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samedi 9 décembre 2017

Veau d'or

Johnny Halliday a tout d'un veau d'or. En attendant le retour de Moïse à qui Dieu était en train de confier les tables de la loi, le peuple s'était construit un ersatz de dieu et se prosternait devant le veau d'or. Johnny Halliday est une création du peuple, l'ersatz d'un dieu, grâce au ciel, disparu. D'où vient ce besoin du peuple d'avoir affaire à à quelque chose de surhumain. J'ai lu ce matin, dans je ne sais plus quel article, que "Johnny était (aussi) un homme". Sans doute fallait-il le préciser. Un homme aux idées simples, certes, à défaut d'être simple lui-même, comme tous ses semblables. Un homme qui n'était de droite que parce que, quand on ne sait pas ce qu'on est, on est évidemment de droite. Même Jauffrin, dans Libération, a l'air de dire qu'on en fait un peu trop. C'est pareil pour d'Ormesson qui reçoit un hommage national avec trois présidents de la République derrière son cercueil. Sur d'Ormesson, il faut lire ce qu'en dit Daniel Mermet qui reprend certaines des formulations du grand homme dans un article du Figaro —dont il était directeur—, à son retour du Rwanda en 1994 : il y parle des "massacres grandioses dans des paysages sublimes." Une indécence signée par celui que l'on encense aujourd'hui pour avoir été la décence même. Mais peut-on trouver mieux comme "veaux d'or" ? Peut-être pas. En tout cas, on peut trouver pire, certainement.
Voir la réponse de Daniel Mermet à Jean d'Ormesson après son article paru dans le Figaro : https://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/jean-d-ormesson-au-rwanda-des-massacres-grandioses-dans-des-paysages-sublimes

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