Je reprends la lecture de Michel de Certeau en liaison avec l'intervention que je dois faire à Lisbonne sur le thème "Science et littérature : dialogues interdisciplinaires". L'écriture de Michel de Certeau est vraiment d'une qualité rare. A la fois précise, pleine d'idées, élégante et fluide. C'est un régal de le lire, d'être, comme il le dit lui-même, le "locataire" provisoire de son texte qu'il compare à un appartement loué par son propriétaire (l'auteur) à ceux qui passent, ces lecteurs-locataires-locuteurs qui "opèrent une mutation semblable dans l'appartement qu'ils meublent de leurs gestes et de leurs souvenirs..." Je suis d'autant plus sensible à cette métaphore qu'il est question pour nous, Isabel, Charlotte et moi de déménager prochainement. Isabel a trouvé un trois pièces (ce qui en fait quatre dans la terminologie locative portugaise qui ne compte pas la salle de séjour pour une pièce), pas loin de là où nous habitons pour le moment, avec garage et grande terrasse, plus petit certes —qu'allons-nous faire de tous ces livres ? de tous ces objets dont beaucoup sont parfaitement inutiles — mais ensoleillé et tranquille. Mon bureau donnerait sur la grande terrasse où il ferait bon cultiver du thym, de la sauge, de la menthe, du persil et de la ciboulette. Bref nous sommes tentés par ce nouveau logement qui nous permettra d'attendre le prochain.
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