L'article de Fabien (Fabien Day to Day) que je viens de lire sur l'identité me fait penser à ce que disait Zbyszek sur cette question : To be is to belong, disait-il, ce qui revient à faire le constat de cette dimension grégaire de l'être humain. C'est donc, selon Z., mettre en suspens notre différence singulière, ou plutôt la différence singulière de l'autre. Quand nous nous considérons nous-mêmes, nous nous pensons comme unique, singulier, différent de tous les autres évidemment, mais nous avons tendance à ne pas accorder ce bénéfice de la singularité à notre voisin qui, lui, appartient à un parti —c'est un socialiste !—, une nation —Aah, ces Belges !—, une religion —foutus croisés—, une philosophie —pas sérieux, ces sophistes !—, une idéologie —haro sur les trotskistes—, une date —ras l'bol des soixantehuitards—, un métier —vous êtes plombier ?—, un mouvement —évacuons les zadistes—, une caste —"les riches n'ont pas besoin de président"—, une famille —je ne supporte pas les Capulet—, une institution —Barbara Cassin à l'Académie—, l'immense population des "autres" —tous des connards !—, etc.

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Je reprends ce soir l'avion pour Lisbonne où j'arriverai à 11h. Entretemps on va reparler du CEIP et de son avenir.
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