Nous sommes à Paris, dans l'appartement que ma sœur, Martine, et mon beau-frère, Duncan, ont mis à notre disposition, rue Marie Stuart, pour ce court séjour parisien. L'appartement est tout petit mais très agréable, avec de jolis meubles et des lumières indirectes très chaleureuses dans tous les coins. J'ai mis mon ordinateur sur la table où travaille mon beau-frère et je suis impressionné par ce gros encrier de cristal épais, à ma droite, un peu prétentieux par la forme de diamant qu'on lui a donnée, mais devenu bien inutile depuis l'invasion proliférante des stylos billes et des claviers dans le monde de l'écriture. Je me souviens avoir hérité de plusieurs encriers de la même espèce, fossiles de manuscrits perdus, dont on ne sait à quoi ils pourraient bien servir aujourd'hui, le récipient destiné à l'encre étant trop exigü pour y garder des choses précieuses, même petites, et trop étroit pour y mettre à l'abri des pillules pour dormir ou pour se réveiller, d'autant plus que l'objet, même sans l'encre qui lui donnait sa raison, est délibérément pesant pour qu'il soit très difficile, impossible même, de le renverser et de tacher ainsi le cuir de l'écritoire. Mais le poids de l'objet, qui pourrait le faire accuser de lourdeur encombrante, se trouve heureusement compensé par une transparence cristalline censée inspirer l'esprit qui le contemple longuement avant d'écrire la moindre phrase, le moindre mot.
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