cette équipe qui va concourir pour la construction d'une école. J'attends de les voir avant d'accepter définitivement. Je n'ai encore aucune idée sur le cahier des charges qu'ils devront respecter.

Hier soir j'ai commencé la lecture d'un polar dont on parle beaucoup en ce moment : Le Fils de Jo Nesbo. Je vous en dirai plus quand je serai un peu plus loin dans mes lectures.

jeudi 17 décembre 2015

Lire

Un bel article aujourd'hui dans Le Monde sur la lecture, ses bienfaits voire ses capacités psychothérapeutiques. Lire permettrait d'enrichir et de diversifier les connexions neuronnales grâce à l'enrichissement de ce monde intérieur que déploie la lecture. J'en discutais hier avec Jeannot à propos de l'entrée "alphabet" de notre destructionnaire. C'est moi qui l'avais rédigé et, bien entendu, en suivant les thèses de José Morais, j'avais fait une sorte d'apologie de l'apprentissage de la lecture. Mais Jeannot soulignait à juste titre les effets négatifs de cette activité : le fait que ce monde intérieur pouvait devenir une référence prépondérante pour fuir la réalité du monde qui nous entoure. Le complexe de Don Quichotte. Et je comprends parfaitement bien ce point de vue qui est également défendu, bien que d'une autre manière, par David Abram (Comment la terre s'est tue..., Editions La Découverte, traduction d'Isabelle Stengers, Paris, 2012) dont j'ai déjà parlé dans ce blog.

mercredi 16 décembre 2015

Blablacar

Il fait bien sombre dehors. Des nuages bas, frôlant la colline parsemée de spots lumineux, les uns en mouvement, les autres fixes. Une rumeur de moteurs au loin. Les clics d'une lumière qui s'éteint automatiquement dans le couloir de l'hostellerie Sigefroid où j'ai ma chambre au Lycée Ermesinde.

J'ai trouvé une voiture Blablacar qui nous emmènera, Charlotte et moi, à Paris, dimanche après-midi. Un jeune couple en 206. 50 euros pour les deux passagers que nous sommes, chacun avec une petite valise. Nous serons déposés à la gare d'Evry. De là, il faudra prendre le RER D, pour rejoindre l'appartement de Fabien si celui-ci peut effectivement nous accueillir jusqu'au 23, date de notre départ pour notre maison de Noël, du côté de Giverny.

Aujourd'hui, journée de travail avec Jeannot sur notre manuscrit Déscolariser. J'espère que nous avancerons suffisamment pour conclure ce travail commencé il y a deux ans environ. Mais nous n'y avons pas travaillé aussi régulièrement que nous l'aurions voulu.

mardi 15 décembre 2015

Demain

Un film à voir, me dit-on, un film documentaire qui passe en revue tout ce qui, à travers le monde, est fait par des gens souvent très ordinaires, pour changer leur manière d'être au monde. Le film a été réalisé par Mélanie Laurent et Cyril Dion, lui-même membre de l'association Colibris de Pierre Rabhi. Eloïse, qui a vu le film, m'en a parlé avec enthousiasme. Le meilleur film qu'elle ait vu depuis longtemps et dont vous pourrez voir la bande annonce à cette adresse ;
http://www.demain-lefilm.com/
En tout cas, je me réjouis de le voir avec Isabel et Charlotte, à Paris peut-être, si nous avons le temps.

En attendant, je relis les livres de la petite bibliothèque que je me suis constituée en venant régulièrement à Luxembourg avec, de temps en temps, un livre acheté en vitesse avant le départ de l'avion ou du train. Une cinquantaine de livres, environ. Quelques polars que je ne ramène pas à Lisbonne. D'autres livres également. Hier, j'ai repris Primo Levi, Si c'est un homme, l'histoire de son séjour à Auschwitz en 1944-45. Un style dépouillé pour parler de sa propre expérience d'un dépouillement extrême.

lundi 14 décembre 2015

Connectique

Je devais traduire l'autobiographie d'une auteure polonaise qui avait écrit en anglais. Le manuscrit était compliqué, avec toutes sortes de notes dispersées, d'ajouts de formats différents. Deux personnes m'aidaient à y voir clair et remettaient en ordre les bribes de texte que je venais de traduire. Je décide finalement d'aller travailler dehors, dans une sorte de parc et je déplace le Mac 3900 sur lequel je travaillais. Au dernier moment je m'aperçois des défaillances de ma connectique : il me manque plusieurs fils de connection, une prise en forme de losange, un jack, d'autres fils. Mon frère Dominique, qui tient un bébé dans les bras, me propose d'aller chercher ces accessoires essentiels. Pour cela, je suis obligé de déplacer ma moto qui était en travers du chemin, ce que je fais.

Ce rêve m'a paru très long, peut-être parce que, pour la première fois depuis très longtemps, j'ai l'impression d'avoir dormi tout d'une traite, sans réveil ni insomnies légères intermédiaires. Je m'étais endormi sur la relecture de quelques pages de Jorge Semprun, Exercices de survie, un petit livre très émouvant et précis sur la Résistance et la torture à laquelle les grands résistants de la dernière guerre pouvaient être soumis de la part de leurs geôliers nazis.

Hier j'ai passé une très bonne journée avec Charlotte à Luxembourg. Nous avons beaucoup parlé ensemble. Elle est venue me rejoindre pour quelques minutes devant la télé à l'internat où je prenais connaissance des résultats des régionales. Tout à coup, elle me demande : "Journaliste, c'est un métier bien payé ?" "Ça dépend de tes performances. Les bons journalistes peuvent être très bien payés, en effet."

Et, pour finir, je signale l'excellent article dont Josiane vient de m'envoyer la référence sur le vote des anthropologues américains (American Anthropological Association) en faveur, à plus de 88% des 1800 votants réunis, de la campagne BDS. Une grande victoire pour les Palestiniens que je salue avec ferveur.

dimanche 13 décembre 2015

Magali

C'est elle qui est venue me chercher à l'aéroport, la fille de Jeannot, que je connais depuis sa naissance, il y a 17 ou 18 ans. Nous sommes allés directement à la maison de Jeannot. Celui-ci était en train de cuisiner pour Jim et Florence qui devaient venir dîner avec nous.

J'ai vu Charlotte faire des math avec Nadine d'abord, Jeannot ensuite. Nadine est très patiente. Jeannot l'est moins. Plus exigeant. Je vais maintenant aller en ville avec Charlotte. Nous irons manger des sushis.

Là où habite Jeannot actuellement est un endroit magnifique. Il y a une grande baie vitrée qui donne directement sur une petite colline boisée. Plus loin sur la gauche un clocher très fin, et plus loin encore quelques immeubles. Mais on n'a vraiment pas l'impression d'être tout près du centre ville de Luxembourg.

samedi 12 décembre 2015

Déchirures

Le ciel de Lisbonne aujourd'hui montre des déchirures roses et grises comme s'il se prenait pour une toile indigo tendue du sud au nord et en train de céder ici ou là. La ville, à l'ouest, terne et sombre, semble vouloir se terrer dans la colline. Faut-il rendre les griffes des grues responsables de ces déchirures ?

D'après les chiffres que je reproduis à côté à partir d'un document qui se trouvait sur le Mur Facebook de Célia, le FN ne monte pas. Il serait même plutôt en baisse. Ce qui ne correspond absolument pas aux cris d'orfraie des hommes politiques toutes tendances relayés abondamment par les médias. La situation est vraiment très étrange. On vit dans une sorte d'hypertrophie artificielle de l'ombre.

Je m'envole à nouveau pour Luxembourg aujourd'hui et ne reviendrai pas avant le 4 janvier, avec Isabel. Je me réjouis de retrouver Charlotte.

C'est aujourd'hui également que devrait se clore la COP21 à Paris, avec des résultats qui ne manqueront pas d'être mitigés.

Enfin, je viens de lire que Nostradamus semble avoir prédit la création de l'Etat islamique, fauteur d'une guerre dont la durée prévue est de 27 ans. Il s'agirait du troisième antéchrist après Napoléon et Hitler.

Bref, tout est absolument normal dans le monde des humains et je n'ai pas grand chose à y redire.

vendredi 11 décembre 2015

Bailler

Recroquevillé dans la coquille de mon lit, j'ouvre sans retenue une bouche pleine de vide, que je ressens immense, capable de m'engloutir moi-même d'un coup, une bouche de bande dessinée, et ce geste d'immensité, dont on ressent les tensions au coin des lèvres, calme toutes les appréhensions du sommeil et de l'obscurité. Bailler vous donne la tête que l'on a dans la tête, celle d'un homunculus qui aurait avalé sa langue, blotti dans sa coquille cérébrale. Il va sans doute s'endormir pour pouvoir s'agiter dans un rêve inhabituel qui s'annonce par un vol de corneilles à la Hitchcock.

Ce verbe fait partie de la série que j'écris depuis environ un an et que je continue à travailler à mes heures perdues.

En voyant la presse aujourd'hui, je remarque que c'est Marine Le Pen qui a fait l'objet de toutes les attentions médiatiques depuis quelque temps. En fait, ce sont les médias qui décident. En tout cas, elles ont une lourde responsabilité dans la promotion du FN. On se demande vraiment comment une telle inconscience médiatique est possible.

Je suis allé à l'hôpital ce matin et d'après les examens et le discours de mon oncologue préféré, il n'y a rien d'inquiétant à signaler même si je n'ai pas encore retrouvé un contrôle parfait de mes intériorités physiques. Prochain contrôle le 3 juin 2016.


jeudi 10 décembre 2015

Goormachtigh

J'ai rêvé de ce grand homme qui est mort depuis plusieurs années maintenant. Il nous avait invités dans son château et Charlotte n'était pas bien. Nous sommes allés dans son cabinet en espérant qu'il nous recevrait exceptionnellement. Il y avait un très beau cheval noir avec nous. Il ressemblait dans mon rêve au Burt Lancaster du Guêpard. Un homme de grande culture, vivant pratiquement seul dans un immense château, ici, en Alsace. C'est un rêve dont j'ai été désolé de sortir par le réveil.

Hier j'ai eu examen RMN et une prise de sang en vue de mon entrevue avec mon cher oncologue, le Dr Quintela. Il va me dire où j'en suis avec mon cancer.

En fait, je me sens plutôt en forme sauf que je tousse encore beaucoup pendant la nuit. Mais je crois que la prise d'aloe vera frais, tous les matins, dans mon jus de verdures variées, me fait du bien. C'est Martine qui m'a convaincu. Quand je l'ai vue à Paris, j'ai trouvé qu'elle était en grande forme. Cela faisait plaisir, vraiment ! Malheureusement, au goût, c'est assez détestable. Le jus de citron que j'ajoute, s'il améliore légèrement les choses, ne diminue guère l'amertume de mon breuvage matinal.

mercredi 9 décembre 2015

Fascisme

Le triomphe électoral de Marine Le Pen et du FN en France, dimanche dernier, me semble très inquiétant. Pire encore, quand je vois la tête de l'angélique Philippot à l'écran, celui qui présidera sans doute la grande région de l'Est, je me dis que ce n'est pas possible. Je n'en reviens pas. Je l'imagine bien derrière un bureau, vérifiant des formulaires destinés à programmer des interrogatoires musclés, sans le moindre état d'âme : la jouissance du pouvoir, oui, c'est sans doute quelque chose qui existe et à quoi il est sans doute difficile de résister. Marine Le Pen, elle, me fait penser à une poissonnière sympathique, blaguant derrière son étal sur un marché ouvert, en train de vous refiler des harengs de la semaine dernière, sentant la triméthylamine. Quant à sa nièce en région PACA, je la vois bien se promener dans les couloirs d'un Hilton de province, la mèche blonde placée avec le plus grand soin d'une négligence calculée sur le devant de son épaule gauche, enfonçant dans les épaisseurs d'un tapis Ikea, les petites bottines noires qu'elle a aux pieds tandis que son sourire crispé s'adresse au gros général russe qui la tient par le bras en se disant qu'il va bien s'amuser ce soir.

Comment peut-on, en France aujourd'hui, croire que ces gens du FN vont améliorer la vie difficile que l'on mène ? En réalité, les Français sont des gens pas contents. Ce ne serait pas si grave que ça, s'ils n'imaginaient pas qu'ils pourraient être plus heureux tout en restant pas contents.

mardi 8 décembre 2015

Science games

J'ai donc participé au jury de master de Joao Cao dont le titre était Can we play science ? Travail intéressant mais qui n'est pas sans poser quelque problème. En effet, les jeux de science dont il était question sont tous des jeux sur internet : Foldit, Polymath, etc. Ces jeux impliquent une communauté de joueurs, souvent ce sont des scientifiques, il est difficile de penser, quand on voit la complexité de ces jeux, que n'importe qui pourrait y entrer et... s'amuser en y jouant. Pourtant la question initiale de Joao était couplée à la problématique de la "science citoyenne" —citizen science— comme si ces jeux pouvaient offrir une occasion de communication scientifique particulièrement efficace. J'ai des doutes. Non seulement parce que les joueurs éventuels sont la plupart du temps des scientifiques aguerris, mais aussi, parce que, en invoquant le jeu on invoque une activité qui précisément vous dégage de toute responsabilité. Or, ce qu'on entend par "science citoyenne" est une affaire sérieuse qui tend à exiger des scientifiques une prise de conscience et un engagement vis-à-vis de leurs responsabilités sociales et politiques. N'y a-t-il pas contradiction entre les deux attitudes ici évoquées — jeux et responsabilité citoyenne — ?

Ceci dit, hier soir nous avons reçu Elise et Julien, qui habitent à Saint Denis et qui sont absolument adorables. Ils sont venus fêter l'anniversaire d'Elise à Lisbonne. Lui, travaille dans le domaine de la communication scientifique et elle travaille dans le social. Deux jeunes gens superbes par leur dynamisme, leur joie de vivre et leur gentillesse. Merci à Josiane qui nous a permis de dîner avec eux.


Je viens de voir un petit reportage sur TV5 Monde concernant les différences de performances en mathématiques des filles et des garçons. Le reportage montre clairement qu'il n'y pas vraiment de différences si ce n'est en raison des préjugés qui peuvent affecter les performances des filles. Quand on pose un problème à des groupes de filles et de garçons en leur disant que le problème s'adresse plus particulièrement aux garçons, les filles abandonnent très vite et l'image de leur cerveau montre que certaines zones liées aux émotions sont activées. Je ne sais pas dans quelle mesure de tels tests sont significatifs mais, alors que la résolution de problèmes présentés de la même manière aux deux groupes, donnent des résultats très semblables, dès qu'il y a un commentaire qui anticipe des résultats moins bons chez les filles, de grandes différences apparaissent dans les performances.

lundi 7 décembre 2015

Céphalée

Ça ne m'était plus arrivé depuis quelque temps mais ce matin je me suis réveillé avec un mal de tête très handicapant, il faut dire que je me suis réveillé au moins une douzaine de fois à cause d'une toux persistante, bref ça ne va pas fort. Serait-ce le triomphe de Marine Le Pen qui m'aurait à ce point ébranlé ? Comment est-il possible que les Français soient aussi aveugles sur les perspectives d'une nation dirigée par le Front National ? Je suis sans doute le premier à dire que les autres partis ne sont guère réjouissants, mais il semblerait que toutes les valeurs de fraternité défendues par la gauche n'aient plus beaucoup de force persuasive dans une France devenue très égoïste, finalement. C'est triste.

Hier, Charlotte a finalement raté son avion qui avait annoncé quatre heures de retard et qui a décollé avec seulement deux heures de retard. Comme c'était la première fois qu'elle prenait l'avion toute seule, elle n'est pas habituée aux revirements des compagnies qui annoncent le pire et résolvent quand même les problèmes au mieux. Mais Charlotte n'a pas perdu son sang-froid. Elle s'est plainte à la compagnie et a obtenu que celle-ci lui délivre un autre billet pour demain à 12h30. J'espère qu'elle n'aura pas à patienter des heures à nouveau, dans ces grands halls où l'on tourne en rond devant une succession de boutiques de luxe placées le long d'une courbe qui ressemble au sourire géant (et quelque peu carnassier) du monde capitaliste.

dimanche 6 décembre 2015

Ouaaahh

C'est l'exclamation que j'ai poussée dans ma tête quand, m'asseyant à mon bureau, j'ai vu ce qui se passait par ma fenêtre, parce que précisément, il ne se passait rien, la ville que je vois toujours
tapie sur la colline, comme une chatte qui ronronne du bruit des avions, avait complètement disparu, seules, les quelques antennes anachroniques habituelles, oscillent comme pour me dire : nous, on ne bouge pas, nous ne servons à rien si ce n'est de perchoirs à quelques oiseaux quand il y en a — ah, en voilà un, justement, une mouette blanche dans la brume blanche, d'un jour tout blanc, dieu seul la voit ! — elle a fait un petit crochet par ma fenêtre pour s'enfoncer ensuite dans le coton silencieux qui estompe le monde visible.

J'ai fait un rêve assez rigolo aujourd'hui. C'était la guerre et j'étais soldat. Nous avions fait des prisonniers que nous devions amener ailleurs, au delà d'un pont à traverser. J'avais trois philosophes grecs à surveiller. Parmi eux, Platon. Ma surveillance était laxiste de telle sorte qu'ils puissent s'échapper à la première occasion. Une sorte d'adjudant-chef, me faisant penser à Charpak, s'aperçoit de mon manège et, une fois de l'autre côté du fleuve, me prend à l'écart pour me rappeler à l'Ordre. Je lui ris malicieusement au nez. Il me regarde, désespéré. Je m'approche de lui et, visage espiègle contre visage d'armée du salut, je me moque de lui en disant : T'es pas content, papa ?

Charlotte s'envole ce matin pour retourner à Luxembourg. Je la rejoins samedi prochain chez Jeannot. En attendant je dois finir la lecture de la dissertation de Joao Cao intitulée Can we play science ? Philosophical perspectives on participation in science research qui doit donner lieu à soutenance demain après-midi. J'espère que j'aurai le temps d'aller au cours de Christopher.

* * *

Je suis rentré à la maison mais très vite nous avons reçu un appel de Charlotte qui nous disait que son avion, qui avait accusé déjà une heure de retard quand nous étions à l'aéroport, aurait trois heures supplémentaires de retard.  Charlotte avait déjà passé la sécurité. La voilà en train d'attendre, comme moi il y a deux jours. L'aéroport : le lieu d'où partent les avions et où les gens stagnent dans l'attente.

samedi 5 décembre 2015

Triangles

Celui du toit dont l'hypoténuse traverse ma fenêtre, celui du Tage, au loin, à peine visible ce matin dans l'éclateur blanche du soleil, celui dont je viens de sortir formé par les villes de Lisbonne, Paris et Luxembourg, le triangle de mes voyages mensuels, de plus en plus difficiles à supporter, surtout quand les avions ne fonctionnent pas et qu'il faut attendre 4 heures supplémentaires dans l'aérogare d'Orly, Isabel m'attendait à Lisbonne, elle avait attendu une heure : les avions génèrent des gens qui attendent un peu partout, parfois longtemps, parfois pour toujours quand l'avion disparaît. Ma petite valise noire (12,5kg hier à l'aéroport), me suit partout où je vais, elle me permet aussi de revenir avec des choses que nous aimons, en particulier des livres.

Ma tasse de thé vert est à côté de l'ordinateur, du Genmaicha, une variété de thé japonais qui intègre de petits grains de riz soufflé dans la boisson, l'un des thés préférés d'Isabel, le thé au riz ! pour moi, c'est quand même le Gyokuro qui me plaît le plus, ce thé dont Martine m'a offert une tasse quand j'étais à Paris.

Charlotte repart demain à Luxembourg. Il faudrait qu'elle travaille plus intensément sur le thème qu'elle a décidé d'aborder. Le chant. Je me réjouis de la lire.

Cet après-midi sur Arte, j'ai vu le film documentaire My Life as a Turkey qui nous présente l'expérience de Joe Hutto, auteur d'un livre (d'après lequel le documentaire a été tourné), Illumination in the Flatwoods. A season living among the wild turkey que j'ai aussitôt acheté sur mon Kindle. Le film montre comment, grâce à une inspiration liée aux observations et expériences de Konrad Lorenz, l'auteur a pu collecter 17 œufs de dindon qu'il a fait éclore et comment, en raison de ce phénomène de l'imprinting, il a vécu avec cette troupe de dindes sauvages. L'auteur nous fait part de ses réflexions sur ce qu'il a appris de cette cohabitation. Ses remarques font penser à David Abram, et son insistance sur le présent. Pour vivre au présent, il oublier le passé et l'avenir. Ce n'est qu'à ce moment là qu'un nouveau monde peut nous apparaître, un monde qui nous donne tout ce qu'il a à donner. Je vais lire ce livre qui me semble passionnant.

vendredi 4 décembre 2015

Djihad

Au cours de mes insomnies nocturnes je me suis posé la question suivante : pourquoi laisse-t-on à l'Islam radical de Daech, le monopole sur le sens et les représentations du djihad ? Ne faudrait-il pas intervenir pour transformer progressivement les représentations qui sont associées à ce terme et qui, bien entendu, non seulement caractérisent ceux que nous considérons comme des ennemis, mais encore subissent le monopole de sa définition en termes d'action violente dirigée contre tous les mécréants que nous sommes ? Il s'agirait là d'une stratégie sémantique destinée à renouer des liens par le sens au lieu d'affronter leur dénouement par le sang. Aucun mot n'appartient à une groupe d'hommes particuliers, aucun groupe particulier ne peut se dire maître du sens si ce n'est de façon très provisoire. Il me semble évident que toute lutte contre la radicalisation de la jeunesse musulmane devrait passer par là.

Je suis à l'aéroport d'Orly. L'avion devait décoller à 16h30. Il est déjà presque 20 heures et nous sommes dans un hangar qui doit faire sas pour que nous puissions embarquer dans un autre avion, un avion qui marche, ou, qui vole plutôt. Ça y est, je vois des passagers passer les portes. On va peut-être réussir à partir.

jeudi 3 décembre 2015

Harboudja

Un mot qui me vient de l'enfance et qui désigne quelqu'un qui est mal en point. En l'occurrence il s'agit de moi. On disait d'ailleurs "Pauvre harboudja". Je dois voir Martine ce soir et elle me confirmera, ou non, le terme. Je suis effectivement assez mal en point avec mon mal de gorge qui risque de se transformer en bronchite. J'ai toujours ma "jambe de fumeur" et mon épaule douloureuse. Et quand je me réveille, mon dos réclame mon attention.
La nuit a été entrecoupée de toux et d'éternuements.

Hier pourtant, la soirée a été très agréable : Claude et Régis étaient là pour m'écouter et le débat avec Bernadette et Jean-Marc a été très intéressant. Ensuite nous sommes allés manger "Aux Anges", juste en face de l'immeuble de la Fondation Gulbenkian. J'ai pris un "dos de chevreuil", qui était absolument délicieux.
Je voyais aussi quelqu'un parmi le public que je croyais connaître. Après la conférence, elle s'est approchée et s'est fait reconnaître : Camille S., une ancienne étudiante du temps où j'enseignais encore à Jussieu. Cela m'a fait très plaisir de la revoir et de lui parler. Nous nous reverrons certainement un de ces jours, lors de l'un de mes prochains passages à Paris.

Après vérification auprès de mes deux soeurs, Martine et Françoise, c'est bien d'Arbouilla (et non Harboudja) qu'il s'agit. Ma mère nous chantait cette cantine dès qu'on avait le moindre petit bobo. Elle avait beaucoup d'humour.

Pov Arbouilla
Y fa qui moure
Y fa qui moure
Y fa qui moure di to çoula

Pauvre Arbouilla
Il faut qu'il meurt
Il faut qu'il meurt
Il faut qu'il meurt de tout cela

Je viens de signer la pétition en faveur du poète Fayad, condamné à mort pour apostasie en Arabie Saoudite. Voir la pétition ici :


mercredi 2 décembre 2015

Voix

J'ai retrouvé un peu de voix ce matin ce qui me permettra sans doute d'intervenir comme prévu à la Fondation Gulbenkian, mais la nuit a été difficile. J'espère que les choses s'amélioreront encore d'ici ce soir.
J'ai fait beaucoup de rêves cette nuit. Des rêves qui me faisaient vivre la réalité comme j'aurais aimé la vivre.

mardi 1 décembre 2015

Au feu

Il ne s'agit que de ma gorge qui a été en feu pendant toute la nuit. J'éteignais cette incendie toutes les heures en buvant un grand verre d'eau. Ma voix s'en ressent évidemment. Si cela continue j'aurai une extinction de voix pour la conférence que je dois donner demain à la Fondation Gulbenkian. C'est une petite conférence : 20 minutes, qui sera suivie d'un "banquet".
Mon intervention à Lyon s'est bien passée. En tout cas, il y avait deux ou trois auditeurs qui paraissaient vraiment intéressés. J'ai pu discuter avec l'un d'entre eux qui veut absolument que nous nous engagions dans une correspondance scientifique. Je ne demande pas mieux. Il y avait également Juliet Mitchell, la dernière épouse de Jack Goody, une femme intéressante qui a eu un rôle dans le féminisme en Grande Bretagne, une anthropologue psychanalyste, ou plutôt psychanalyste et anthropologue par alliance.Nous sommes allés manger le soir dans un "bouchon lyonnais". J'étais assis à côté de Juliet Mitchell qui racontait des souvenirs de celui qui fut son mari pendant vingt ans. Elle parlait aussi des enfants.
J'ai revu Clarisse H. et nous avons pu parler très librement. Je l'ai trouvée très en forme. Elle fait de la natation et les problèmes de sa fille schizophrène semblent non pas se résoudre complètement mais se résorber petit à petit. Le topo de Clarisse était intéressant et portait sur les différences entre Lévi-Strauss et Goody.
Dans le train de Lyon à Paris, j'ai terminé une relecture de Molloy de Samuel Beckett. Je me suis étonné des passages que j'avais marqué d'une petite croix pour les reprendre éventuellement. Il s'agit d'un livre tout-à-fait extraordinaire et je comprends que sa publication en France ait été saluée comme un grand événement littéraire.
Enfin, j'ai appris une très bonne nouvelle pour mon ami Z. Son livre a été approuvé par le comité de lecture des Edimburgh University Press. C'est une grande victoire bien méritée. Peut-être aurai-je à le traduire dans un avenir proche. Je le souhaite en tout cas.