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dimanche 26 juin 2016
Ecrire
C'est ce que j'ai fait hier pendant toute la journée en vue de l'intervention que je dois faire au Colloque Sciences et littératures : Dialogues interdisciplinaires qui commence lundi matin à l'Université nouvelle de Lisbonne. Le titre de cette intervention : "La psychanalyse dans le boudoir où se rencontrent science et littérature". Bon c'est le titre que les organisateurs ont choisi. J'avais proposé d'autres titres moins provocateurs mais c'est celui-là qu'ils préféraient. En vue de ce moment, j'ai relu La Philosophie dans le boudoir du Marquis de Sade en portant sans doute plus d'attention à la partie strictement philosophique du dialogue. C'est un livre intéressant. Athée militant, Sade est allé jusqu'au bout d'un individualisme outrancier qui prétend qu'il ne faut se préoccuper que de ses propres plaisirs, sans tenir aucun compte de l'autre —ni des souffrances éventuelles que l'on pourrait lui faire subir— si ce n'est pour l'instrumentaliser totalement au profit de la jouissance que l'on peut en tirer. Le discours de Sade se tient mais son déni de toute compassion pour autrui est aujourd'hui contredit pas les études neuro-scientifiques sur le cerveau humain, qui, notamment, avec la découverte des neurones-miroir, montrent que l'attention à l'autre est l'une des forces qui ont permis la survie de l'humanité. Autrement dit, la compassion est inscrite dans notre programme neuro-physiologique. Elle n'est pas issue d'une injonction morale inspirée par la religion, elle est nécessaire à l'espèce humaine. On pourrait même penser que la référence religieuse pour justifier la nécessité de la compassion est plus nuisible que bénéfique. Cela mérite réflexion.
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