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mercredi 6 mai 2015

Désordre

Cette nuit j'ai rêvé de manière totalement anarchique. Et pourtant, j'avais l'impression de guider mon rêve, autrement dit de l'orienter, de faire venir les personnages à mon gré, de choisir les lieux que je reconnaissais, de définir les époques. Résultat : une vraie cacophonie onirique où tout se mélange, les époques, les lieux, les personnages. Mme W., espionnant les allées et venues dans l'appartement, mon père dans des attitudes peu familières comme s'il était devenu homo, l'allée Spach, mon chat Zuki, un enfant de Mme W. appelé Guy, un lit fabriqué avec d'anciens cageots de fruits, mon retour de je ne sais où, la cuisine de la rue Goethe à Strasbourg, mon métier de journaliste, etc... bref, un vrai mélange hétéroclite, sans véritable trame narrative.

Je continue à lire le livre de Larry Cuban sur la succession des réformes des systèmes éducatifs aux Etats Unis et la participation, constamment renouvelée, des grandes entreprises, aussi bien que des petites d'ailleurs, à la gestion des écoles entre 1890 et aujourd'hui. De nombreuses initiatives ont vu le jour qui tentaient, parfois avec succès, de combiner l'enseignement professionnel avec celui de branches plus classiques. Je cite ce passage pour montrer à quel point la relation entre l'éducation et le business a été une orientation constante aux US : "By 1990 just over half of all school districts in the nation had school-business partnerships. A decade later, the figure was almost 70 percent. Votlunteers in schools went from 2.6 million in 1990 to 3.4 million in 2000, with a value to schools of $ 2.4 billion. Of the business that were partners with schools in 2000 (keep in mind that schools had multiple business partners), three out of four were small firms, 61 percent were mid-sized, and 42 percent were large corporations." A partir de 1989, un mouvement financé par RJR Nabisco "New Century Schools" a été lancé pour créer les écoles modèles du futur où les élèves sont impliqués dans de nombreux apprentissages professionnels aussi bien que dans les matières plus classiques. Mais, semble-t-il, toutes ces réformes se heurtent au même obstacle qui nous avait été énoncé par Daniel Troehler : la salle de classe au seuil de laquelle toutes les velléités, aussi bonnes soient-elles, doivent se soumettre à la logique du système.

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