Voici un passage du livre que je termine : "Il est curieux d'observer que ces conquistadors, paysans illettrés, produisirent une somme considérable d'archives. Ils firent écrire. Eux incapables de signer en leur nom, éprouvèrent la nécessité impérieuse de l'écriture. Il leur fallait de tout : accords, pactes, ordonances, provisions, documents de toutes sortes. Peut-être prirent-ils goût à la manipulation de choses qu'ils ne comprenaient pas. Peut-être jouèrent-ils avec le droit comme un enfant avec une arme, ayant le sentiment de tenir là une chose dangereuse et excitante. Pourtant, ils le respectèrent peu. Ils firent écrire tout un tas de formules, et puis ils se torchèrent le cul sans beaucoup s'occuper de ce qu'on avait écrit sur ces pages." (p.333) J'ai tiré cette image très éloquente du blog Charybde 27 qui consacrait une note de lecture au livre d'Eric Vuillard.
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