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lundi 24 avril 2017

Populisme

Trois heures de queue très française, hier matin, devant l'Ambassade de France à Lisbonne pour pouvoir glisser un bulletin dans l'urne présidentielle. Physiquement un peu pénible certes, mais très agréable d'être au milieu de tous ces Françaises et Français, la plupart d'un certain âge sans doute, avec quelques jeunes quand même. J'y ai rencontré une journaliste française qui a travaillé au Brésil pendant près de quinze ans et qui est maintenant photographe à Lisbonne. Très sympathique. Comme je ne serai pas là pour le deuxième tour, je lui donnerai procuration pour voter à ma place sans avoir le moindre doute qu'elle votera pour le candidat que j'aurai choisi. Il n'y a d'ailleurs aucun mystère dans le choix que je ferai. Ce sera Macron. Pour elle aussi.  
Ouverture internationale, relancement de l'Europe, Macron donne une chance à la France de jouer un rôle important en ces moments troublés par le populisme.  Marine Le Pen l'a redit dans son discours : elle est la candidate du peuple. Mais à nouveau, qu'est-ce qu'il faut entendre derrière ce mot "peuple" qui convoque dans l'esprit des images de foules enthousiastes ou en colère, des slogans vociférés, une absence totale de réflexion, de jugement et de raison, de la pauvreté également certes... ah oui : du bon sens —j'allais oublier cette caractéristique soulignée par Descartes — mais je ne suis pas sûr qu'il faille y croire. C'est cette invocation du "peuple" qui me dérange dans le discours de Marine Le Pen. Elle me dérangeait aussi chez Mélenchon. Elle me dérangeait chez Trump. Comment le peuple peut-il répondre positivement à cette invocation ? Mais justement, ce n'est pas le peuple qui répond, ce sont des gens qui instrumentalisent leur appartenance au peuple pour tenter de s'en dégager. L'invocation du peuple est aussi un moyen pour oublier d'être attentif aux gens. Ce dernier terme est revenu plusieurs fois dans la bouche de Macron hier soir : il parlait des gens. Marine Le Pen parle du peuple.   


Peuple sans pensée
Ennemi des simagrées
De toute raison

Foules assemblées
Entendez-vous leurs clameurs
Misère anonyme



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