J'ai reçu hier un formulaire envoyé par le International Pension Center de Wolverhampton et que j'ai reçu en retard. Il semblerait que le même service m'ait envoyé un formulaire analogue une première fois en juillet. Je ne l'avais pas reçu. Notre changement d'adresse en est sans doute la cause. Ce formulaire est destiné à prouver à ce service de retraites britannique que je suis encore vivant et que, donc, ils peuvent continuer à me payer la minuscule pension que je dois aux quelques années que j'ai passées à travailler en Grande Bretagne, à York plus précisément. Il me faudra un témoin. Zbyszek était mon témoin l'année dernière comme j'étais moi-même son témoin tant qu'il fut vivant. Je vais demander ce service à Richard, car, évidemment, les membres de ma famille ne peuvent pas porter un tel témoignage.
Ce matin, j'ai écouté l'émission Répliques d'Alain Finkielkraut, qui avait invité Adam Nossiter, correspondant du New York Times et Géraldine Smith, auteure d'un livre qui présente l'avenir de la France sous les couleurs de l'Amérique, pour discuter du "politiquement correct" et des différences culturelles entre la France et les Etats Unis. J'ai été frappé par l'indignation d'Alain Finkielkraut devant l'hostilité des réactions à l'introduction d'une innovation dans l'enseignement secondaire proposée par le ministre Blanquer. Celui-ci propose d'instaurer des obligations de lecture d'un certain nombre d'œuvres littéraires. Finkielkraut voyait dans le déclenchement des réactions hostiles à ce projet le symptôme d'un refus d'une culture commune. J'ai quand même l'impression qu'il y a ici un malentendu sur ce qu'est une culture. Pour moi, une culture c'est précisément ce qui, dans les communautés humaines, est appelé à gérer les différences entre les humains sans faire appel à une forme quelconque de violence. Autrement dit, la culture n'est pas ce qui fait se ressembler les hommes les uns aux autres —cette quête de ressemblance identitaire est généralement source de conflits et de violences—, mais plutôt ce qui permet à leurs différences de se cotoyer dynamiquement, voire même —si je peux me permettre ce terme amphigourique— créativement. Faire lire les même textes à tous les jeunes ados scolarisés en France en vue de faire exister une culture commune fondée sur le partage des mêmes contenus me semble abherrant.
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