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jeudi 22 novembre 2018

Mort

La mère d'une amie d'Isabel, qui fut son employée à Trocarte, a quitté le monde des êtres et des choses il y a trois jours. Nous sommes allés exprimer notre compassion à cette amie qui s'appelle Sara, adorable Sara, qui fait actuellement une thèse en sciences de l'éducation. Le cercueil de sa mère était ouvert et nous avons pu voir une dernière fois cette femme dynamique et courageuse qui n'avait que 68 ans, très pâle dans la blancheur des tissus sur lesquels elle repose. Les choses ont vraiment changé lors des deux dernières générations. Il y a 50/60 ans, tous les membres de la famille et tous les amis auraient été habillés en noir. L'atmosphère aurait été pesante et l'expression de nos condoléances aurait été organisée : les membres de la famille en grand deuil et en rang, attendant le défilé des gens, avec chapeau pour les hommes et voilette noire baissée sur le visage des femmes, nous serions passés l'un après l'autre, de l'un à l'autre, les yeux baissés, lentement, avec un mot à chaque étape et parfois une embrassade pleine d'émotion suscitant un sanglot étouffé. Aujourd'hui, chacun arrive quand il peut, après avoir sans doute, de plus en plus énervé, tourné dans les rues pour trouver une place de stationnement, habillé comme d'habitude, cherchant des yeux les amis qui pourraient être déjà là, se préoccupant aussi des courses à faire avant de rentrer. Comment ne pas se sentir un peu coupable de cette agitation vaine de la vie, dont il est difficile de ne pas se sentir heureux, devant le calme souverain du mort ?

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