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samedi 14 avril 2018

Cabellut



Hier soir, Richard T., Isabel et moi, sommes allés manger dans un excellent restaurant indien à Cascaïs, après quoi nous avons visité, toujours à Cascaïs l'exposition de quelques œuvres de Lita Cabellut, une peintre gitane née près de Barcelone et qui fut une "enfant des rues" jusqu'à l'âge de 12 ans. Elle vit en Hollande mais elle était présente. Les tableaux exposés grands formats témoignent d'un style particulier et d'une influence croisée des peintres espagnols et de peintres plus contemporains comme Francis Bacon. Une exposition intéressante. Je ne me suis pas senti très proche, émotionnellement, des tableaux exposés, mais en cherchant sur internet je trouve cette figure, très inhabituelle, de Don Quichotte (à gauche). Elle a également fait un portrait d'Einstein, plein de douceur et de calme sceptique, ennuyé peut-être, par on ne sait quoi :  le monde ? la vie ? ses admirateurs peut-être ?


Pendant la journée j'ai terminé un roman de Mikhaïl Tarkovski, le neveu de ce réalisateur, Andreï Tarkovski, qui, à l'époque où je m'endormais systématiquement au cinéma dès les premières images, m'a réveillé avec The Stalker. Le roman de Mikhaïl a pour titre Le temps gelé (Verdier, 2018, dans la collection Slovo). L'auteur nous présente des chasseurs de zibeline sur les bords du fleuve Ienisseï en Sibérie. Le froid est omniprésent, tout comme il l'est à Lisbonne pour le moment. Évidemment, rien à voir avec les -40° ou -50° dont parle Tarkovski, mais assez désagréable quand même. Notre note de gaz a beaucoup augmenté ce dernier mois.

En allant chercher Isabel avec Richard T., nous avons discuté des "deux cavernes" de Platon. J'ai retrouvé d'un seul coup tout l'enthousiasme qui m'avait animé quand j'ai eu l'idée de mettre en relation la caverne du Livre VII de la République, celle du mythe, avec celle du Livre II, la caverne de Gygès. Je passerai l'article que j'ai écrit sur cette question à Richard qui m'en a fait la demande.

Après Tarkovski, je me suis attaqué à Déluge (Actes Sud, Babel) de Henry Bauchau, l'histoire d'un peintre en souffrance, apparemment.

C'est plutôt l'histoire d'une toile qui représente le déluge, précisément, l'histoire de la peinture de cette toile. L'écriture de Bauchau est très singulière. Délirante, folle, fantastique mais toujours retenue par l'évocation de gestes ordinaires et d'un rapport très simple au quotidien, constemment là, comme un voile transparent que le vent fait bouger doucement, dans des plis qui parfois dévoilent ce qu'il faut voir et parfois obscurcissent certaines parties du monde.

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