Tout d'abord une insomnie de quelques heures, puis un cauchemar. On était dans une sorte de parc et nous nous étions bricolé un petit terrain de tennis pour échanger quelques balles. J'avais une raquette de badminton dont les cordes étaient déformées en entonnoir. Il y avait des arbres tout autour et surtout, beaucoup de monde. Les gens se promenaient sur le terrain. Nous n'avions pas de balles et c'est avec de petits objets ronds que nous voulions essayer de jouer. Je devais servir. Mais c'était impossible pour toutes sortes de raisons : quelqu'un avait suspendu du linge au dessus de ma tête, les gens traversaient le terrain à l'impromptu, le filet était trop haut, surtout beaucoup de gens, une certaine Jeanne entre autres, grande et assez maigre que je reconnais comme une amie, etc., mais toutes mes tentatives de servir la première "balle" échouent lamentablement. Je ne réussissais pas à lancer cette "balle" suffisamment haut pour pouvoir la frapper correctement. Sentiment d'échec très vif. Tout à coup un orchestre militaire a voulu s'installer là où nous étions. Nous réussissons à nous en débarrasser pendant un moment mais ils reviennent. Avec ma raquette, je frappe la tête d'un immense officier coiffé d'un képi à la SS. Il se tourne vers moi, furieux, il a un menton en galoche comme les Dalton —en voilà un qui veut faire le malin, n'est-ce pas ?— il demande à l'un de ses sbires de m'immobiliser, puis force deux de ses doigts en pince dans ma bouche, j'essaye de le mordre, il a des doigts d'acier, et me retire deux dents. Au moins qu'il me les rende, me disais-je. Je me débrouillerai après. Enfin je me réveille, très angoissé, mais avec toutes mes dents.
Cet après-midi je vais chez le dentiste avec Charlotte, justement. Hier, Charlotte nous dit : "Et si je restais encore une année au Lycée Ermesinde ? Vous seriez d'accord ?" Je lui réponds qu'à mon avis, ce ne sera certainement pas possible. Pour passer en 4e là-bas, l'allemand est indispensable. Parles-en à Jeannot, lui ai-je suggéré. Mais je crains que ce plan ne soit pas réalisable. Ceci dit, cela me faisait plaisir d'entendre ce qui ne peut s'interpréter que comme une appréciation très positive du lycée. Bref, finalement, elle préfère sa scolarité luxembourgeoise à celle que lui offre le Lycée français de Lisbonne.
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