En fait, comme le dit Olivier Rolin dans sa préface, le titre aurait pu — aurait dû sans doute— être Rebelle, plutôt que Révoltée. Il s'agit du journal (Paris, Seuil, 2017) qu'Eveguénia Iaroslavskaïa-Markon a écrit avant d'être exécutée en juin 1931, dans les îles Solovki de sinistre mémoire (que j'ai déjà mentionnées dans ce blog quand j'ai évoqué le livre d'Olivier Rolin justement, Le météorologue) quelques mois après l'exécution de son mari, poète, Alexandre Iaroslavski. Eveguénia était un personnage véritablement rebelle, indomptable pourrait-on dire — c'est cette nuance qui manque dans le titre qui a été finalement choisi —. Je vous cite ce passage :
"En 1923 (en mars), alors que je vivais avec Iaroslavski depuis exactement trois mois, je suis tombée sous un train et on a dû m'amputer des deux pieds — événement si insignifiant pour moi que j'ai failli oublier de le mentionner dans mon autobiographie ; en effet, qu'est-ce que la perte de deux membres inférieurs en comparaison de cet amour si grand qu'était le nôtre, de ce bonheur si aveuglant ?!" (p.45)
J'ai commencé la lecture de ce livre juste après avoir regardé l'émission "Thema" d'Arte, sur l'histoire de l'anarchisme et dans laquelle il est fait mention de ce personnage étonnant, Nestor Makhno, qui avait levé toute une armée libertaire en Ukraine (40.000 hommes) et qui est mort à Paris en 1934. Evguénia évoque son nom dans son journal en parlant de Voline, qui fut l'un des théoriciens du "makhnovisme". (Il faut que je m'informe un peu plus sur ce courant libertaire qui fut paraît-il exemplaire, mais qui a été vaincu par les bolcheviks.) Je vais sans doute tenter de revoir cette émission remarquable.
Hier également je suis allé écouter Yves Léonard, l'auteur d'une Histoire du Portugal contemporain,à la Nouvelle Librairie Française. C'était tout-à-fait passionnant, grâce notamment à Irène Flumser Pimentel, historienne portugaise qui a magnifiquement mis en valeur le livre de Léonard. J'y ai revu avec beaucoup de plaisir, un poète français que j'avais rencontré au début de mon séjour à Lisbonne. Nous allons certainement nous revoir. En tout cas la librairie était archi-pleine d'anciens élèves du Lycée français de Lisbonne et de... Français, bien entendu, beaucoup de retraités comme moi.
La fenêtre s'ouvre
Apparition du voisin
La mousse au menton
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