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samedi 24 novembre 2018

Der Vorleser

Ce terme allemand a été traduit par "liseur", mot qui, en français, est plutôt rare et qui vient de l'opération qui consiste à "analyser un dessin pour tissu mis en carte, afin de procéder au perçage des cartons". Hum ! On utilise également le terme pour dire de quelqu'un qu'il lit beaucoup. Au féminin, ce mot désigne mon kindle. C'est enfin le titre du roman que je viens de terminer Der Vorleser de Bernhard Schlink, paru en allemand en 1995 et traduit l'année suivante par Bernard Lortholary pour les éditions Gallimard. Il semblerait qu'en allemand, le terme soit mieux ajusté à une lecture à haute voix. En tout cas, j'ai trouvé ce roman magnifique, plein de retenue et de décence dans le traitement d'un sujet difficile mais qui, je crois, a dû être à l'origine de grands tourments chez les Allemands après la guerre. On en a tiré un film que j'ai sans doute vu mais dont je n'ai rien retenu. Par contre le roman ne peut pas laisser indifférent. Certes, pas plus que le film, mais il y a quand même une différence. Les images d'un film nous jettent dans l'émotion. Celle-ci, à moins de rester marginale dans la tête d'un critique professionnel, tend à prendre toute la place et se perd assez vite dans les brumes du passé. Un livre est moins immédiatement émotionnel. Il tient plus longtemps dans les plis de la mémoire, ceux de la mienne sûrement.

Hier, j'ai discuté longuement avec Christine Dal Bon, l'auteure du livre sur l'amnésique de Collegno, pour la version italienne duquel je dois écrire une préface. Je lui ai demandé plusieurs documents complémentaires. Les idées viennent. Cela me plaît même s'il s'agit d'un défi car ma préface s'adressera à des lecteurs italiens et je dois absolument en tenir compte. 

Comme en écho à ma lecture de Le Liseur, de Schlink, j'ai quelques souvenirs du rêve qui m'a occupé juste avant de me réveiller. Je ne le mentionnerais pas si je n'avais ressenti quelque chose d'assez curieux : je testais de petites lunettes de lecture à monture rouge. Il fallait que je les mette le plus près possible de mes yeux pour que je puisse en apprécier l'efficacité. Je voyais alors ce que saisissait mon regard devenir plus net. Je passais du flou au net et revenais au flou dès que j'enlevais les lunettes. Inquiétante étrangeté.

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