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dimanche 16 avril 2017

Poésie

Sur le conseil de Philippe Despeysses, poète français vivant à Lisbonne et que j'ai revu récemment à la Nouvelle Librairie Française, j'ai également acheté un livre collectif sous la direction de Béatrice Bonneville-Humann et Yves Humann, livre intitulé L'inquiétude de l'esprit ou pourquoi la poésie en temps de crise ?,  (Editions Cécile Defaut, Nantes, 2014) avec des articles de Martin Rueff, Jean-Luc Nancy, Claudine Bohi, Philippe Jaccottet, Nuno Jùdice, Michel Deguy, etc. J'y reviendrai plus tard.

J'y reviens tout de suite après avoir relu la contribution de Nuno Judice parce qu'il aborde un problème qui m'intéresse depuis longtemps : la question de la traduction. Voici ce que ce poète portugais écrit :

"On dit, souvent, que la poésie est intraduisible, et qu'il faut apprendre une langue pour lire un tel poète — Mallarmé, Rilke, Pessoa... Je pose le problème d'un autre point de vue. Dans quelle mesure le poème original n'est-il pas, au départ, une traduction ? En effet, quand j'écris, et je cherche les mots qui vont composer le poème, ce que je fais est une sorte de traduction d'un texte abstrait, immémorial, dont je connais le sens général, et qu'il me faut mettre dans ma langue. (...)
... Et là j'arrive à ce qui me semble être la singularité de l'expression poétique : au-delà d'une musique des mots, elle construit aussi — à un niveau inconscient, probablement, mais pleinement maîtrisé dans la tradition poétique — une musique du sens. C'est cette musique qui subsiste, dans la traduction, et qui permet de garder (même dans la traduction la plus littérale — et je dirais paradoxalement surtout dans la traduction la plus littérale) l' "esprit" de l'original, qui permet au lecteur de remonter jusqu'à cet archétype." (p. 86-87)


Dormir en plein jour
Dormir ou ne pas dormir
Quand l'air est si lourd

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