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vendredi 16 février 2018

Kersten

Les mains du miracle de Joseph Kessel. C'était le cadeau que Célia m'avait fait à Noël. J'avais déjà lu ce livre magnifique que m'avait offert Liliane Stéhélin, aujourd'hui baronne de Lassus, directrice du GERSULP à l'époque c'est à dire, il y a environ quarante ans. Je l'avais lu et j'avais beaucoup aimé. Liliane m'avait encouragé à me lancer dans la kinésithérapie, voyant dans la forme de mes mains le gage d'une compétence potentielle en tant que masseur, comme Félix Kersten, médecin finlandais qui a été le seul à pouvoir soulager les souffrances endurées par Himmler au niveau de l'estomac. C'est grâce à ses mains, les "mains du miracle" que beaucoup de Juifs ont pu être sauvés, Kersten demandant à son patient tristement célèbre, la grâce de milliers de victimes potentielles, notamment en Hollande, son pays d'adoption, en échange des soulagements que ses mains pouvaient lui procurer. Ces éléments biographiques concernant Kersten ont été mis en doute par des historiens (Cf. Peter Longerich, auteur de la dernière biographie de Himmler) dans la mesure où nous ne pouvons compter que sur le témoignage personnel de Kersten pour les attester. 

Par ailleurs, je viens de lire l'article de Guy Maruani sur la "psychanalyse de l'Euro", article très intéressant que j'avais reçu il y a quelques jours mais je n'étais pas vraiment en état de le lire et d'en faire un commentaire critique à ce moment-là, puisque je sortais de mon opération. "Je prétends, écrit Maruani, à titre d'hypothèse, que la catégorie des services est en train de phagocyter peu à peu la catégorie des objets naguère porteurs de pérennité et, par le biais de la volatilité des prix généralisée et non plus restreinte, provoque un retour brutal du refoulé de la modernité à savoir l'idée de la mort - idée que l'Occident essayait d'ignorer, comme l'effectue l'Incnscient..." C'est vrai que tout tend à transformer le durable en éphémère et que c'est bien l'argent qui se trouve à l'origine de cette mutation étrange. Une revanche de la parole sur l'écrit ? Peut-être.

Le rêve de cette nuit était complètement surréaliste. J'en parle parce que, en effet, Liliane —celle dont je viens d'évoquer le nom à propos de Kersten— en était l'un des personnages principaux, avec René K. Tous deux essayaient de me faire faire une expérience grâce à la prise d'une drogue étrange qui reliait mon pénis au blue jeans de Liliane par le biais d'un fil. Je vois son visage complètement déformé, sa lèvre devenue paupière, etc., mais je crains qu'en tirant sur ce fil, mon pénis ait à en souffrir.

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