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lundi 18 février 2019

K.O

Grâce au groupe de lecteurs/trices de jeudi dernier, j'ai retrouvé hier Maylis de Kerangal dans son premier roman, Je marche sous un ciel de traîne (Verticales/Le Seuil, 2000), auquel je suis resté accroché, comme suspendu par son écriture, jusqu'à la fin, que je n'ai pu découvrir que vers 2h du matin, après quoi, une longue insomnie m'a tenu réveillé jusque vers 6 heures pour faire déboucher mon esprit sur des cauchemars pendant un peu plus de deux heures. Bref, je suis un peu K.O aujourd'hui. Hier soir également, nous sommes allés voir le film Green Book. Il y avait Isabel, Richard, Charlotte, Johni et moi. Un film magnifique, vraiment, qui nous raconte ces tensions terribles qui pouvaient exister entre la communauté noire et la communauté blanche dans le sud des Etats Unis. Malheureusement on y identifie très vite cette manipulation professionnelle et très américaine, très stéréotypée aussi, des émotions faciles. Ce qui n'est pas du tout le cas de l'écriture de Maylis de Kerangal. C'est une écriture qui émeut, par les images parfois incongruës qu'elle sort au détour d'une description comme comme si elle n'avait qu'à choisir un bijou de sa boîte aux trésors : tout à coup, on y est, on ressent très précisément ce qu'elle nous fait comprendre avec cette image qui nous surprend. Le roman se déroule dans le Périgord et pour peu que l'on connaisse un peu la région, même très superficiellement, on se retrouve dans un lieu incroyablement familier, c'est une écriture qui nous rapproche de nous-mêmes et du monde dans lequel nous vivons, curieusement, elle fait vibrer nos émotions, mais pas du tout à la manière d'un film américain, elle réveille des sentiments que l'on a vécus comme elle dit, une écriture juste. 

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