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samedi 30 avril 2016

Noir

L'un des petits livres achetés hier à la Librairie française de Lisbonne a pour titre Sortir du noir, et pour auteur Georges Didi-Huberman, publié par les Editions de Minuit. Il s'agit d'un commentaire du film de Laszlo Nemes, Le Fils de Saul, que je n'ai pas encore vu mais que j'aimerais voir, évidemment. Le film parle d'événements qui se seraient passés à Auschwitz-Birkenau. Une fiction ? Pas vraiment selon Didi-Hubermann qui s'adresse directement au réalisateur. Il lui écrit une lettre. Tout est intéressant dans ce petit livre d'une cinquantaine de pages. L'auteur s'appuie sur Walter Benjamin pour dire de ce film qu'il s'agit d'un conte, un conte dont il faut défendre selon lui, "l'inactuelle nécessité" et, citant Benjamin, il écrit : "L'art de conter est en train de se perdre. Il est de plus en plus rare de rencontrer des gens qui sachent raconter une histoire [selon] la faculté d'échanger des expériences (Erfahrungen auszutauschen)." C'est là qu'il situait la singularité du film à mi-chemin entre le documentaire et la fiction. "Le conte, écrit Didi-Huberman, échappe au récit romanesque comme à l'information journalistique" (p.52). Je cite ces passages à nouveau parce que j'y vois une convergence avec la réponse que David Abram a donnée à la question que je lui avais posée lors de sa conférence à Lisbonne. Ma question était : Comment pensez-vous que l'on puisse inscrire cette sensibilité au "plus qu'humain" dans l'éducation de demain ? Après tout, la première fonction de l'école c'est de nous apprendre à lire et à écrire et toute l'entreprise scolaire tourne autour de l'écriture. Quand vous préconisez une revalorisation de l'oralité, comment y procéder à travers l'école ? La réponse d'Abram faisait précisément écho à cette idée : l'art de raconter des histoires. Non pas tirer les histoires d'un livre ouvert devant l'enfant et son lecteur, mais bien raconter, inventer les formules et les expressions singulières qui vont pouvoir transmettre nos expériences uniques du monde qui nous entoure ici et maintenant. Il ne faudrait pas seulement apprendre à lire aux enfants, il faudrait encore leur apprendre à parler.

vendredi 29 avril 2016

Inuit

J'ai fait hier un tour à la librairie française de Lisbonne, malgré mon usage fréquent du Kindle. Je n'ai pas pu résister à l'achat de quelques petits livres et notamment celui que j'ai lu hier soir de Jean Malaurie, Lettre à un Inuit de 2022, publié chez Fayard avec le sous-titre suivant : "Un regard angoissé sur le destin d'un peuple." Voici la première phrase : "C'est à toi, Inuit, que je m'adresse. Debout ! Peuple du Groenland, réveille-toi ! Ne renonce pas à ton avenir ! L'Arctique est à la veille d'un désastre. Le pétrole, l'uranium suscitent des projets inconsidérés et l'ombre d'un conflit nucléaire avec des sous-marins au pôle se profile. — Nuna — : la Toundra gelée dans ses profondeurs, les océans (Imaq) et leurs banquises (Siko) sont fragiles." Ouvrage émouvant d'un homme âgé de 94 ans et dont la vie chez les Inuits a été passionnante. Il faut lire et relire Les derniers rois de Thulé, paru dans la collection qu'il a fondée chez Plon et qui s'appelle Terre Humaine.
Le message de Malaurie, sa familiarité avec les chamans qu'il a connus dans le Grand Nord, sa défense de l'animisme comme garantie de sagesse et d'écoute de tout ce qui est "plus qu'humain", tous ces éléments l'apparentent à David Abram. Il cite Gaston Bachelard à plusieurs reprises, le considérant très explicitement comme l'un de ses maîtres.

jeudi 28 avril 2016

Supermarchés

Dans le droit fil de ma lecture d'Illich, j'ai vu hier soir, avec Isabel, le film Les Lois du Marché, réalisé par Stéphane Brizé avec Vincent Lindon dans le rôle principal. C'est un film lent et triste, triste à en pleurer —j'avais d'abord voulu dire "triste à en mourir", et c'est bien plutôt l'impression provoquée par ce terme qui exprime le mieux ce que j'ai ressenti, parce que "triste à en pleurer" ferait référence à une sorte de chaleur émotionnelle qui est rare dans ce film, bien que présente à certains moments, quand il (le personnage principal) habille son garçon adolescent handicapé, ou quand il suit un cours de rock and roll avec son épouse — ce film donc, triste à en mourir, disons-le, qui met en scène un chômeur qui, après plusieurs rencontres avec des fonctionnaires de pôle-emploi et des formateurs dont il écoute les nombreux conseils avec attention — "votre CV n'est pas bien fait" ou "vous avez l'air abattu, vous devriez vous redresser sur votre chaise devant un futur employeur" (mais ce n'est jamais aussi direct) — trouve finalement un boulot de surveillant dans un supermarché. Il y a les caméras mobiles ou fixes qui visent les rayonnages remplis de produits, les commentaires de ceux qui l'initient à ce boulot d'espionnage des clients —"regarde celle-là, elle prend des collants, elle va peut-être glisser la boîte dans son sac ouvert devant elle sur le cadi" — parmi ceux-ci certains sont appréhendés, notamment une employée du magasin (des dizaines d'années dans l'entreprise) qui gardait pour elle des bons (ou des points) de réduction et qui, ayant perdu la confiance du gérant, vient, après avoir été licenciée, se donner la mort sur les lieux de son ancien travail, ou bien ce vieux qui avait "oublié" de payer un morceau de viande sous cellophane et qui... c'était la première fois dit-il, ce sera la police parce qu'il n'a pas d'argent et que l'on ne peut pas remettre la viande dans le rayon, il y a cette négociation sordide entre le personnage principal accompagné de son épouse et des clients désireux d'acheter leur mobile-home et qui veulent faire baisser le prix, déjà en dessous des prix du marché, il y a..., il y a notre civilisation de consommateurs de supermarchés qui déambulent, hagards et sinistres, nous-mêmes, dans la lumière crue des néons et sous l'œil froid des caméras de surveillance. Triste.

mercredi 27 avril 2016

Synesthésie

Dans La Convivialité d'Ivan Illich, je lis cette phrase : "Au stade avancé de la production de masse, une société produit sa propre destruction. La nature est dénaturée. L'homme déraciné, castré dans sa créativité, est verrouillé dans sa capsule individuelle." (p.11) Elle m'a fait repenser à cette thèse de David Abram à propos de l'écriture alphabétique, thèse qu'il a évoquée lors de sa conférence : le graphisme alphabétique, en raison même de la dimension, devenue (avec les Grecs) arbitraire, de son tracé, ressemble à un miroir qui, par la lecture, nous renvoie, en termes de sensation, à nous mêmes, à notre appareil phonatoire, à notre propre parole. La lecture mobilise une sensibilité synesthésique en la focalisant sur le rapport vision/audition produit par l'écriture. Elle réactive en permanence, à travers le stimulus graphique qu'elle nous offre, une assimilation synesthésique entre le son et la vision. D'après Abram, c'est l'une des raisons qui nous a rendu sourds et aveugles à tout ce qui est "plus qu'humain". L'écriture alphabétique nous enferme dans l'humain. Enfermement narcissique au niveau individuel —c'est le constat évoqué par Illich, ci-dessus—, enfermement généralisé à l'ensemble de notre civilisation occidentale, à un niveau plus global.
[Je rappelle ici la définition de "synesthésie" :  Phénomène d'association constante, chez un même sujet, d'impressions venant de domaines sensoriels différents.]


mardi 26 avril 2016

Tassinari


...de son prénom, Lamberto. C'est l'auteur du livre que m'a recommandé Guy et que je n'ai pas encore pu commander : John Florio, The Man Who Was Shakespeare. Cet "antistratfordien" convaincant apporte des arguments qui font mouche dans la querelle actuelle sur l'identité de ce monument britannique de la littérature mondiale : William Shakespeare. La célébration du 400e anniversaire de sa mort ne doit pas empêcher le déroulement de cette dispute passionnante entre les deux partis. Du côté des "stratfordiens", j'avais entendu récemment les arguments que Patrick Harsch avait repris de Hildegard Hammerschmidt-Hummel, une Autrichienne qui a fait une enquête approfondie sur les voyages de Shakespeare, notamment en France, à proximité de Dieppe, où l'on retrouve ses traces. Cette Autrichienne fait de Shakespeare un catholique soucieux de sa propre sécurité dans une Angleterre encore très secouée par les conflits religieux. Hildegard a publié plusieurs ouvrages sur la question et Patrick Harsch présentait ses arguments de manière très convaincante également. Tout en reconnaissant qu'elle est largement ignorée par les spécialistes anglais de Shakespeare. Tout comme Tassinari, cet Italien qui veut nous faire croire que c'est un fils d'émigré italien en Angleterre qui a écrit tous les chefs d'œuvre qui sont repris actuellement un peu partout dans le monde pour célébrer cette commémoration du héros de la littérature de tous les temps. Il s'agit là d'une affaire délicate et qui ne manque pas de rebondissements imprévus. A suivre donc. J'y reviendrai sûrement quand j'aurai lu les 400 pages du livre de Lamberto Tassinari. Mais l'aperçu qu'on en reçoit en "googlant" son nom sur internet stimule fortement une curiosité mise en alerte par Patrick Harsch et Guy. Je les remercie très chaleureusement tous les deux.

lundi 25 avril 2016

Caldeirada


Une bouillabaisse de poissons pour célébrer le 42e anniversaire de la Révolution des Œillets, c'est gastronomiquement, politiquement, voire même esthétiquement, correct. Les poissons ont été pêchés à la ligne par To, un ami d'Isabel, au large du Cabo Espichel, au moment même où nous nous y promenions avec Joëlle et Claire. Nous attendons un nombre indéterminé d'invités. Ce sera la surprise. Bien entendu, sur la photo ci-contre, on ne voit que les têtes des poissons qui vont donner un goût inégalable au potage préparé par To.


* * *

Le temps que j'écrive ce paragraphe et que je transfère la photo de mon appareil à mon ordinateur, le soleil s'est levé, debout dans le ciel à l'Est de la ville, illuminant le nid d'immeubles qui se trouve sur la colline à l'Ouest. Le ciel est uniformément bleu. La journée s'annonce très chaude.

dimanche 24 avril 2016

Anthropocène

Je n'ai pas encore mentionné cette réaction très brusque de David Abram quand "je ne sais plus qui" a évoqué l'anthropocène, cette dénomination d'une ère géologique qui se caractérise par l'impact des activités humaines sur le fonctionnement de notre planète. Quel mauvais terme, s'est-il écrié. Et en effet, ce terme, créé par le chimiste nobélisé Paul Crutzen, est le grand négateur de tout ce qui est "plus qu'humain". Il consacre le noir triomphe de l'homme et de sa croyance imbécile qu'il n'y a que lui qui vraiment compte sur terre.

* * *


Hier matin, nous sommes allés rencontrer Joao Cao, de l'autre côté du Tage, qui nous a fait visiter le quartier de Segundo Torrao, une sorte de bidonville peuplé de pauvres Capverdiens, Tziganes, Angolais... une sorte de favella me disait Isabel alors que l'on empruntait des ruelles très étroites bordées de petites maisons assez misérables mais propres et bien tenues. 
Ensuite, nous sommes partis vers le Cabo Espichel, pas loin de Sesim-bra, qui nous offre une vue magnifique sur l'océan.

Remarque Claire m'a montré comment afficher les "archives du blog". C'est effectivement plus agréable pour pouvoir faire éventuellement des liens entre les différents articles. Mais je ne comprends pas pourquoi il y a des erreurs dans la datation. J'ai écrit ce "post" aujourd'hui, 24 avril 2016, et il apparait sous le 23 avril, "heure avancée du Pacifique". 

samedi 23 avril 2016

Joann Sfar

Je me régale actuellement avec les volumes "Le chat du rabbin" que Guy a envoyés à Isabel et que nous avons reçus il y a trois ou quatre jours. Le dessin est très particulier. Joann Sfar, l'auteur, nous fait entrer dans ce monde si humain des juifs séfarades d'Algérie à travers les propos d'un chat qui, après avoir dévoré un perroquet, se met à parler de temps en temps. On le voit ici avec sa maîtresse, la belle et tendre Zlabya.

* * *

Le filet de cerf que j'ai préparé pour le dîner d'hier soir avec David, Régis, Claire, Joëlle et Isabel était réussi. Tout le monde a apprécié. Avec chou rouge aux pommes et purée de pommes de terre / céléri rave. La marinade nous a fourni les ingrédients de la sauce. Le tout arrosé d'un bon vin apporté par Régis. Superbe. Comme dessert un délicieux crumble aux pommes confectionné par Joëlle.

vendredi 22 avril 2016

Rua de Século

C'est une très jolie rue de Lisbonne, au fond de laquelle se trouve le Palais du Marquès Pombal, un peu délabré certes mais justement avec ce charme particulier d'un délabrement qui ne chasse pas la vie mais au contraire la préserve dans un cadre qui vous fait vous sentir bien tout de suite. C'est là que se déroulait la discussion libre avec David Abram où je suis allé avec Claire Czternasty, Joëlle et Z. Après cette discussion, nous avons remonté la rue qui est en pente raide vers Principe Real. Je craignais un peu l'effort physique que cela pourrait imposer à mes jambes car la pente est vraiment raide et assez longue mais, oh miracle, j'ai remonté la rue sans rien sentir. C'était super. Peut-être que, quand je me sens vraiment relax, les choses s'améliorent de ce côté là.
Nous sommes allés manger tous ensemble, avec David, au restaurant Trinidade. La perspective de traduire le second livre de David, Becoming Animal. An Earthly Cosmology, m'enchante. J'aimerais beaucoup, beaucoup faire ce travail. D'ailleurs nous en reparlerons sans doute ce soir s'il vient dîner chez nous comme il en avait l'intention.

jeudi 21 avril 2016

David Abram

Après la conférence, je suis allé serrer la main de David. Il me dit qu'il avait plus ou moins compris que c'était moi qui lui avais posé la deuxième question au moment du débat. Ma question portait sur la manière dont, selon lui, l'éducation pouvait éventuellement intégrer son message d'un renouvellement de l'oralité. A l'école, la première chose que l'on apprend c'est lire et écrire. Or, d'après son livre, et d'après ce qu'il nous disait hier, c'est bien cette écriture qui nous a rendus inattentifs au monde qui nous entoure. Sa réponse a été de nous faire retrouver le goût de l'oral en apprenant à raconter des histoires. Non pas : lire des histoires dans des livres, mais bien : raconter, dans une situation de face à face avec celui qui écoute.

Ce matin, avant d'aller chercher Joëlle à l'aéroport, j'ai lu un article du Guardian sur Shakespeare. Un article très intéressant qui me donne envie de suivre les traces de Patrick Harsch, un enseignant du lycée Ermesinde, passionné par Shakespeare et qui sait faire partager sa passion. On pourra trouver l'article à cette adresse :
http://www.theguardian.com/culture/2016/apr/20/shakespeare-thinking-philosophy-jonanthan-bate?utm_source=esp&utm_medium=Email&utm_campaign=GU+Today+main+NEW+H&utm_term=168211&subid=13292981&CMP=EMCNEWEML6619I2

mercredi 20 avril 2016

Dioïque

Un œuf à la coque ce matin, avec mon jus de légumes habituel (carottes, persil, céléri, curcuma et citron) plus une tartine de roquefort avec ce pain spécial fait avec des graines de caroube mélangées au seigle ce qui donne un pain couleur chocolat, très bon. Après quoi je me sers mon mug de thé que je renouvelle deux ou trois fois. Plus tard, dans la matinée, je me ferai un café nespresso, avec un carreau de chocolat noir à 85%, voire à 99% ou même 100% (celui que l'on trouve en fines tablettes dans les magasins bio). En vérifiant caroube sur internet, j'apprends que le caroubier est arbre dioïque, ce qui veut dire que ses fleurs mâles et femelles sont portées par des plants distincts. Une plante dioïque est une plante dont chaque plant est sexué mâle ou —ou exclusif—femelle. Un peu comme les arbres humains dont certains exemplaires, dits androgynes, peuvent néanmoins présenter des caractères sexuels en provenance des deux sexes. Mais voyons, les humains ne sont pas des arbres... à moins que, à moins que certains ne puissent se réincarner que de cette façon. Peut-on se réincarner dans une plante ? Que dit la théorie ?

* * *

Je reviens de la conférence donnée par David Abram au Teatro Maria Matas à Lisbonne. C'était merveilleux. Merveilleux de l'entendre après avoir lu son livre en anglais et en français. Il nous dit quelque chose de très important : il faut redonner toute sa place à l'oralité. Cela ne veut pas dire que l'on va militer contre l'écriture. Bien sûr que non. Mais l'écriture ne doit pas nous empêcher de cultiver notre don de parole, notre faculté de raconter des histoires bien ancrées dans l'espace où nous vivons. Et cela devrait faire partie de l'éducation moderne. Renouer avec une oralité associée à notre ancrage local. C'est un message d'espoir qu'il nous livre. On peut peut-être retrouver une humanité immergée dans le "plus qu'humain".  C'est très important. 

mardi 19 avril 2016

Sao Jose

Nous revenons de l'hôpital Sao Jose, où j'avais rendez-vous avec le chirurgien des lombaires mais comme j'avais manqué le rendez-vous qui devait me fournir les images de la résonance magnétique, le médecin a tout reporté pour août et septembre. L'hôpital Sao Jose se trouve à proximité de la maison que nous habiterons peut-être un jour. Une vue magnifique sur le fort Sao Jorge. A l'intérieur de l'hôpital une foule de gens qui attendent. Moyenne d'âge : 70 ans au moins. Des vieilles et des vieux, des pauvres sans doute quand on voit la manière dont ils sont habillés, des gens usés par la vie, avec des mines renfrognées, des gestes lents, des peaux tannées par le soleil, ridées. On se demande ce qu'ils attendent encore de la vie, pas grand chose sans doute. Leurs enfants et leurs petits enfants tiennent à eux, malgré cette mauvaise humeur permanente qui est l'humeur des vieux. J'en fais partie, certainement, mais j'ai du mal à me considérer ainsi, car je suis plutôt d'humeur heureuse. C'est bizarre.

lundi 18 avril 2016

Oxygénation

J'étais vraiment fatigué en arrivant hier soir vers 23h à Lisbonne. Ce qui me fait poser cette question : est-ce qu'un voyage en avion fatigue ? Et, après avoir consulté internet, j'ai trouvé effectivement plusieurs documents qui mentionnent le fait qu'un voyage en avion peut être source de fatigue. Il semblerait que la pressurisation en soit l'une des causes en raison d'un manque d'oxygénation du sang. Comme j'ai déjà des problèmes de ce type là avec ma sténose de la jambe gauche, il est finalement bien possible que, pour moi, les voyages en avion soient effectivement assez fatigants. Cela me rassure d'une certaine manière. Les coups de fatigue que je ressens quand je reviens de Luxembourg s'expliquent. Ce n'est pas l'âge, c'est l'avion. Je dirais plutôt qu'il s'agit d'une combinaison des deux facteurs, surtout quand s'y ajoutent des problèmes de circulation et d'oxygénation du sang.

* * *

Sur le désir de changer le monde, cette remarque de Zia Haider Rahman :
"Maybe you can't change the world but at least you can change the way you look at things and how they affect you.
The world is what it is and our task is to see it rightly ?
Exactly, I said.
What if you can't see things as they are ? Zafar asked.
You learn. Isn't that what education is all about ?
He said nothing." (p. 183)

dimanche 17 avril 2016

Tremblements...

... de terre au Japon, et sur la côte Pacifique de l'Equateur. Bref, la terre tremble de toutes ses courbes.

Je me suis réveillé ce matin devant un ciel magnifique dont le bleu était mis en valeur par quelques traits de peinture blanche.

Je prends l'avion ce soir et je n'arriverai à Lisbonne au mieux qu'à 23h. Une longue journée fatigante en perspective surtout depuis que je sais que Charlotte veut m'entraîner en ville pour acheter des poudres et des crèmes. "Encore !" lui dis-je. Bref, il va falloir à nouveau négocier durement avec elle.

* * *

Il est 17h39. Charlotte vient de me quitter. Je l'ai vue disparaître au bout de la rue avec sa petite valise rose. Elle est pleine d'entrain. Nous avons effectivement mangé en ville dans la brasserie où nous allons habituellement. Nous avons parlé de plein de choses. Elle aimerait bien rester au Lycée Ermesinde l'année prochaine mais je ne crois pas que ce sera possible à cause de l'allemand. Et puis, nous aimerions bien l'avoir avec nous à Lisbonne. Mais ce ne sera pas facile au Lycée français. Les méthodes sont tellement différentes. Et les adultes font si peu confiance aux élèves et à leur sens des responsabilités. 

samedi 16 avril 2016

Colissimo

Merci à Colissimo, et surtout à Monika, pour la réception de l'ordinateur de Charlotte arrivé sain et sauf à l'internat du lycée Ermesinde. J'avais peur que cet ordinateur ne nous joue des tours en cours de route ou à l'arrivée. Mais en quittant le lycée, Charlotte aurait dû me prévenir qu'elle l'avait reçu. Je me suis inquiété inutilement. Mais l'inquiétude n'est-elle pas toujours inutile ? On va dire "presque inutile". Cette nuance du "presque" ici est vraiment inutile.

Le ciel aujourd'hui charrie des boursoufflures grises qui nous promettent des averses. Il en faut au printemps pour repeindre les arbres et les champs en vert, ce vert luxembourgeois qui se rapproche du vert britannique. La première fois que je suis allé en Angleterre, j'ai été frappé par cette vertitude des lieux que je traversais en pleine campagne, souvent soulignée par la grisaille boursoufflée du ciel, d'ailleurs. Comme aujourd'hui à Mersch.

Excellent dîner hier soir dans le restaurant Mélusine du lycée, suivi d'une nuit pleine de rêves dont je m'épargnerai le récit.

vendredi 15 avril 2016

Plaisir

Quel plaisir en effet de retrouver des amis que l'on n'a pas vus depuis plusieurs mois. C'est ce que permettent les réunions du CEIP, deux fois par an. En plus, le lycée fait bien les choses en nous invitant, le jeudi soir, à un buffet magnifique composé par l'un des chefs du lycée.

* * *

Avant cela, nous avons eu la visite de trois personnalités du département des Yvelines qui ont le projet de créer un nouveau collège "expérimental". C'est André qui leur a conseillé de venir voir ce que Jeannot avait réalisé à Mersch. Ils ont, je crois, été très impressionnés par le lycée Ermesinde. Il y a de quoi, en effet. Les élèves qui nous ont promenés à travers le lycée connaissaient bien leur affaire. Ils étaient tous les deux engagés dans l'entreprise interne de taxidermie.

J'entends le coq chanter. Et voici les cloches de 6h30. Le petit village de Beringen s'éveille sous un ciel très nuageux.

Violent tremblement de terre dans le sud du Japon. Jean-Marc et Roselyne sont peut-être encore à Kyoto, mais ils bougent. J'espère que rien ne leur est arrivé. En fait, d'après les premières estimations, même si 44000 personnes ont dû être déplacées, on ne compte que 9 morts jusqu'ici.

jeudi 14 avril 2016

Radio

J'ai écouté France Inter en direct ce matin et cela m'a confirmé dans l'idée que la radio du matin chasse les rêves de la nuit. Une nuit, la dernière, qui pourtant avait été très riche en rêves et en insomnies, celles-ci mises à profit pour avancer dans les livres. Je me souviens néanmoins d'avoir accueilli Fabien et Fianna sur ma scène onirique, tous deux sur une moto dont je tenais le guidon. Fianna me posait des tas de questions et se penchait vers moi ce qui fait que j'avais du mal à voir où j'allais. Sommes-nous arrivés à bon port ? Je n'en sais rien. Après il y a eu d'autres rêves compliqués à souhait.

Hier soir, je suis allé dîner avec Charlotte, Georg et Eric au restaurant la Fabrik, qui se trouve à proximité du lycée. Une bonne soirée avec discussions animées sur thèmes variés. Ce sont des élèves de 3e et très sympathiques, engagés, parlant très bien le français ce qui n'est pas très courant, même au Lycée Ermesinde.

Le village de Beringen, que j'ai l'habitude de voir de ma fenêtre à l'internat, a de nouveau disparu dans la brume.

mercredi 13 avril 2016

To lose

Un rêve étrange : déménagement à Toulouse dans une sorte de monument historique avec coupole, je place mon bureau en face de l'immense baie vitrée qui a une vue magnifique sur la ville de Toulouse. Toulouse ou to lose ? Association parfaitement légitime qui me renvoie au projet que j'ai longtemps cultivé d'écrire un essai philosophique qui aurait eu pour titre "Perdre" et qui devait reprendre à son compte l'esprit de ce pauvre Job que Dieu met à l'épreuve en lui faisant perdre toutes ses richesses.


Hier, Le Monde rapporte la découverte d'un tableau du Caravage dans un grenier. Il s'agit de Judith tranchant la tête d'Holopherne. Je présume que Tim Parks, qui justement, dans son roman Painting Death, lu récemment, met un autre tableau du Caravage sur le même thème en vedette de son intrigue, doit en perdre la tête, par enthousiasme pour une telle découverte et par dépit de ne pas l'avoir su avant d'écrire son livre. Il faut dire que ce tableau est particulièrement spectaculaire. On n'est pas encore tout-à-fait sûr qu'il s'agit bien d'un tableau de Caravaggio. Les experts n'ont pas dit leur dernier mot.

Je viens de participer à une sorte de cours donné par Jhang Majerus dans le cadre de l'entreprise "sciences" du lycée Ermesinde. C'était un cours de physique mais où il a été beaucoup question de modes de calcul. En fait il s'agissait d'une illustration assez convaincante d'un passage du livre de Zia Haider Rahman. Voici ce passage :
"We choose markings for numbers, on a screen or a page, continued Zafar, because we need something we can contain in our perception. The base is not relevant to the nature of the numbers but is relevant to us only because it gives us icons for numbers. We need icons even if they hide the truth of the number — because they hide the truth of the number. That truth would exceed our intelligence. If I ask you to think of an elephant — in fact, let's run an experiment. Think of an elephant. What do you see ? What do you have in your head ?
An elephant. I have an elephant in my head, I replied.
Now think of the number fifteen.
He paused, then : What are you thinking of ?
The number fifteen.
Wrong. You have the image in your head of the numerals one and five, of fifteen, don't you ?
True.
That's not the number fifteen but a representation of it.
But isn't every word just a representation of the thing itself ?
Yes, but I'm not asking you to think of the words ; I'm asking you to think of things — en elephant and the number fifteen. And when you thought of fifteen, one-five, you didn't think of the number — you thought of a representation of it."


mardi 12 avril 2016

Contredire

Pendant l'insomnie de cette nuit j'ai repensé à la manière dont on m'accusait, quand j'étais adolescent, d'avoir l'esprit de contradiction. J'examinais toujours très soigneusement les propos que l'on me tenait et j'avais généralement quelque chose à y redire. C'était une sorte de réflexe de ma part, un réflexe qui importunait mes interlocuteurs. Cela m'a conduit parfois à des révisions très radicales. Je pense notamment à mes années en tant qu'étudiant qui se terminèrent en mai 1968, dans la rue, en vue d'un objectif très partagé à l'époque : changer le monde, conformément à la onzième thèse sur Feuerbach qui s'énonce ainsi :

XI

Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe c'est de le transformer.

Je me souviens parfaitement de cette scène que j'ai vécue, bien plus tard, alors que j'étais Maître de Conférences à l'Université Louis Pasteur à Strasbourg, où, avec certains de mes collègues, nous nous sommes interrogés sur le contenu de cette thèse, sur son sens. Et, ce que nous considérions comme légitimement ambitieux quelques années auparavant, nous est apparu comme incroyablement prétentieux. "Changer le monde" ? Mais de quel droit ? Etions-nous suffisamment bons et justes pour prétendre à cette tâche ? Bref, une remise en cause très radicale, et à mon avis très utile, de ce qui fut le mot d'ordre des étudiants de mai 68. Sans que cela n'affecte en rien mon engagement politique à gauche. Un peu comme Pascal Bruckner, lors de son interview, hier matin sur France Inter.
D'ailleurs, il me semble évident aujourd'hui que si l'on voulait vraiment changer le monde, il faudrait commencer par changer la manière dont ce monde-là nous a fabriqué à son image...

Au moment où je me suis relevé de cet écrit, j'ai vu que le ciel était tombé dans le village auquel ma fenêtre à l'hostellerie de l'internat fait face. C'était assez étonnant de voir cette disparition soudaine d'un village entier dans une brume épaisse qui ne laissait apparaître que la pointe d'un clocher.

Mais pour revenir à mes réflexions du moment sur le changement, je me suis toujours méfié des gens qui disent qu'ils ont changé, comme si se changer soi-même était à la portée d'une décision subjective individuelle. Alors, quand il est question de changer le monde, on ne peut qu'être très loin du compte. Bien entendu, je ne suis pas du tout opposé au mouvement "Nuit debout" qui peuple les places de France. Bien au contraire. Je regrette seulement de ne pas pouvoir y être pour le moment, de ne pas participer à cette générosité fantastique de la jeunesse, soucieuse d'engagement et de responsabilité sans pour autant, pour la plupart, y voir la possibilité d'accéder à des pouvoirs quelconques. C'est un mouvement anarchiste, un peu comme celui de Wall Street à New York il y a quelques années. Pourvu qu'il tienne dans la durée.

lundi 11 avril 2016

Alexeï Féodossiévitch

Après un rêve qui mettait en scène mon réveil d'un rêve, j'ai fait, à la fin de la nuit, un joli rêve érotique qui me mettait aux prises avec une femme portant des lunettes et très intéressées par le document Hommes et langues du Tiers-Monde que j'ai écrit en 1982, que je viens de publier sur le site "Researchgate", et qui a déjà été lu deux ou trois fois par les abonnés de ce site.


Un soleil magnifique à Luxembourg. J'ai terminé hier le livre d'Olivier Rolin, Le météorologue, qui évoque, autour de cet homme passionné par son métier et doté d'une foi indéfectible envers l'idéologie communiste et le petit père Staline, les terribles crimes des exécuteurs soviétiques. L'homme sera arrêté en 1934 sur la base d'une dénonciation de l'un de ses subordonnés. Il va être envoyé dans les îles Solovki au climat terriblement dur que compense à peine la beauté des aurores boréales dont notre météorologue, Alexeï Féodossiévitch Vangengheim, reproduit la magie dans les dessins qu'il envoie régulièrement à sa fille toute jeune à laquelle il pense en permanence dans sa prison. Jusqu'à sa mort, en 1937. Exécuté sans doute d'une balle dans la nuque avec plus de mille autres zeks. C'est un petit livre très intense qui nous aide à ne pas oublier ce que furent les exactions de la dictature stalinienne.


Aussitôt terminé, le livre a fait place à celui de Zia Haider Rahman dont je poursuis tranquillement la lecture.

dimanche 10 avril 2016

Contrebasse

Le concert d'hier soir m'a fait découvrir les possibilités musicales et rythmiques extraordinaires de cet instrument souvent considéré comme ingrat : la contrebasse, sous les doigts de fête de Sarah Murcia, la fille de Claude. Ce concert avec Kamilya Jubran, une amie palestinienne de Sarah était magnifique, très émouvant, absolument convaincant. J'ai d'ailleurs commandé son disque Nhaoul sur Amazon et je me réjouis de le faire entendre à mes amis. Il faudrait vraiment qu'elles viennent toutes les deux donner un concert à Lisbonne.

A part cela, je suis arrivé ce soir à Luxembourg. Nous avons dû prendre un bus pour aller jusqu'à l'internat. J'étais vraiment très fatigué et très énervé par le fait que Charlotte avait oublié son ordinateur chez son amie Liliana. Monika va le lui renvoyer à Luxembourg mais quelle étourderie.

samedi 9 avril 2016

Retouche

Hier, au cours d'une journée de shopping éreintante avec Charlotte à Paris, j'ai enfin trouvé, dans un magasin de fripes du boulevard Saint Germain, un pantalon de velours noir que j'ai fait retoucher ce matin dans le quartier d'Oberkampf. C'était le dernier pantalon de velours noir de tout le magasin. Charlotte a trouvé les Jeans qu'elle voulait pour une somme modique. Cela lui donnait un style un peu différent de son style habituel surtout avec son nouveau sac à dos, un Fjallraven, venu tout droit de Suède et qu'on lui avait promis depuis Noël. Ainsi équipée, elle est prête à affronter son dernier trimestre au lycée Ermesinde.

La nuit dernière je l'ai passée sur la péniche d'Eric et Christine. J'ai très bien dormi. J'étais content de voir Eric qui, au retour de son voyage en Nouvelle Calédonie, avait dû passer par les soins intensifs. Il a failli mourir mais il reste très "zen" à ce propos, tout comme Christine d'ailleurs. Nous avons pu discuter longuement, avec de petits verres d'un excellent vin rouge pour arroser un boudin de Toulouse absolument délicieux. Christine m'a prêté Le météorologue d'Olivier Rolin dont j'ai aussitôt entamé la lecture, délaissant pour un moment l'excellent roman de Zia Haider Rahman, In the Light of What We Know, un écrivain bengali tout à fait passionnant que je terminerai plus tard. Le livre d'Olivier Rolin est tout petit et je n'en ferai sans doute qu'une bouchée dans le train qui nous amènera demain, moi et Charlotte, à Luxembourg.

Aujourd'hui à midi, j'ai été déjeuner chez Fabien et Fianna. Fabien très cordial et affectueux. Fianna, moins chaleureuse qu'auparavant.

Ce soir je vais à un concert donné par Sarah, la fille de Claude. Je m'en réjouis.

vendredi 8 avril 2016

Ailleurs

Se réveiller dans la chambre de la petite fille de Claude, avec un arlequin suspendu au bout de son fil, juste au bout du lit, sous le regard de deux poupées assises un peu plus loin, dans une chaise haute de bébé, au son des voitures qui passent sous la fenêtre et d'un train, qui, un peu plus loin sans doute, dans un fracas plus en longueur, est en train d'arriver en gare... la gare de l'Est, probablement... se réveiller au milieu des livres et dans l'odeur douceâtre de tabac très très ancien... je suis ailleurs, mais n'est-on pas toujours ailleurs au moment où l'on se réveille ?

jeudi 7 avril 2016

Empathie

Je viens de voir un petit film sur l'empathie. Il soutient que l'empathie peut être une maladie quand on en ressent trop pour les autres : "Mon bonheur n'est pas celui des autres." Tel était le leitmotiv du film. C'est juste, sans doute. Le film est presque choquant mais il pose des questions  intéressantes sur la manière dont l'empathie nous pousse bien souvent à nous mêler de choses qui ne nous regardent pas. Même si c'est de cela que Jean-Paul Sartre nous parlait quand il définissait l'intellectuel très précisément comme celui qui se mêle de choses qui ne le regardent pas. Je m'envole aujourd'hui avec Charlotte pour Paris.
On peut visionner ce petit film à cette adresse :
http://soocurious.com/fr/crise-dempathie-court-metrage/

mercredi 6 avril 2016

Wisconsin

Les résultats d'hier au Wisconsin sont encourageants : défaite assez cuisante de Trump chez les républicains et victoire intéressante de Sanders pour les démocrates. Prochaine étape : New York, le 19 avril prochain.

Et le temps est au beau à Lisbonne : ce matin le ciel était bleu, bleu, bleu comme un "ciel de Provence". Cette bribe de chanson de Marcel Amont me revient spontanément devant le ciel de Lisbonne. Mais depuis que j'ai commencé cette page, quelques traînées blanches sont apparues tout en haut du ciel, comme pour me rappeler qu'à l'intérieur du cadre de ma fenêtre, il s'agit d'un tableau.

Hier, avant de m'endormir, j'ai relu quelques pages de L'Arrière-pays de Yves Bonnefoy et, à nouveau, je me suis senti interpellé par la syntaxe de ses phrases. Une syntaxe créative, qui invente de nouveaux tracés de langue, surprenants quant à la place qu'ils donnent aux mots. Et pourtant c'est un auteur que je connais mal. Il faudra que je raccommode cette méconnaissance. Voici une phrase, parmi bien d'autres, tirée de L'arrière-pays : "... c'est dans la durée qui se brise que se délivre parfois une saveur d'éternel." (p.55)

Panama Papers ? Le premier ministre islandais est tombé. Il en fallait bien un. L'opinion publique des centaines de pays impliqués va-t-elle se satisfaire de cette chute pour n'en plus parler ? Possible.

mardi 5 avril 2016

Zia Haider Rahman

C'est le nom de l'auteur du livre que Fred m'a recommandé. J'ai commencé à le lire mais je n'ai pas beaucoup de temps à moi pour l'instant.
Pierre-Yves et Pascal, coiffés de casquettes liégeoises sur la photo ci-contre, sont arrivés à Lisbonne et nous avons mangé un délicieux repas à la Cevicheria de Lisbonne. Un repas très joyeux. Sans doute parce que nous avons décidé de ne pas déménager tout de suite. De toute manière il aurait fallu donner un préavis de quatre mois pour déménager. Cela ne facilite pas les choses. Au cours de l'après-midi d'hier, nous sommes allés voir trois appartements possibles mais aucun ne nous plaisait suffisamment pour que l'on envisage d'y habiter, même provisoirement. Trop de bruit ou trop loin ou trop sombre ou trop petit ou trop, bref, trop trop... quoi !

lundi 4 avril 2016

Habiter/Vérité

Ce titre vient d'un rêve fait à la fin de cette nuit. Je devais choisir entre différents sandwiches. Dans l'une des cases du présentoir il y avait des sandwiches intitulés "HABITER - Vérité". Bizarre. Mais Jean-Marc me dit : "Prends plutôt celui-ci." Et il me présente un sandwich très mince avec de la salade qui dépassait des bords en impliquant que la salade, c'était beaucoup mieux pour moi, c'était plus sain. Est-ce qu'il faut préférer les salades à la vérité ? La question est posée.

Je me régale actuellement des "légendes d'automne" de Jim Harrisson. Le style est superbe et en plus, c'est tout-à-fait prenant. Mais Fred m'a indiqué un livre que je vais commander incessamment. Il ne m'a pas donné le nom de l'auteur, mais j'ai le titre. Je devrais pouvoir trouver.

dimanche 3 avril 2016

Ascenseurs

Il me fallait aller au 60e étage de l'immeuble. Un premier ascenseur me fait arriver au 17e étage où il y avait un Centre commercial. Mais je ne m'attarde pas et prends un autre ascenseur assez vertigineux qui m'amène au 40e étage. Ensuite, l'ascenseur se transforme en une spirale ascendante qui entoure l'immeuble et qui mène au sommet.

Ce n'est pas un rêve très intéressant. En lien sans doute avec notre projet de déménagement assez rapide. Mais nous n'avons pas encore trouvé d'appartement au 60e étage. Celui que nous avons en vue est un 5e étage comme celui que nous habitons encore pour l'instant. Charlotte n'a pas du tout aimé. A voir.

samedi 2 avril 2016

Lire = louer

Je reprends la lecture de Michel de Certeau en liaison avec l'intervention que je dois faire à Lisbonne sur le thème "Science et littérature : dialogues interdisciplinaires". L'écriture de Michel de Certeau est vraiment d'une qualité rare. A la fois précise, pleine d'idées, élégante et fluide. C'est un régal de le lire, d'être, comme il le dit lui-même, le "locataire" provisoire de son texte qu'il compare à un appartement loué par son propriétaire (l'auteur) à ceux qui passent, ces lecteurs-locataires-locuteurs qui "opèrent une mutation semblable dans l'appartement qu'ils meublent de leurs gestes et de leurs souvenirs..." Je suis d'autant plus sensible à cette métaphore qu'il est question pour nous, Isabel, Charlotte et moi de déménager prochainement. Isabel a trouvé un trois pièces (ce qui en fait quatre dans la terminologie locative portugaise qui ne compte pas la salle de séjour pour une pièce), pas loin de là où nous habitons pour le moment, avec garage et grande terrasse, plus petit certes —qu'allons-nous faire de tous ces livres ? de tous ces objets dont beaucoup sont parfaitement inutiles — mais ensoleillé et tranquille. Mon bureau donnerait sur la grande terrasse où il ferait bon cultiver du thym, de la sauge, de la menthe, du persil et de la ciboulette. Bref nous sommes tentés par ce nouveau logement qui nous permettra d'attendre le prochain.

vendredi 1 avril 2016

Finir

C'est ce qui est arrivé hier à l'entreprise d'Isabel : c'est fini. Il ne s'agit pas de Capri mais de Trocarte. Et c'est bien fini. Ce qui est formidable, c'est qu'Isabel en est très heureuse. Pour elle, il s'agit de tourner la page d'un scénario rempli d'adversités qu'on ne pouvait pas vraiment prévoir. Isabel sera plus souvent à la maison et je m'en réjouis.

J'ai reçu récemment le propriétaire de notre appartement qui, à plus ou moins brève échéance, va vouloir récupérer son bien. Notre nouvelle maison ne sera certainement pas prête pour un déménagement ce qui fait que nous devrons sans doute envisager un déménagement intermédiaire. Ce n'est pas très réjouissant.

Cette nuit, j'ai remué beaucoup de pensées autour de l'intervention que je dois faire en juin sur le thème "science et littérature". Mais cela n'a pas été inutile et je viens d'envoyer une proposition de titre aux organisateurs. Je me réjouis d'y travailler.