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samedi 10 février 2018

Encens

Cette nuit j'ai fait un rêve bizarre —tous les rêves sont bizarres, en fait, mais il y a parfois quelque chose de précis et sensé dans les images qui nous interpellent et dont on se souvient en se demandant : mais d'où est-ce que ça peut venir ? — : ce rêve était dominé par une odeur d'encens, une odeur d'église, et je me vois en train de courir dans un passage étroit, le long d'un mur d'église, pour, surtout, ne pas manquer l'odeur. Il y avait une certain monseigneur dans cette histoire, un certain monseigneur Bernard (????) et je me souviens que mon frère Dominique n'était pas loin. [Il pourrait quand même donner quelques signes de vie, celui-là !].

Mon illustration montre l'encensoir de Saint-Jacques de Compostelle qui traverse la basilique —ou la cathédrale ? je ne sais plus— dans toute la longueur de sa nef, en faisant une fumée de diable, si je puis dire, pour exprimer l'épaisseur des nuages qui s'en dégagent en liaison avec ce large mouvement de balancier. Fumée de diable peut-être, mais si Dieu a une odeur, et peut-être que c'est son unique attribut réel, ce serait celle de l'encens, à mon avis.
Remarque : il est étrange que je parle aujourd'hui de l'odeur de Dieu alors que la veille je commentais le western intitulé Godless ! Comme quoi on est toujours piégé par nos propres attentions et intérêts conjoncturels. Mais, contrairement à ce que je viens d'insinuer, il ne s'agit pas d'un "piège", mais au contraire, d'une chance, celle qui nous pousse sans arrêt vers nous-mêmes à travers la multiplicité des événements qui donnent du sens à ce que nous sommes. 

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