Ce matin Geraldine Mosna-Savoye, dans l'émission d'Adèle van Reeth, relevait le paradoxe de notre comportement en période de confinement. Pourquoi ne pas faire ce qu'il est pourtant possible de faire surtout avec tout le temps dont on dispose à l'heure actuelle ? Nous sommes confinés, nous n'avons plus rien à faire, nous n'avons plus d'échéance, le temps s'étire sans qu'un terme soit discernable. Isabel me disait l'autre jour qu'elle avait une impression d'éternité. C'est sans doute cette extension indéfinie du temps, cette élasticité qu'il acquiert en période de confinement qui nous invite à ne rien faire sinon tester cette élasticité. On étire le temps en espérant vaguement l'apparition d'une cassure, d'un moment qui, sans dépendre de nous, nous remettra sur pieds, dans un temps qui aurait à nouveau une multitude de fins intermédiaires. Nous faisons l'épreuve difficile, insoutenable de la continuité. Cette continuité de l'isolement au cachot qui ne peut se scander qu'à travers le rythme de notre respiration, des battements de notre cœur, des gestes inutiles qui ne sont là que pour remuer l'air... En ce sens, le confinement nous met au défi de la survie.
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