"Au début, je croyais que j'écrirais vite. En fait je passe beaucoup de temps à m'interroger sur l'ordre des choses à dire, le choix et l'agencement des mots, comme s'il existait un ordre idéal, seul capable de rendre une vérité concernant ma mère — mais je ne sais en quoi elle consiste — et rien d'autre ne compte pour moi, au moment où j'écris, que la découverte de cet ordre-là." (p. 569)
Et plus loin encore une fois :
"Cette façon d'écrire, qui me semble aller dans le sens de la vérité, m'aide à sortir de la solitude et de l'obscurité du souvenir individuel, par la découverte d'une signification plus générale. Mais je sens que quelque chose en moi résiste, voudrait conserver de ma mère des images purement affectives, chaleur ou larmes, sans leur donner de sens."
C'est une réaffirmation du projet d'Annie Ernaux : dire la vérité de/sur sa mère. Cela me fait penser au projet que j'avais tenté de partager avec mes frères et soeurs : que chacun écrive quelque chose sur la mort de notre mère, en 1960. D'où vient ce désir de vérité à propos de la mère ?
Entretemps, j'ai lu un livre très intéressant : The Curious Incident of the Dog in the Night-Time par Mark Haddon (Vintage, London, 2003). C'est un livre que Charlotte a ramené de Luxembourg et qu'elle devait lire pour son prof d'anglais. Elle l'a lu en partie. Je l'ai lu entièrement très rapidement. Mais le livre est passionnant. Il décrit des événements rapportés par un enfant de 14/15 ans affecté par le Syndrôme d'Asperger. C'est l'enfant qui écrit "son" roman. Et c'est remarquable. Il y a des exercices de math dans le livre et je me réjouis de les faire avec Charlotte.
Je continue mes 5 tibétains tous les matins. Je pense qu'effectivement cela me fait du bien.
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