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mardi 8 mars 2022

MISHA

Nous nous sommes réunis à la Misha, la Maison interuniversitaire des sciences humaines - Alsace, pour rependre les discussions amorcées dans le livre publié par Joëlle Le Marec et Mélodie Faury sur quelques uns de mes travaux. Une bonne atmosphère qui me faisait penser à la manière dont nous menions nos vies intellectuelles au GERSULP. Excellente intervention de Françoise Willmann d'abord, sur mes préoccupations orwelliennes, suivie peu après par l'intervention de René Kahn sur "le terrifiant désir de scientificité des sciences économiques". Sa position n'a pas beaucoup changé depuis ses années gersulpiennes mais elle s'est renforcée à travers de nombreuses lectures. Il faut dire que les sciences économiques nous offrent un tableau quasi-idéal de la confrontation entre orthodoxie et hétérodoxie. René nous a parlé de sa vie d'économiste hétérodoxe. Pas facile. Pourtant, il a fait une belle carrière et a été accepté par la communauté, sans avoir à renoncer à ses positions divergentes. André Lalande nous a parlé de son interprétation de mes idées sur l'impossibilité théorique d'une vulgarisation des sciences humaines et Mélodie nous a offert un témoignage non dépourvu d'émotion sur la manière dont elle a repris mon insistance sur l'exigence d'une parole —une parole vivante— en sciences. Faut-il renoncer à l'écriture ? comme je le suggérais dans l'un de mes articles "Pour un questionnement anthropologique de la modernité ?" Certes non ! Surtout quand celle-ci est propre à nous faire réfléchir, ce qui arrive quand même assez souvent ! Mélodie avait invité ses étudiants de Master à participer à cette table ronde et j'ai été séduit par leur écoute si attentive et par l'intérêt qu'ils semblaient manifester pour la gerbe d'idées qui nous animaient tous.

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