Jean-Pierre [mort il y a trois ans] et moi sommes convoqués avec mon père dans le bureau du directeur, un samedi. L'entreprise est vide et nous parcourons de nombreux couloirs. Nous entrons même dans une sorte de véhicule qui ressemble au train fantôme des foires de mon enfance. Le directeur nous fait attendre. Un autre employé, Kado, est là. Le directeur [qui ressemble à Bernard Cammas, l'un des directeurs d'Alcatel quand j'étais à Strasbourg, en plus féroce et agressif] nous donne à chacun une lettre. Pour mon frère et moi il s'agit d'un licenciement. Pour Kado, c'est une promotion. On me reproche de ne pas être assez strict sur les détails du protocole. Et, en effet, je reconnais volontiers que je fais les choses à ma façon, qui est loin d'être stricte. Comment vais-je annoncer cette mauvaise nouvelle à ma famille ? En attendant, buvons un coup. L'étiquette de la bouteille indique "Jardin des Morts" [allusion très directe au Jardin des Sciences dont j'ai été l'initiateur à Strasbourg]. Je me dirige vers ma maison pour annoncer la nouvelle à I. [J'hésite entre Irène et Isabel]
Je me demandais, après avoir fait ce rêve et surtout après avoir longuement pensé à la formulation du récit que j'en ferais, si, en fait et au fond, on ne faisait pas toujours le même rêve. Comme s'il s'agissait d'un message qui insiste : chaque nuit, le même message, apparemment incompréhensible, donnant lieu à des images différentes certes, mais si éphémères en tant qu'images justement.
Sur le plan des lectures, j'ai commencé L'Univers des totalitarismes. Essai d'ethnologie du —non-être— de Robert Jaulin (Editions Loris Talmart, 1995). C'est Eric qui m'a prêté ce livre dont deux exemplaires d'occasion sont en vente sur Amazon pour 156 euros chacun. J'ai lu l'introduction (particulièrement difficile) et j'ai commencé le corps du texte que l'auteur situe dans le droit fil de La Paix blanche, livre qui m'avait fait forte impression au moment où j'écrivais ma thèse de troisième cycle sur la vulgarisation scientifique. Mais en même temps — cela dépend de mon humeur — je suis en train de terminer Le vieux de la montagne, de Freidoune Sahebjam, (Paris, Grasset, 1995 — cadeau de Christine et Eric) qui raconte l'ascension sociale de Hassan Sabbah, grand ami du poète Omar Khayyam, qui, au XIe siècle à Ispahan, à travers le culte de Ahura Mazda et grâce aux conseils du vieux sage Zarathoustra, tente de restaurer la grandeur des Perses contre la domination des Turcs. Passionnant. Et très actuel.
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